CAN 2023. Maroc-Afrique du Sud, les clés du match

Le Maroc affronte ce mardi 30 janvier (21 h) l’Afrique du Sud en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2023. Pour rejoindre le Cap-Vert au prochain tour, les Lions de l’Atlas devront écarter une équipe aux automatismes huilés, mais dont les stratégies de compensation défensives s’avèrent parfois périlleuses. Explications.

CAN 2023. Maroc-Afrique du Sud, les clés du match

Le 30 janvier 2024 à 16h05

Modifié 30 janvier 2024 à 19h06

Le Maroc affronte ce mardi 30 janvier (21 h) l’Afrique du Sud en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2023. Pour rejoindre le Cap-Vert au prochain tour, les Lions de l’Atlas devront écarter une équipe aux automatismes huilés, mais dont les stratégies de compensation défensives s’avèrent parfois périlleuses. Explications.

Jusqu’à présent, le second tour de la Coupe d’Afrique des nations 2023 a tenu toutes ses promesses, dans le sens où la peur de perdre éprouvée par les protagonistes a souvent pris le pas sur leur envie de gagner. La rencontre entre le Maroc et l’Afrique du Sud, ce mardi 30 janvier à 21 h, au stade Laurent Pokou, ne devrait pas déroger à la règle. 

Au-delà du fait qu’il n’y ait pas de séance de rattrapage dans cette phase à élimination directe, les équipes ne sont pas obligées de marquer et de gagner les matchs pour se qualifier. Dès lors, le panache est souvent rangé dans les tiroirs par les sélectionneurs pour faire place à des plans de jeu plus restrictifs. En atteste la moyenne de but par match, qui est passée de 2,5 à 1,8 entre la phase de groupes et le second tour. 

Walid Regragui, le sélectionneur national, s’accommode assez bien de ces exigences qui collent davantage à sa conception du football. Une configuration qui le rappelle au bon souvenir de la formidable épopée de la Coupe du monde 2022, où le Maroc a brillé par sa solidité défensive et sa capacité à faire déjouer l’adversaire. 

Ce sera justement les clés pour battre l’Afrique du Sud et effacer le mauvais souvenir de la dernière confrontation entre les deux nations dans la compétition, soldée par une victoire des Bafana Bafana en quart de finale de l’édition 1998 (2-1). "Nous sommes en mission", a assuré Walid Regragui en conférence de presse ; une manière de souligner l’âpreté du combat qui attend ses hommes. 

Une bataille acharnée à laquelle ne participera pas Sofiane Boufal, dont la compétition est sans doute terminée à cause d’une blessure musculaire. Hakim Ziyech (cheville) et Noussair Mazraoui (mollet) sont également incertains, du moins pour ce match. Ainsi, il y a de fortes chances que le sélectionneur national aligne le Onze suivant : Yassine Bounou (G.K), Achraf Hakimi, Nayef Aguerd, Romain Saïss, Yahya Attiat Allah, Sofyan Amrabat, Azzedine Ounahi, Selim Amallah, Abdessamad Ezzalzouli, Amine Adli, Youssef En-Nesyri.  

Sorti vainqueur d’une des trois confrontations disputées face au Maroc dans sa carrière (1 défaite et 1 nul), Hugo Bross, le sélectionneur de l’Afrique du Sud, a construit un groupe principalement composé de joueurs locaux, pensionnaires pour la majorité de Mamelodi Sundowns, vainqueur de la Super Coupe d’Afrique face au Wydad de Casablanca. 

Le technicien belge va sans doute en titulariser plusieurs : Ronwen Williams (G.K), Khuliso Mudau, Grant Kekana, Mothobi Mvala, Aubrey Modiba, Teboho Mokoena, Sphephelo Sithole, Percy Tau, Thapelo Morena, Evidence Makgopa, Themba Zwane. 

Vitesse et déplacements coordonnés 

L’Afrique du Sud "est une équipe joueuse qui va très vite vers l’avant, dont les internationaux possèdent des automatismes car ils ont l’habitude de jouer ensemble", a souligné Walid Regragui lors de la conférence d’après-match. Structurée sur la base d’un système en 4-2-3-1 qui se transforme en 4-4-2 au gré des déplacements des uns et des autres, l’équipe de Hugo Bross ne brille pas par son appétit offensif.

Difficile de faire autrement alors qu’ils n’ont pas le ballon la moitié du temps. Ils sont certes précis dans leurs tentatives, mais ils se créent peu d’occasions franches. La vitesse des déplacements de leurs attaquants et ailiers sont les piliers de leurs schémas de jeu offensifs. L’un des travaux d’approches favoris des Bafana Bafana réside dans l’exploitation de la vitesse de Percy Tau. Malgré un manque de discernement par moments, l’attaquant d’Al Ahly possède d’indéniables qualités techniques et de déplacements. 

Le gaucher est très remuant sur tout le front de l’attaque. Il peut aussi bien venir chercher le ballon dans les pieds que faire appel dans le dos de la défense adverse. C’est la principale menace offensive sud-africaine en matière de déséquilibre. D’autres schémas sont également mis en place par Hugo Bross, dont l’objectif est de libérer de l’espace dans les couloirs pour les latéraux (voir ci-dessous).

Positionné souvent haut dans le camp adverse, ces derniers profitent de la densité axiale créée par le jeu de positionnement de leurs coéquipiers pour avoir le champ libre sur le côté gauche en particulier.  

Une défense fondée sur le pressing et la compensation 

L’organisation défensive de l’Afrique du Sud n’est pas figée dans le marbre. Elle se marie aux conditions du match (score, momentum, adversaire). Il est toutefois possible d’en définir les grandes lignes. Les Bafana Bafana possèdent l’une des arrière-gardes les plus solides de la compétition. Les préceptes mis en place par Hugo Bross ont pour orientation stratégique la compensation. 

Généralement, quand Percy Tau et ses coéquipiers perdent le ballon, ils ont pour premier réflexe de se réorganiser en bloc médian autour d’un 4-4-2. Face aux défenses à 4 qu’ils ont affrontées jusqu’à présent, les Sud-Africains ont opté pour une stratégie qui consistait à déclencher le pressing, une fois le ballon dans les pieds de l’un des deux défenseurs centraux. 

Dans la ligne de quatre effectuant le pressing (voir capture), c’est le joueur le plus excentré qui presse le défenseur axial, alors que les trois autres attaquants s’occupent de couper les lignes de passes intérieures. L’unique solution pour le porteur du ballon est de jouer long, et donc de tomber dans le piège sud-africain. Autrement, il tente de trouver son latéral.

LAfrique du Sud presse avec une ligne de quatre.

 

Une fois le ballon entre les pieds du défenseur axial, le pressing est enclenché pour orienter la relance sur le côté.

 

Dans ce cas, ce sont les arrières latéraux sud-africains qui vont au pressing. Ce déplacement est compensé par l’un des meilleurs milieux défensifs de la compétition, Mothobi Mavala. Cette stratégie a l’avantage de faciliter la récupération du ballon dans des zones assez hautes, au moment où le bloc adverse est avancé sur le terrain.

Cela crée également de l’espace dans le dos des défenseurs. En revanche, c’est une tactique très risquée, car elle repose sur un système de compensation où aucun retard n’est permis. Or les Sud-Africains ne sont pas tous au diapason, et leurs déplacements perdent en coordination au fil de la rencontre. 

Défendre sur toute la largeur et exploiter la profondeur

Walid Regragui et son staff n’ignorent certainement pas cette lacune et vont l’exploiter dès que possible. Tout comme l’espace créé dans le dos des latéraux. Une carence d’autant plus utilisable, au vu de l’imprécision technique des Bafana Bafana dans le camp adverse. Si les hommes de Hugo Bross perdent généralement un ballon sur cinq, ils en égarent deux fois plus dans les 30 derniers mètres

D’où leur vulnérabilité à la perte du ballon. Pour résumer, en phase de possession, les Lions de l’Atlas gagneraient à contourner le pressing adverse en passant par les côtés pour profiter des espaces dans les couloirs. En phase défensive, les Marocains seront moins exposés s’ils réussissent à gérer les déplacements dans la largeur

Le pressing du latéral des Bafana Bafana au niveau de la ligne médiane a mis en danger ses défenseurs dans les couloirs.

 

Il ne s’agit évidemment pas de fragiliser l’axe, mais plutôt de former une ligne de 5 au milieu de terrain pour avoir à la fois une supériorité numérique dans l’axe et dans les couloirs, contrairement à un positionnement défensif en 1+4 dans l’entrejeu qui est adopté jusqu’à présent.

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