Hôtel Balima : état d’avancement du chantier de rénovation et répercussions espérées sur le centre-ville

Navire amiral du parc immobilier de la société Balima, l’hôtel éponyme situé sur l’avenue principale de la capitale est en travaux depuis près de 18 mois. L’occasion de faire le point avec le directeur général du groupe, Louis-Bernard Lechartier, sur cet énorme chantier qui a pour ambition de relancer l’activité commerciale du centre-ville, en berne depuis sa fermeture en 2015.

Hôtel Balima : état d’avancement du chantier de rénovation et répercussions espérées sur le centre-ville

Le 12 janvier 2024 à 17h25

Modifié 13 janvier 2024 à 21h24

Navire amiral du parc immobilier de la société Balima, l’hôtel éponyme situé sur l’avenue principale de la capitale est en travaux depuis près de 18 mois. L’occasion de faire le point avec le directeur général du groupe, Louis-Bernard Lechartier, sur cet énorme chantier qui a pour ambition de relancer l’activité commerciale du centre-ville, en berne depuis sa fermeture en 2015.

Sollicité par Médias24, le directeur général rappelle dans un premier temps que l'exploitation de l’hôtel Balima, construit en 1932, avait été confiée à la société hôtelière d'Afrique du nord jusqu'en 2015. Le propriétaire des murs l'a récupéré après une longue procédure judiciaire rendue nécessaire par l’état lamentable de l’édifice et l’image dévalorisante qu’il reflétait du patrimoine de la société. Après avoir rompu le bail commercial et dédommagé l'ancien gestionnaire, le groupe a décidé de reprendre en main l'exploitation de cet établissement idéalement situé au centre-ville de Rabat.

Les travaux de gros-œuvre sont presque achevés 

Alors que le chantier était censé démarrer en 2016, Louis-Bernard Lechartier explique que la complexité architecturale du bâtiment, figure centrale de la ville nouvelle du XXe siècle, inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO, a nécessité plusieurs autorisations du service du patrimoine et de l'inspection des monuments historiques.

Confirmant que les plans déposés ont dû subir de nombreuses modifications par les administrations concernées, le directeur général ajoute que l’obtention du permis de construire a été retardée par les nombreux allers-retours rendus nécessaires par la stricte application des règlements relatifs à la rénovation d'un bien immobilier inscrit au patrimoine architectural de la ville.

Et de rappeler que le permis de construire déposé dans le cadre d'un futur classement 4 étoiles, contre 3 auparavant, a dû être pré-approuvé par la Commission régionale du tourisme qui fait partie du jury en charge de sa délivrance.

"Après l'obtention du permis de construire en juin 2022 et le début du chantier qui a suivi en septembre de la même année, les travaux de gros-œuvre sont désormais presque terminés", souligne notre interlocuteur, pour qui cette étape a été retardée par la nécessité de remettre aux normes actuelles toute la structure en chemisant les fondations.

Il a fallu en effet ajouter des ferraillages et des nappes de béton au sous-sol de la structure vieille de 90 ans pour améliorer son comportement antisismique, renforcer les planchers et les poutres porteuses, avant de rendre conformes les voies de circulation avec deux nouvelles cages d’escalier assez larges pour passer en cas d’incendie.

Photos du chantier (crédit Balima)

Le chantier devrait s’achever en décembre 2024

Après la fin des travaux de gros-œuvre, Louis-Bernard Lechartier indique que la priorité est d'installer les fluides, à savoir la plomberie, la ventilation, l'électricité et tout l'aménagement intérieur de l’hôtel.

"Nous sommes toujours dans les travaux de gros œuvre et d'installation des fluides, précédant l'aménagement intérieur des chambres qui devrait commencer dans moins de trois mois", précise le directeur général. L'étape suivante consistera en la finalisation du chantier qui devrait s'achever en décembre 2024.

Selon lui, cette rénovation s'inscrit parfaitement dans la multiplication des ouvertures d'hôtel dans la capitale, qui vont augmenter son attractivité sans générer pour autant de concurrence entre eux.

"Un monument hôtelier qui passera à 4 étoiles"

Rappelant le charme et la légitimité historique de la bâtisse presque centenaire, Lechartier affirme que l’établissement va monter en gamme en passant de 3 à 4 étoiles, avec plusieurs transformations nécessaires en termes qualitatifs, notamment l’agrandissement de la superficie des anciennes 71 chambres, dont le nombre passera à 48.

Un recalibrage ayant nécessité l'abattage de nombreuses cloisons avant la construction de nouvelles séparations avec une bien meilleure isolation phonique et thermique que par le passé.

En dehors de l’obligation contractuelle d'agrandir la superficie des chambres et des salles de bain attenantes, le surclassement de l’hôtel Balima nécessitera également plusieurs transformations structurelles pour se conformer aux très nombreux critères qualitatifs, comme les normes de sécurité prédéfinies, les standards gastronomiques de restauration... et la liste est encore longue.

Un hôtel destiné aux TES, au tourisme d’affaires et au city break

Tout en affirmant que la clientèle de l’hôtel urbain Balima devrait être composée pour partie de touristes étrangers de séjour (TES) et de visiteurs d’affaires, le directeur général tient à préciser que le marché city break constituera une des principales cibles auxquelles "le groupe croit beaucoup".

Convaincu que le rayonnement de l'hôtel redonnera vie au centre-ville de la capitale, qui avait souffert de sa fermeture en 2015, notre interlocuteur avance que les clients de la terrasse et les résidents de l'hôtel vont constituer un réservoir important de consommateurs potentiels pour les commerçants de l'avenue Mohammed V.

Et de préciser que l’hôtel disposera de deux niveaux de restauration, avec un premier café-restaurant sur la terrasse de l'établissement qui sera accessible aux piétons, et un deuxième situé à l'étage supérieur qui proposera des prestations culinaires plus sophistiquées, en cohérence avec son nouveau positionnement.

Le chantier de Balima coïncide avec celui de l’hôtel Central

À la question de savoir qui sera chargé de gérer l'établissement rénové, Lechartier tient d’abord à préciser que l'hôtel Central tout proche, qui a été récupéré par la société mère en 2022, fait également l’objet d’une volonté de réhabilitation simultanée depuis plusieurs mois.

Classé 2 étoiles à sa création avant d'être déclassé par les services concernés, cet établissement mitoyen de son aîné Balima, qui comporte 25 chambres, devrait au terme du futur chantier devenir un 3 étoiles.

Et d’ajouter que tout l'hôtel Central sera rénové, avec des normes supérieures de confort, mais qu'il faudra attendre la délivrance du permis de construire qui vient d'être déposé.

Avec un positionnement différent en termes de cible, l’établissement voisin sera en mesure de satisfaire une autre fenêtre de marché et éventuellement servir de back-up quand l’hôtel Balima sera complet, et vice-versa.

Une structure interne va exploiter Balima Résidences et les deux hôtels 

"N’ayant pas trouvé d’opérateur international de type Hilton en mesure de gérer en même temps l’hôtel Balima, l’hôtel Central et notre parc locatif d'appartements meublés (Balima Résidences), nous avons opté pour la création d’une structure interne de gestion qui devra optimiser les synergies et les économies d’échelle entre les trois établissements”, révèle le directeur général du groupe.

En d’autres termes, tous les actifs hôteliers ou de location de type Airbnb seront gérés par une nouvelle société pilotée par un des actionnaires principaux du groupe, qui délèguera l’exploitation à des professionnels dont un directeur général qui chapeautera la gestion des trois structures.

Arguant du fait que la fréquentation de la ville de Rabat est limitée par sa faible capacité d'accueil, la réouverture des deux hôtels, couplée à l’offre locative d’appartements meublés, aura pour effet, selon lui, d’augmenter l’attractivité de la capitale.

Un coup de fouet à l'économie du centre-ville et à l’image de la capitale

Concernant l'impact de la rénovation de l'hôtel Balima sur le centre-ville, notre interlocuteur avance que la réouverture de la terrasse de l’hôtel, qualifiée de poumon économique de l’avenue centrale Mohammed V, devrait relancer la fréquentation du centre-ville et booster les échanges commerciaux du centre-ville.

"L’attractivité de ce lieu incontournable de promenade pour les habitants de la capitale, ainsi que pour les nationaux et étrangers, ne manquera pas de relancer les commerces environnants qui avaient beaucoup souffert de la fermeture de l’hôtel", déclare Louis-Bernard Lechartier.

La réouverture du café-terrasse redonnera ainsi vie à l’avenue et aux commerces mitoyens qui sont désertés depuis 2015.

Rappelant que l'hôtel Balima a une notoriété très importante au Maroc, notre interlocuteur pense que le fait de reprendre son activité permettra d'attirer de nouveau l’attention des visiteurs et d'augmenter la visibilité de la capitale dans le cadre du programme "Rabat, ville lumière".

Une vision qui permettra de façonner le paysage du centre-ville

Pour cela, le dirigeant de la société, propriétaire de nombreux locaux commerciaux sur la place accueillant le café-terrasse de l'hôtel Balima, estime qu'il faudra accompagner les commerçants, avec qui le groupe est lié par des baux, pour monter en gamme et proposer des offres qui soient cohérentes avec son positionnement.

Sur les besoins en personnel de l'hôtel Balima, de ses deux restaurants et des cinq commerces mitoyens mis en location, qui devront proposer une offre de restauration ou de services cohérente avec le positionnement de l’hôtel, le directeur général déclare qu’il faudra recruter environ une centaine de personnes avant l’inauguration de l’établissement hôtelier prévue pour début 2025.

Et de conclure que le groupe pourrait exploiter le cas échéant les boutiques environnantes de l’hôtel et, en cas de réussite, ouvrir de nouvelles enseignes hôtelières Balima dans d'autres villes du Maroc.

Entretien. Le très discret groupe Balima sort de son silence

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