Conjoncture. Le HCP estime la croissance économique à 3,3% au 4e trimestre 2023

Le haut-commissariat au Plan estime la croissance économique au 4e trimestre 2023 à +3,3%. Il s'agit d'une estimation et non pas de comptabilité nationale. Donc, ce n'est pas un chiffre définitif. Dans sa note trimestrielle de conjoncture, il explique que cette performance aurait reposé pour l’essentiel sur la résilience des branches secondaires. Il note l'évident ralentissement des activités agricoles et relève la faible hausse des dépenses des ménages.

Conjoncture. Le HCP estime la croissance économique à 3,3% au 4e trimestre 2023

Le 4 janvier 2024 à 15h42

Modifié 4 janvier 2024 à 16h55

Le haut-commissariat au Plan estime la croissance économique au 4e trimestre 2023 à +3,3%. Il s'agit d'une estimation et non pas de comptabilité nationale. Donc, ce n'est pas un chiffre définitif. Dans sa note trimestrielle de conjoncture, il explique que cette performance aurait reposé pour l’essentiel sur la résilience des branches secondaires. Il note l'évident ralentissement des activités agricoles et relève la faible hausse des dépenses des ménages.

La croissance économique se serait accélérée au 4e trimestre 2023, pour atteindre +3,3%, après +2,8% au 3e trimestre, estime le haut-commissariat au Plan (HCP) dans sa note de conjoncture.

La croissance estimée reposerait sur :

1- Une légère accélération des activités hors agriculture qui auraient fait preuve de résilience.

2- 54% de la dynamique de la croissance économique globale aurait été assurée par des activités tertiaires dont la valeur ajoutée aurait crû de 3,2%, au 4e trimestre 2023, en variation annuelle.

3- La valeur ajoutée agricole aurait crû de 5,2%.

4-  Les dépenses des ménages affichent une progression de 0,9%, au lieu de 2% en moyenne par trimestre entre 2015 et 2019.

Le taux de croissance était, selon la Comptabilité nationale, de :

  • 2,9% au 1er trimestre de 2023 ;
  • 2,3% au 2e trimestre ;
  • 2,8% au 3e trimestre.

Si l'on intègre cette dernière estimation de 3,3% au T4, le taux de croissance annuel aura été d'environ 2,8% en 2023, performance très en deçà des objectifs.

Voici les faits saillants de la note de conjoncture.

>> Ralentissement de l’activité agricole

Les activités agricoles auraient ralenti au 4e trimestre 2023, principalement du fait de la persistance du déficit hydrique et des températures au-dessus de la saison. En variation annuelle, la valeur ajoutée agricole aurait crû de 5,2%, au lieu de +6,9% au 1er trimestre.

La réduction de la production végétale hors céréales aurait été plus perceptible au niveau des maraîchères de saison et des cultures fruitières, affectées par une réduction des rendements. En conséquence, les quantités exportées des cultures auraient sensiblement diminué, notamment celles des petits légumes (-16,8%), des tomates (-25,9%), des fraises (-29%) et des pastèques et melons (-61,5%).

Dans la filière animale, l’activité d’élevage aurait été bridée par la faiblesse du pâturage. La production de la viande rouge aurait continué à être portée principalement par le renforcement des importations des animaux vivants, qui auraient bondi au dernier trimestre de l’année 2023. À l’inverse, l’activité du secteur avicole se serait redressée, dans un contexte de baisse de 33,3% des prix à l’importation du maïs.

La productivité de la filière apicole aurait, pour sa part, poursuivi sa baisse, dans un contexte de réduction des colonies d’abeilles en raison des conditions climatiques sèches ayant marqué l’été et l’automne 2023.

>> Les activités hors agriculture auraient fait preuve de résilience

Elles afficheraient une progression de 3,2% au 4e trimestre 2023, après +2,7% et +2,1% respectivement au 3e et au 2e trimestre.

La reprise de l’activité des branches secondaires, à l’œuvre depuis le 3e trimestre 2023 après quatre trimestres de baisses successives, se serait confirmée en fin d’année. Le renforcement des exportations et un comportement favorable de la part des chefs d’entreprises, se traduisant par une hausse de l’équipement et une reconstitution des stocks, expliqueraient cette reprise encore fragile, au regard des perspectives de la croissance des principaux partenaires commerciaux.  La hausse de la valeur ajoutée des branches secondaires aurait atteint 3% au cours de la même période.

L'industrie manufacturière aurait, pour sa part, connu une croissance de 2,2% au 4e trimestre 2023, au lieu de +1,1% un trimestre plus tôt.

L’amélioration de la demande intérieure aurait mieux soutenu les branches tertiaires, où une légère accélération de l’activité aurait été enregistrée, marquant principalement le commerce et les services marchands. Les activités de l’hébergement et des services rendus aux entreprises auraient été globalement bien orientées, même si leurs rythmes d’évolution seraient restés modérés.

L’activité de la construction se serait, également, redressée à un rythme plus soutenu au 4e trimestre 2023, affichant une progression de 1,4%, en variation annuelle, au lieu de +0,5% au 3e trimestre. Elle aurait été particulièrement portée par le renforcement des travaux publics, en ligne avec l’accélération de la mise à niveau des stades devant accueillir la manifestation sportive de la CAN 2025 et le lancement des travaux de reconstruction et de réhabilitation des zones touchées par le séisme d’Al Haouz.

>> Reprise progressive de la demande intérieure

La demande intérieure aurait retrouvé plus de ressort depuis le 3e trimestre 2023, après s’être infléchie de 0,1% en moyenne pendant les deux premiers trimestres de l’année. Ce revirement de tendance aurait été tiré par la dynamique de l’investissement. En variation annuelle, la croissance de la FBC se serait établie à 12,8%, au prix de fortes disparités sectorielles.

L’amélioration des investissements en produits manufacturés, sur fond d’une hausse de la demande extérieure adressée aux produits de l’automobile et de l’électrique et électronique, aurait contrasté avec la décélération de l’investissement en services, notamment en produits informatiques et dans l’immobilier.

Les dépenses de consommation des administrations publiques se seraient légèrement accélérées au 4e trimestre 2023, affichant une hausse de 3,9%, au lieu de +3,8% un trimestre auparavant.

>> Légère progression des dépenses des ménages

Les dépenses des ménages seraient restées modérées, affichant une progression de 0,9%, au lieu de 2% en moyenne par trimestre entre 2015 et 2019.

Les dépenses des ménages auraient été dopées par l’amélioration des revenus extérieurs et par la hausse des transferts publics, ciblant en particulier les plus vulnérables et ceux touchés par les effets du séisme d’Al Haouz, mais auraient pâti particulièrement du ralentissement des revenus de l’activité.

Confrontés à des coûts croissants pour les produits alimentaires, les ménages auraient été contraints de réajuster leur demande adressée à certains postes.

Selon les résultats de l’enquête de commerce de gros, les anticipations sur les ventes locales de gros des produits alimentaires et agricoles, corrigées des variations saisonnières, se seraient repliées respectivement de 6,1 et 3,6 points comparativement à la même période de 2022.

En revanche, celles relatives aux produits non spécialisés auraient augmenté.

>> L’inflation globale se replie, mais peine à retrouver son niveau d’avant 2022

L'inflation aurait de nouveau diminué, au 4e trimestre 2023, poursuivant son processus de décélération ininterrompu depuis trois trimestres. La progression annuelle de l’indice des prix à la consommation aurait ralenti, pour atteindre +3,9%, après +4,9% au 3e trimestre et +6,8% au 2e trimestre.

Ce recul limité aurait résulté d’une progression moins soutenue des prix des produits alimentaires, s’établissant à +8,1% sur un an, après avoir atteint +10,7% au 3e trimestre, et d’une évolution des prix des produits non alimentaires au rythme du trimestre précèdent, soit +1%, en glissement annuel.

L'inflation sous-jacente, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les produits à prix volatils, aurait pour sa part poursuivi sa descente, passant de +5% au 3e trimestre à +3,6% au 4e trimestre. Elle aurait profité de l’allègement des pressions inflationnistes sur les produits alimentaires, les produits manufacturés et les services, en lien avec le recul des prix de certaines matières premières importées.

Malgré cette dynamique désinflationniste, l’inflation aurait peiné à retrouver son niveau d’avant 2022. Les prix seraient restés toujours supérieurs à ceux qui prévalaient avant la guerre en Ukraine, en dépit de l’atténuation des tensions sur les prix des matières premières, surtout pour les produits alimentaires, dont les prix auraient continué à évoluer à des niveaux encore élevés.

En particulier, les prix des produits frais auraient affiché l’augmentation la plus élevée au 4e trimestre (+17,3% sur un an). Le déficit pluviométrique chronique depuis plus de deux années et les chaleurs exceptionnelles auraient eu un impact négatif sur les rendements des cultures, induisant un resserrement de l’offre de produits agricoles sur le marché local et des pressions sur la formation de leurs prix.

Sur l’ensemble de l’année 2023, l’inflation aurait atteint +6,1%, après +6,6% en 2022, traduisant principalement le reflux des pressions inflationnistes importées et le maintien des tensions sur les prix des produits alimentaires locaux (produits frais, viandes, huile d’olive, etc.), sur fond de renchérissement des coûts de production (irrigation, engrais, aliments de bétail, etc.).

L’inflation sous-jacente serait quant à elle passée de +5,8% en 2022 à +5,9% en 2023, en lien avec la progression plus soutenue des prix des services.

>> Amélioration des échanges extérieurs portée par l’automobile et l’électrique et électronique

Le volume des exportations et des importations nationales de biens et services aurait affiché des hausses respectives de 15,5% et 15,2% en variations annuelles, au 4e trimestre 2023, au lieu de +8,1% et +9,3% un trimestre plus tôt.

Les ventes extérieures de l’automobile auraient continué de concourir positivement à l’évolution des exportations globales, avec une contribution de +6,3 points, suivies de celles des produits des industries électriques et électroniques (+0,7 point) et de l’aéronautique (+1,2 point), tirées par une demande mondiale entretenue pour les produits de l’automobile et les produits électriques.

À l’inverse, et malgré une hausse des quantités exportées des engrais naturels et chimiques, les ventes des phosphates et dérivés auraient continué de contribuer négativement à la croissance des exportations totales en valeur, mais de manière moins accentuée que les trimestres précédents (-4,3 points au lieu de -17,6 points et -11,8 points), pâtissant de la baisse de leurs prix sur le marché mondial par rapport à la même période de 2022.

Les importations de biens en valeur auraient, pour leur part, affiché une baisse de 0,6% au 4e trimestre 2023, traduisant essentiellement le reflux de leurs prix, en ligne avec la régression de la plupart des cours internationaux des matières premières brutes. Cette diminution aurait été le fait des produits énergétiques, dont les achats se seraient contractés, notamment ceux des gasoils et fuels et de la houille, ainsi que des demi-produits et des produits bruts.

A contrario, les achats des biens d’équipement industriel se seraient inscrits en hausse, tirés par les acquisitions des machines et appareils divers, des moteurs à piston, des appareils pour la coupure et la connexion électrique et des voitures utilitaires, suivis des importations des biens de consommation, notamment les pièces détachées pour les voitures de tourisme et les médicaments.

>> Poursuite de la décélération des crédits à l’économie

La masse monétaire aurait poursuivi sa décélération au 4e trimestre 2023, enregistrant une hausse de 5,3%, après une augmentation de 7,5% un trimestre auparavant, en glissements annuels. Le besoin de la liquidité des banques se serait remarquablement accentué, à la suite d’une hausse de la circulation fiduciaire. Bank Al-Maghrib aurait, ainsi, élevé le volume de ses financements aux banques. Les avoirs officiels de réserve auraient augmenté de 5,1%, favorisés par les effets décalés de l’emprunt obligataire du Trésor effectué au cours de l’année sur le marché financier international. Les créances nettes sur l’administration centrale se seraient repliées de 2,5%, traduisant un désendettement monétaire partiel du Trésor.

Les créances sur l’économie auraient poursuivi leur ralentissement au 4e trimestre 2023. Leur encours aurait augmenté de 4,3%, en glissement annuel, après +4,5% au trimestre précédent. Cette évolution aurait été attribuable à la baisse des crédits de trésorerie aux entreprises, à la décélération de leurs crédits d’équipement et au ralentissement des crédits au secteur immobilier. Bank Al-Maghrib aurait continué de marquer une pause de sa politique de resserrement monétaire, maintenant stable son taux directeur à 3%. Cette démarche intervient dans une conjoncture de repli des tensions inflationnistes au niveau national.

Les taux d’intérêt sur le marché interbancaire se seraient stabilisés au niveau du taux directeur, élevant leur niveau moyen de 94 points de base, en variation annuelle. Les taux sur le marché des adjudications des bons du Trésor auraient augmenté à un rythme plus important, avec des hausses de 112 points et 107 points de base respectivement pour les taux de maturité 1 an et 5 ans. Pour leur part, les taux créditeurs auraient évolué de + 25 points de base seulement en moyenne. Sur le marché de change, le dirham se serait apprécié de 5% et 0,5% respectivement vis-à-vis du dollar américain et de l’euro.

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