À Tanger, retour sur l'histoire oubliée du premier musée au Maroc (Entretien avec Ech cherki Dahmali)

Ech cherki Dahmali, muséologue, directeur de musée nous raconte l’histoire fascinante du premier musée du Maroc. Il a reconstitué la frise chronologique de ce musée, riche en enseignements sur le Tanger culturel du début du XXe siècle. Un Tanger qui fascine et qui confirme la place de choix qu'a toujours occupée la ville sur la scène culturelle et artistique du Maroc. Visite muséale.

Vue sur la baie de Tanger

À Tanger, retour sur l'histoire oubliée du premier musée au Maroc (Entretien avec Ech cherki Dahmali)

Le 26 novembre 2023 à 11h28

Modifié 26 novembre 2023 à 11h28

Ech cherki Dahmali, muséologue, directeur de musée nous raconte l’histoire fascinante du premier musée du Maroc. Il a reconstitué la frise chronologique de ce musée, riche en enseignements sur le Tanger culturel du début du XXe siècle. Un Tanger qui fascine et qui confirme la place de choix qu'a toujours occupée la ville sur la scène culturelle et artistique du Maroc. Visite muséale.

Le passé culturel et artistique de Tanger continue de surprendre. Il est une invitation au voyage et à l'envoûtement. Dans son article "Histoire du premier musée au Maroc" publié en juin 2023 dans la revue Hespéris-Tamuda, Ech cherki Dahmali présente les circonstances historiques et culturelles qui ont mené à la création de la première institution muséale au Maroc en 1905 à Tanger, dix ans avant la création du Musée des arts indigènes de Fès. "Cette étude a été basée sur un dépouillement des archives relatives au rôle de la Légation française à Tanger dans la coordination des travaux de recherche menés par les expéditions “scientifiques” françaises sur le sol marocain", peut-on lire dans cet article.

Muséologue, directeur de musée et membre du conseil consultatif du Conseil international des musées (ICOM), Ech cherki Dahmali revient pour Médias24 sur le contexte géopolitique de la création de ce musée, ainsi que sur sa riche collection. Si ce musée n'existe plus aujourd'hui, son histoire offre aux amoureux de Tanger et du Maroc, une nouvelle piste pour voyager dans le passé hautement culturel de la Perle du Nord. Il faut ajouter que cette richesse culturelle de Tanger, elle, n'a pas disparu. Au contraire. Ses racines sont anciennes et solides, comme nous le rappelle d'ailleurs le muséologue dans cet échange.

Ech-cherki DAHMALI,
membre du Conseil Consultatif du Conseil International des Musées

Médias24 : Vous avez publié en juin dernier le document "Histoire du premier musée au Maroc", qui rend compte du contexte de la création de ce musée en 1905 à Tanger. Pourquoi vous êtes-vous intéressé à ce sujet en particulier ? 

Ech cherki Dahmali : En tant que muséologue, lauréat de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP), je m’intéresse beaucoup à l’histoire des musées au Maroc. Certes, la création de ce musée était orientée par une vision coloniale cherchant des moyens pour occuper le Maroc, mais la recherche des origines de l’introduction de cette institution peut nous aider à comprendre la situation actuelle de nos musées dans le champ culturel national.

- Quels sont les éléments ou les indices qui vous ont amené dès le départ à pousser plus loin votre enquête pour établir que le premier musée du Maroc était installé à Tanger, et non pas ailleurs ?

- Depuis la nuit des temps, "Tangis" était un carrefour de plusieurs civilisations. Elle était presque un passage obligé pour les voyageurs, les peintres et les explorateurs du patrimoine culturel marocain. Tanger avait acquis son statut de ville internationale avant 1923, avec l’installation des légations diplomatiques de plusieurs puissances étrangères depuis le XIXe siècle.

Durant cette période, plusieurs prospections archéologiques sont effectuées à Tanger et dans sa région, surtout par des chercheurs français sous l’égide de la Légation française. Les plus célèbres furent l’archéologue et diplomate Charles-Joseph Tissot (1828-1884), président de la Commission archéologique de Tunisie, et Henri Poisson de la Martinière (1859-1922), diplomate de la Légation de France à Tanger entre 1882 et 1890.

Ces recherches se sont intensifiées après l’installation de la Mission "scientifique" française à Tanger en 1903, dont les travaux ne se sont pas limités aux prospections archéologiques ; ils étaient aussi orientés vers les enquêtes sociologiques et ethnographiques. Cela a permis aux membres de la mission de rassembler un nombre considérable de documents et d’objets, dont une grande partie était transférée en France et une autre partie entreposée dans la villa de la mission.

Vue sur la baie de Tanger.

 

Ce musée était visité par les chercheurs et les touristes de Tanger, et a continué à être mentionné dans les guides touristiques jusqu’à la fin des années 1920

 - Quels types de documents viennent confirmer les faits que vous présentez ?

- J’ai réalisé des recherches documentaires sur les études effectuées par les chercheurs étrangers sur la ville de Tanger depuis le XIXe siècle. J’ai effectué un dépouillement de plusieurs archives éparpillées dans plusieurs services au Maroc et à l’étranger, dans les anciens périodiques et dans des ouvrages écrits avant et durant le période du protectorat. Ces recherches m’ont permis d’avoir un corpus documentaire très varié, où certains documents faisaient une mention très claire de l’existence du musée de Tanger dans le siège de la Mission "scientifique" française dans le quartier Marchan. Ce musée était visité par les chercheurs et les touristes de Tanger, et a continué à être mentionné dans les guides touristiques jusqu’à la fin des années 1920.

 

Catalogue du Musée de Tanger, publié dans le Volume XV de la revue des Archives marocaines en 1908.
Musée de Tanger mentionné dans, Les Guides Bleus, Le Maroc de 1919, p. 295-296.

 

- Pourriez-vous nous parler du contexte historique et politique de la création de ce musée, et pourquoi le choix de Tanger pour son implantation? 

- L’origine du musée de la Mission scientifique de Tanger remonte à la création du "Comité du Maroc" par le "Groupe colonial" (Parti colonial) de la Chambre des députés français en 1903, qui avait soulevé la "Question du Maroc" pour la création d’un empire africain allant vers les frontières marocaines. L’absence d’un budget militaire suffisant pour lancer une grande offensive sur l’empire chérifien avait poussé ce parti à chercher d’autres alternatives pour entamer une conquête pacifique progressive, favorisant les outils “scientifiques”. C’était l’objectif annoncé lors de la création du Comité du Maroc, qui avait alors décidé de lancer une mission scientifique permanente au Maroc.

Le choix de Tanger était donc dicté par la présence de la Légation de France dans la ville depuis la fin du XVIIIe siècle, où la majorité des explorateurs se présentaient au consul de Tanger pour recevoir des instructions ou pour chercher des conseils avant l’intrusion à l’intérieur du pays. Les Français trouvaient que, dans les autres villes marocaines à l’intérieur du pays, la plupart des populations étaient encore hostiles à la présence des étrangers.

Dans les sites punico-romains de la région de Tanger, une trentaine de tombes ont été découvertes, avec un riche mobilier funéraire

- Quelles sont les principales personnes qui ont participé à la mise en place de ce musée ? Et quels étaient leurs motivations et leurs liens avec le Maroc, et Tanger en particulier?

- Le Comité du Maroc, qui était derrière la création de la Mission scientifique de Tanger, était une initiative du chef du Groupe colonial français, le sénateur d’Oran Eugène Étienne (1844-1921) ; un Français né en Algérie, qui avait participé avec plus de deux cents parlementaires colonialistes au soulèvement de la “Question du Maroc” pour la création d’un immense empire africain allant vers les frontières marocaines. Cette mission était confiée à son ami Frédéric Alfred Le Chatelier (1855-1929), ancien officier des Affaires indigènes en Algérie et fondateur de la chaire de "Sociologie et de sociographie musulmanes" au Collège de France.

Pour trouver un chef pour cette mission scientifique, Le Chatelier avait demandé conseil à son ami Gaston Maspero (1846-1916), directeur du Service des antiquités égyptiennes au Caire entre 1881-1914, qui lui avait recommandé son collègue Georges Salmon (1876-1906), un jeune arabisant de 28 ans, membre de l’Institut cairote français depuis 1899. Ensuite, le diplomate et arabisant Édouard Michaux-Bellaire (1857-1930), qui était déjà au Maroc depuis 1884 pour des missions consulaires à Tanger, à Ksar El Kébir et à Fès, avait pris la direction de la mission après la mort précoce de Salmon en 1906.

Les recherches les plus fructueuses étaient menées au début par ces deux derniers. Ils avaient effectué des enquêtes sociologiques ciblées et des prospections archéologiques dans plusieurs régions de Tanger, surtout dans les sites punico-romains où une trentaine de tombes avaient été découvertes, avec un riche mobilier funéraire. Ces expéditions avaient permis de collecter une grande quantité d’objets archéologiques, de manuscrits et d’objets ethnographiques.

Le matériel non transféré aux musées de la métropole française ont servi à créer un petit musée dans le siège de la mission, après un travail minutieux de classement et d’inventaire. On estime que ce musée avait pris corps depuis 1905, après une année très fructueuse de travaux sur le terrain. Ce musée a été enrichi successivement par d’autres éléments pour devenir un véritable espace culturel qui était cité dans les premiers guides touristiques du Maroc jusqu’à 1934.

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- Où se trouvait le bâtiment de ce musée à Tanger, et qu'est-il devenu aujourd'hui ?

- Nous avons suivi les indications présentées dans les anciens guides touristiques du Maroc, dont les textes s’accordaient sur le fait que le Musée de la Mission scientifique de Tanger se trouvait dans la villa de la mission sur le plateau de Marchan "en face de l’Institut Pasteur". C’est l’exemple du Guide Bleu de 1919 qui indique : "On y voit l’Institut Pasteur, immense établissement entouré de beaux jardins. Dans une villa, en face, se trouve le siège de la Mission scientifique du Maroc, doté d’une bibliothèque de 10.000 volumes, dont 2.000 en langue arabe, et de nombreux manuscrits et d’un musée renfermant surtout des documents de l’époque romaine".

La même indication géographique "en face de l’Institut Pasteur" était reprise dans plusieurs publications : le Volume VII de 1921 de la revue de la mission Villes et Tribus du Maroc, réservé à Tanger et sa région ; dans la version anglaise du Guide du Maroc de 1924 avec l’indication suivante : "In a villa, opposite, are the headquarters of the Mission scientifique du Maroc" ; et dans la page 22 du Guide Général du Maroc, édité à Casablanca en 1935.

Les recherches sur les lieux nous ont menés au début vers l’ancien siège de la Légation de France (actuel siège du syndicat de l’UMT et café du Parc), mais celui-ci se situe à un kilomètre de l’Institut Pasteur. À côté de ce dernier, on a remarqué un ancien bâtiment, qui est actuellement le siège de la Direction régionale de la Santé de Tanger, mais il s’est avéré qu’il était l’ancien siège de l’hôpital anglais construit avant 1890, quatorze ans avant l’installation de la Mission scientifique française.

D’après les discussions avec les habitants du quartier et avec quelques personnes intéressées par l’histoire de Tanger, on peut supposer que la villa de ce premier musée a été détruite ou réaménagée pour servir de locaux administratifs de l’actuel district urbain de Tanger-Médina ou aux locaux du service sanitaire de la Société de distribution de l’eau et l’électricité de Tanger.

- Quels sont les principaux objets qui constituaient la collection de ce musée ?

- L’importance de la collection de ce musée se manifeste dans son catalogue publié en 1909 dans le volume XV des Archives marocaines, publié par la Mission scientifique de Tanger. Ce catalogue fait une énumération de 103 objets composés d’inscriptions épigraphiques, des éléments d’architecture, des pierres tombales, des objets archéologiques de différentes époques (silex, ossements, pots, vases, plats, jarres, fresques, lampes en terre cuite, monnaies de Juba, morceaux de plomb de cercueils…), des estampages et moulages de plusieurs inscriptions et des plans de fouilles.

Les objets archéologiques du musée provenaient en grande partie des fouilles effectuées par les membres de la mission dans les grottes de Ras Achakar, la nécropole romaine de Bou Khanckkhach, le tombeau de Maghara Essighira, les sépultures du cimetière du plateau de Marchan, les termes de Aïn Hammam à Jorf Aqba et la grotte d’Achakar dite "caverne des Idoles", sans oublier les pièces archéologiques romaines et islamiques récupérées dans les autres régions du nord du Maroc.

La liste commence par deux pièces achetées dans la ville de Tanger par le premier chef de la mission Georges Salmon. Il s’agit d’une pierre tombale d’un soldat anglais de 1684 et d'un astrolabe qui a été donné à la grande mosquée de Tanger par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah (sultan entre 1757 et 1790).

Ensuite, on trouve 34 objets marqués comme "don de Gaston Buchet", et 7 autres objets "don de Michaux-Bellaire". Mais le fait que ces deux chercheurs, qui sont des membres associés à la mission, fassent un don au musée, montre bien qu’ils détenaient d’autres objets et documents, certainement plus précieux, pour les garder ou les vendre aux particuliers et aux musées de la métropole. C’était le cas d’une série de collections ramenées par Buchet au Musée du Louvre, au Museum d’histoire naturelle de Paris et de Lyon et au Musée de l’Homme.

Le catalogue cite aussi des dons d’objets archéologiques collectés dans plusieurs régions de Tanger, appartenant à la Société immobilière du Maroc, créée en 1906 par la Banque de Paris et des Pays-Bas (BPPB), ainsi que quelques particuliers vivant à Tanger (Rittwagen, Dupré et Luret). Le reste des objets archéologiques de la collection du musée est cité sous l’indication de provenance "Fouilles de la mission".

Mais la collection la plus riche est celle des monnaies, qui couvre plusieurs périodes et s’étend de Tanger à Carthage. Le catalogue de la collection numismatique de la mission, publié en 1921 dans le volume VII de Villes et Tribus du Maroc, présentait un ensemble de pièces très variées, qui témoigne de l’importance politique et économique de la ville de Tingis. La grande partie de cette riche collection était achetée ou collectée à Tanger et sur les sites archéologiques de Lixus et Banasa. Il s’agit des monnaies appartenant aux gouverneurs d’Afrique du Nord comme les deniers de Hanni-Baàl de Carthage (247-183 av. J.-C.), du Roi Massinissa (238-148 av. J.-C.), du Roi Juba I (85-46 av. J.C.), du Roi Juba II (52 av. J.-C. – 23 apr. J.-C) et du Roi Ptolémée (1- 40). Certaines monnaies correspondaient à d’autres empereurs et gouverneurs romains comme celles de Marc Antoine (83-30 av. J.-C.), Claude 1er (41-51 apr. J.-C.), Nerva (80-98), Trajan (98-117), Hadrien (117-138), Alexandre Sévère (222-235), Tetricus le père (268-273), Constantin (306-337), Gratien (367-383), Arcadius (395-408). La dernière partie de la collection numismatique concernait des monnaies de la Zeugitane, la province romaine de l'Afrique proconsulaire résiduelle (située dans une partie au sud-est de l’Algérie, le nord et le sud-est de la Tunisie et une partie du littoral de la Libye).

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Une grande partie des chercheurs français envoyés au Maroc étaient des hommes de lettres, lauréats des écoles des beaux-arts et des différentes institutions de recherche historique et géographique    

- À partir de quelle date ce musée a-t-il cessé d'exister, et pourquoi ? Où se trouvent aujourd'hui les objets de cette collection ? 

- Le sort de ce premier musée est lié au déménagement de la Mission scientifique de Tanger vers Rabat, après son rattachement par arrêté viziriel du 14 octobre 1919 à la Direction des Affaires indigènes du protectorat sous le nom de "Section sociologique des Affaires indigènes". Nous savons que les archives de la mission et une grande partie des manuscrits furent transférés à Rabat en 1920, mais pour les collections archéologiques et ethnographiques du musée, nous ne pouvons que présenter certaines hypothèses basées sur des indications très rares :

*Une grande partie des objets ont été déposés pendant huit ans dans le lycée français Regnault à Tanger, sous la surveillance d’un professeur de dessin du nom de Julien Molle, en attendant la création du musée de la Qasbah au palais de Dar Makhzen de Tanger en 1928. Ce palais était, à ce moment-là, en cours de restauration par le Service des Beaux-arts du protectorat français.

*Une partie a pu aussi être transférée à Rabat, avec les archives de la mission, au musée des Oudayas et/ou au nouveau siège de la Bibliothèque générale du protectorat à Rabat, en attendant la création du Musée des antiquités de Rabat en 1932, actuel Musée de l’histoire et des civilisations.

*Il se peut aussi que d’autres objets aient été transférés au siège de la Légation française de Tanger.

*Certains objets, surtout les plus précieux, ont pu être récupérés par les donateurs et les membres de la mission rentrés en France pour les vendre ou les donner aux musées de la métropole.

On peut donc conclure que les objets de la collection du Musée de Tanger ont été dispersés, selon leur taille et leur appartenance, dans plusieurs endroits à Tanger, Rabat et peut-être en France. Mais la majeure partie a constitué le noyau du Musée de la Qasbah de Tanger qui a porté le nom de "Musée Michaux-Bellaire" après sa mort en 1930. Aujourd’hui il porte le nom de Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes.

Lycée français Regnault à Tanger et Musée de la Qasbah de Tanger (Photos d'archives)

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Les objets de la collection de ce musée de Tanger ont été dispersés, selon leur taille et leur appartenance, dans plusieurs endroits à Tanger, Rabat et peut-être en France

- L'histoire de ce premier musée du Maroc nous renseigne sur l'intérêt de la France pour le patrimoine historique et culturel du pays... 

- Il faut indiquer que l’intérêt de la France pour le patrimoine culturel du Maroc depuis le XIXe siècle était lié à la concurrence entre les puissances coloniales pour effecteur plusieurs missions, souvent clandestines, d’exploration et de reconnaissance du Maroc en vue d’établir de futurs plans de conquête militaire. Une grande partie des chercheurs envoyés au Maroc étaient des hommes de lettres, lauréats des écoles des beaux-arts et des différentes institutions de recherche historique et géographique. Surtout que cette époque coïncidait avec le début de l’institutionnalisation des sciences humaines et sociales et la création des premières sociétés savantes qui incitaient ses membres à explorer des "terres inconnues".

Depuis la colonisation de l’Algérie en 1830, la France n’a pas cessé de songer à l’expansion de sa colonie nord-africaine vers les frontières occidentales. Mais devant la convoitise des autres puissances européennes, et en l’absence d’un budget suffisant pour combattre un Royaume "farouche et guerrier", elle avait privilégié une "pénétration pacifique" via des entités de recherches "scientifiques" afin d’étudier la structure sociale du pays, son histoire et ses productions artistiques.

De l’autre côté, il ne faut pas nier l’importance des études réalisées par les chercheurs français sur les différentes composantes du patrimoine culturel marocain depuis le XIXe siècle jusqu’à 1956. Malgré leur présentation dans un cadre de propagande coloniale, les résultats de ces études ont beaucoup guidé les programmes de classification des arts marocains et la réalisation des scénarios des expositions dans les musées du Maroc.

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