Ecoles pionnières : un gain d'une à deux années de scolarité grâce à la méthode TaRL

L’introduction de la méthode TaRL dans les écoles primaires fait partie de la réforme lancée par le ministère de l'Éducation nationale afin de réhabiliter l’enseignement public et surtout améliorer l'apprentissage des élèves. Testée au niveau de plus de 600 écoles, celle-ci est destinée à être généralisée à la prochaine rentrée scolaire pour toucher un million d'élèves.

Enseignement avec la méthode TaRL dans un établissement public. Crédit: ministère de l'Education nationale

Ecoles pionnières : un gain d'une à deux années de scolarité grâce à la méthode TaRL

Le 10 novembre 2023 à 15h54

Modifié 11 novembre 2023 à 0h42

L’introduction de la méthode TaRL dans les écoles primaires fait partie de la réforme lancée par le ministère de l'Éducation nationale afin de réhabiliter l’enseignement public et surtout améliorer l'apprentissage des élèves. Testée au niveau de plus de 600 écoles, celle-ci est destinée à être généralisée à la prochaine rentrée scolaire pour toucher un million d'élèves.

"Un redressement important et rapide du niveau des élèves de primaire de tous les niveaux et un impact important sur leurs savoirs fondamentaux", c'est ce qui ressort des résultats de l’évaluation de la mise en œuvre de la méthode TaRL (Teaching at the Right Level), réalisée par le ministère de l’Education nationale.

Un gain d'une à deux années de scolarité

Ce dispositif de redressement du niveau des élèves de primaire de l'enseignement public, qui sont en difficulté, a été lancé en septembre 2023 dans 626 écoles pionnières touchant 300.000 élèves. 

Les élèves des "Ecoles pionnières" ont été évalués avant le programme de soutien (début septembre) pour connaitre leur niveau avant le travail de remédiation. Plus de 80% des élèves ne maîtrisaient pas les savoirs fondamentaux enseignés l'année d'avant (lire et calculer).

Deux mois plus tard, le ministère a examiné, du 1er au 3 novembre 2023, l’efficacité de cette méthode à travers l’évaluation des compétences d'un échantillon de plus de 60.000 élèves bénéficiaires (20% de l'effectif global). L'évaluation a porté sur trois disciplines :

  • Les mathématiques : addition, soustraction, multiplication et division. 
  • La maîtrise de la lecture en langue arabe : lecture de mots, lecture de paragraphes, lecture d’historiettes.
  • La maîtrise de la lecture en langue française : lecture de lettres, lecture de mots et lecture de textes. 

Selon les données du ministère, un gain équivalent à une à deux années de scolarité a été relevé. En seulement deux mois, la majorité des élèves de la deuxième à la sixième année du primaire affichent, dans les compétences évaluées, des taux de maîtrise multipliés par quatre en mathématiques, par trois en français et par deux en arabe. 

À titre d'exemple, la proportion des élèves de la deuxième année qui maîtrisent l’addition, enseignée en première année du primaire, est passée de 9% à 61%. La proportion des élèves de la deuxième année, qui maîtrisent la lecture de mots en arabe, enseignée en première année, a pour sa part augmenté de 44% à 71%. 

Le même constat s’applique pour la maîtrise de la lecture en langue française : la part des élèves de deuxième année qui ont acquis des compétences en lecture de lettres, censées être maîtrisées à l’entrée de la troisième année, est passée de 19% à 71%.

"C'est la première fois que l'on a une méthode avec laquelle on peut évaluer de façon précise l'évolution des apprentissages avec des résultats probants", nous explique une source au ministère de l'Education.

Et pour ceux qui douterait des résultats avancés, le ministère a fait vérifié les données par la Fondation Sanady. Cette dernière a participé en tant qu’évaluateur du program TaRL à travers la mobilisation d'inspecteurs et d’intervenants indépendants qui ont opéré une enquête de vérification préliminaire conduite les 7 et 8 novembre. Cette enquête a fait ressortir un taux de fiabilité des données de 78% (les mêmes élèves testés par les enseignants ont été re-testés par les vérificateurs).

Ci-dessous quelques résultats de la méthode TaRL sur les apprentissages (le détail en bas de l'article) :

 

 

 

 

Volontarisme et pédagogie par le jeu

Comme nous l'indiquions dans un précédent article, différents rapports annuels ont démontré que les élèves marocains n'avaient pas les compétences nécessaires en lecture et en calcul, bien qu’ils atteignent des classes avancées et que le taux de scolarisation soit élevé.

Cette problématique est due au taux de réussite imposé parfois par le manque d’infrastructures, la pénurie du personnel enseignant, la formation pédagogique insuffisante, ou encore du fait des classes combinées.

L'expérience des écoles pionnières vise à mettre en oeuvre les nouvelles méthodes d’enseignement dans l'objectif de combler les lacunes accumulées par les élèves de primaire, à travers "des activités interactives, efficaces et ludiques", et la mise à disposition de ressources pédagogiques, numériques et matérielles au service de l’encadrement des élèves en difficulté.

"La mise en œuvre de la stratégie des apprentissages requiert une transformation et une harmonisation des pratiques d’enseignement en classe", fait savoir le ministère de tutelle. Cela suppose donc une volonté manifeste et un engagement sérieux de la part du corps enseignant qui doit suivre des formations certifiantes.

Par ailleurs, le label "École pionnière" donne droit à des incitations matérielles pour les membres de l’équipe pédagogique, et à une indemnité individuelle de 10.000 dirhams nets par an, conformément à l’accord signé le 14 janvier 2023 entre le ministère et les partenaires sociaux, fait savoir le ministère de l'Education.

Une harmonisation du niveau des élèves

Un test de positionnement a été réalisé les 7, 8 et 9 septembre dernier dans l’ensemble des écoles pionnières. Le niveau de 300.000 élèves a été évalué ; 80% d'entre eux ne maîtrisaient pas les compétences fondamentales enseignées l’année précédente, selon les méthodes classiques en vigueur dans l’ensemble du système éducatif. Ce constat "confirme la crise profonde des apprentissages, déjà largement documentée par les évaluations nationales et internationales", souligne le ministère.

Ce programme de redressement est déployé dans un premier temps en mode intensif pour l’ensemble des élèves pendant les horaires de cours normaux. Il ciblera par la suite uniquement les élèves en difficulté, dans un format extrascolaire. L'objectif à long terme est qu'il n'y ait pas le même besoin de remédiation pour les générations à venir.

Rappelons qu'une expérience pilote s’était déroulée, du 6 septembre au 30 décembre 2022, dans 200 établissements scolaires au profit de 15.000 bénéficiaires. Elle succédait à une phase similaire qui avait concerné 12.000 élèves au cours du mois de juin.

Les premiers résultats ont été confirmés par la récente évaluation : la méthode permet aux élèves en difficulté de réduire le retard d'apprentissage et de rattraper au moins une année scolaire.

Voici le document complet des résultats de l'évaluation :

 

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