La date de signature, ce vendredi 20 octobre 2023, de la convention pour la rénovation de 6 stades de football et la construction du grand stade de Casablanca, n'est pas anodine. Elle s'inscrit dans la course contre la montre et la mobilisation de tous les moyens du Maroc pour obtenir l'organisation de la finale du Mondial.

La décision concernant la répartition des stades et des matches entre les trois pays (Maroc, Espagne, Portugal) pourrait être annoncée le 28 octobre prochain, dans la capitale marocaine. Ce jour-là, les représentants de la candidature tripartite se réuniront et publieront la lettre d'intention tripartite, première étape concrète vers le dossier commun de candidature. La FIFA a en effet attribué l'organisation du Mondial de l'année 2030 aux trois pays à condition que l'ensemble de la procédure soit respectée.

Le Maroc a mis en avant, à toutes les réunions tripartites, le fait qu'il s'agit d'une candidature de deux continents, le Maroc représentant le continent africain. Il a donc demandé la parité dans la répartition des matchs: Maroc d'un côté, Espagne et Portugal de l'autre. Autre argument qu'il a fait valoir: le poids de la candidature marocaine au sein de différentes confédérations, à commencer par la CAF.

Ce vendredi 20 octobre donc, Akhannouch, Lekjaâ (FRMF et comité d'organisation du Mondial), Benmoussa (ministre des sports) et Safir (CDG) se sont réunis à Rabat. Au menu: une convention par laquelle sont mobilisés 14,5 milliards de DH pour rénover d'ici 2025, six stades (Rabat, Casa, Fès, Tanger, Marrakech et Agadir); puis dans une seconde étape, les mettre aux normes FIFA coupe du monde. Le grand stade de Casablanca sera également construit pour un budget de 5 milliards de DH, énorme même à l'échelle internationale, et sera selon Lekjaâ, l'un des plus beaux et plus modernes stades du monde.

Car un stade, ce n'est plus une pelouse, des vestiaires et des tribunes. Les nouveaux stades sont des temples du football, à tout point de vue: l'ergonomie, la sécurité, les matériaux modernes, l'architecture, le terrain et son drainage, la toiture qui recouvre la totalité des tribunes voire tout le stade, la climatisation, la sonorisation, les lumières, le confort, les commodités, les écrans géants, la technologie (VAR, internet très haut débit)... ceci sans oublier la capacité qui doit dépasser les 80.000 spectateurs et qui pour Casablanca, sera de 113.000 sièges. Le futur grand stade de Casablanca sera le centre d'un village sportif.

Il ne se passe plus de jour sans que la presse espagnole n'évoque le fait que ce pays est favori, voire qu'il est le seul en lice pour accueillir la finale. Sur les réseaux sociaux espagnols, il y a même des débats autour de la ville qui va accueillir la finale, Madrid ou Barcelone?

En fait, ce n'est pas seulement affaire de vouloir. Car à cette aune, le Maroc est très bien placé, et le veut peut-être plus que les deux autres.

Une décision prise par Infantino?

C'est une question de critères, de négociation, d'arguments avec un paramètre supplémentaire: le poids de la FIFA dans le choix final. Ce type de négociations se déroule dans la plus grande discrétion, voire dans le secret.

La négociation tourne autour du nombre de stades par pays; ainsi que des compétitions les plus prisées: le match d'ouverture; les quarts de finale, les deux demi-finales et enfin la finale. Actuellement, c'est la finale qui focalise l'attention générale.

Selon le quotidien britannique The Times, la décision concernant le stade qui accueillera la finale, voire le match d'ouverture du Mondial 2030, sera prise par la FIFA. Le journal rappelle que la FIFA n'a toujours pas décidé où se joueront la finale et le match d'ouverture du Mondial 2026.

Pour la presse et différents responsables sportifs espagnols, le Santiago Bernabeu de Madrid est un choix qui coule de source car il s'agit selon eux, du stade "le plus moderne du monde". Tous s'accordent également sur le fait que rien n'est joué à cause du pressing que fait le Maroc pour organiser la finale sur son sol.