Jour 4 sur le site de Bab Ighli. Ce jeudi 12 octobre, de nouveaux panels ont été organisés et de hauts responsables ont été reçus par Médias24. Il s’agit de Fatim Zahra Ammor, ministre du Tourisme et de l’artisanat (à partir de 25:40), Hicham Serghini, directeur général de Tamwilcom (à partir de 2:14:42) et Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM (à partir de 5:54:52).

Sur le tourisme, l’optimisme règne

Dans une interview accordée à Médias24, Fatim Zahra Ammor, ministre du Tourisme et de l’artisanat, a commenté la situation post-séisme et les chiffres croissants du secteur, avant de livrer ses prévisions pour le secteur touristique à l’horizon 2030.

"A part les deux, trois, premiers jours où nous avons eu beaucoup d’annulations, les choses se sont stabilisées par la suite. On s’attendait à une légère baisse qui n’a finalement pas eu lieu."

À la question de savoir si le Maroc réalisera 14, voire 15 millions d’arrivées à la fin de l’année, la ministre souligne que "l’on se dirige clairement vers les 14 millions d’ici la fin de l’année. C’est d’ailleurs au-dessus de l’objectif que l’on s’était fixé dans la feuille de route, qui était de 13,5. Pour les 15 millions, je ne pense pas... Mais surtout, pour la première fois, nous dépasserons les 100 milliards de DH de revenus (...) et atteindrons peut-être les 110 MMDH".

L’offre Tamwilcom plus développée en 2024

Également reçu par Médias24 dans le cadre de sa couverture en continu des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, Hicham Serghini, directeur général de la Société nationale de garantie et du financement de l’entreprise, plus connue sous sa marque commerciale "Tamwilcom", a parlé du plan stratégique 2023-2026 de Tamwilcom, de la hausse des taux provoquée par le resserrement de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib pour contrer l’inflation, et des principaux chantiers de Tamwilcom pour 2024.

Selon Hicham Serghini, "l’offre de Tamwilcom est assez étoffée mais certains axes seront développés en 2024. Sur l’offre classique, nous prévoyons de mettre en place un produit dédié aux entreprises exportatrices. Un produit dédié au factoring verra le jour en 2024. De plus, l’entrepreneuriat féminin sera adressé à travers l’élaboration d’un produit spécifique. En définitive, 2024 sera l’année de lancement des différents produits du Fonds Innov Invest dans sa nouvelle mouture".

"La résilience du Maroc a été très forte"

Notre troisième invité du jour, Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM, a commenté l’organisation des assemblées annuelles à Marrakech et l’impact positif de cet événement sur l’image du Maroc.

"Nous sommes fiers que le Maroc organise cet événement, plus particulièrement Marrakech après le séisme tragique. Jusqu’à aujourd’hui, l’organisation est parfaite ; pas simplement de l’aveu des Marocains, mais aussi de toutes les personnes que l’on croise. Je pense que cela dégage une image du Maroc qui est extrêmement bonne ; d’abord en termes de qualité d’organisation et d’accueil, mais aussi de capacité à rebondir après les événements que nous avons vécus récemment", a-t-il déclaré.

Mehdi Tazi s’est également exprimé sur les perspectives d’évolution de l’économie dans une situation préoccupante. "Les trois années passées ont connu une énorme succession de crises : le Covid, ses conséquences, l’inflation en tant que conséquence partielle la plus importante de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, la sécheresse et dernièrement le tremblement de terre, ainsi que le conflit qui démarre au Moyen-Orient... Cela fait quand même une énorme succession de crises dans laquelle nous avons constaté une très forte résilience de l’économie marocaine ; on a passé l’ensemble de ces crises sans avoir de rupture particulière en ayant eu une inflation au niveau des pays qui l’ont le mieux maîtrisée. Nous avons une monnaie stable et une inflation maîtrisée, pas plus importante que les pays européens. Nous n’avons manqué de rien. Et de ce point de vue-là, notre résilience a été très forte."

Une croissance mondiale faible à moyen terme

Lors d’une rencontre avec la presse ce jeudi 12 octobre dans la matinée, la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, est revenue sur les perspectives fragiles de la croissance mondiale et les priorités politiques du FMI dans les mois et années à venir.

"Nous prévoyons une croissance mondiale en territoire positif, mais seulement à 3% cette année et à 2,9% en 2024. Nous prévoyons que la croissance restera faible à moyen terme. Nous sommes confrontés à des divergences croissantes dans les fortunes économiques. Les chocs successifs depuis 2020 ont fait baisser la production mondiale de 3.600 milliards de dollars cette année", a-t-elle déclaré.

Le Maroc a mis en place des politiques efficaces et prudentes

D’un point de vue régional et dans le cadre du point de presse tenu le jour même pour la région MENA, Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, a notamment relevé que la croissance ralentit en raison de nombreux facteurs liés aux effets combinés de politiques plus strictes, de réductions de production et de tensions politiques.

Il rappelle que depuis 2020, la multiplication des chocs économiques a mis la pression sur les économies émergentes du monde entier. Mais globalement, le Maroc tire bien son épingle du jeu. "Depuis la pandémie, nous avons approuvé un financement de 34 milliards de dollars en faveur de 15 pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale. Le Maroc est récemment devenu le premier pays de la région MENA à obtenir un financement dans le cadre du mécanisme de résilience et de durabilité (Resilience and Sustainability Fund, ndlr), qui fournit un financement à long terme pour renforcer la résilience économique en soutenant les réformes politiques".

Il estime que le Maroc a mis en place des politiques efficaces et prudentes pour faire face à ces chocs. Cela est naturellement passé par la politique monétaire.