Marché obligataire : une stabilisation des taux est attendue

Le 26 septembre dernier, la Banque centrale a décidé de maintenir le taux directeur à 3% à la suite de son troisième conseil de politique monétaire de l’année.
Une nouvelle qui avait été largement anticipée par le marché, comme l’indiquait la société de recherche Attijari Global Research (AGR) dans l'habituel sondage où les interrogés tablaient sur une probabilité de 96% d’un statu quo de Bank Al-Maghrib.
Contactée à ce sujet, une source du marché nous confirme que "cette décision était très largement anticipée par le marché. Mais ce n’est pas un non-événement, car même le peu d’investisseurs qui avaient un doute savent que nous sommes désormais sur une politique monétaire qui s’annonce stable à moyen terme".
Toutes les prévisions d'inflation ont été revues à la baisse tant au niveau international que local. Cela veut dire que, d'ici 2024, un retour à des taux positifs sera observé. "Nous sommes face à un contexte qui prône une stabilité qui pourrait survenir au cours des deux prochains conseils de Bank Al-Maghrib", nous explique une autre source du marché.
Une stabilisation attendue des taux
Et contrairement à la première décision de maintien du taux directeur annoncée en juin 2023, cette dernière n’aura pas le même effet. En juin dernier, la pause dans le cycle de resserrement monétaire avait surpris le marché. La plupart des acteurs du marché s’attendaient à une hausse de 25 pbs. De fait, une légère correction à la baisse avait eu lieu sur la courbe des taux.
"Il y a un peu plus d’appétit de liquidité sur le marché, mais nous n’avons pas vu de baisse notable des taux. Celle qui a été notable a eu lieu durant le mois de juin, car elle n’était pas attendue par le marché. Cela a permis d’enlever un peu de spread ou de spéculation qu’il y avait sur les hausses des taux futurs", indique notre source.
Ce qui s’est inscrit lors de cette deuxième décision de statu quo, c’est bien le fait que l’on ne parle plus de hausse des taux. "Cela semble clair désormais et ça aide les investisseurs à mieux prendre leurs décisions pour se projeter sur le moyen-long terme", explique notre interlocuteur.
"On s’attend à une stabilisation des taux. Peut-être avec de légères pressions haussières à venir, mais c’est très difficile à déterminer maintenant. Il faut noter qu’il y a 120 MMDH sur 5 ans pour la reconstruction post-séisme qui devront être financés. Comment vont-ils l’être ? Nous ne savons pas encore. Local ? International ? Mix des deux, probablement, mais dans quelles proportions ? En tout cas, qui dit effort d’investissement dit levées supplémentaires. Mais je pense que ce sera marginal en termes d’impact sur la courbe des taux."
Du côté du Trésor, aucune tension sur les besoins de financement n'a été perçue à fin août. L'autre variable d'ajustement qui influence les taux a trait aux exigences de rentabilité des investisseurs. A ce niveau-là non plus, pas de pression haussière ressentie du fait d'une inflation en nette décrue.
Mais il convient de rappeler le contexte énergétique global avec une progression notable du prix du baril depuis le début de l'année et le spectre d'une inflation importée. "Cela pourrait faire planer des tensions haussières au niveaux des prix et également au niveau des taux obligataires, sans pour autant impacter le taux directeur. Il ne faut pas oublier l'expérience de l'an dernier, où les taux obligataires avaient progressé lors des premières pressions inflationnistes en mars. Ce n'est que des mois après que le taux directeur a été relevé", explique une autre source.
Les investisseurs restent sur la défensive
Désormais, ce qui pourrait influencer le comportement des taux sur le marché obligataire, c'est l'évolution de l'inflation dans un contexte de baisse de l'offre pétrolière mondiale, ainsi que l'annonce qui sera faite dans le cadre de la loi de Finances 2024. "Les investissements à moyen long-terme sont principalement guidés par la politique budgétaire, et moins par la politique monétaire", explique notre source.
Si un transfert du monétaire vers l’obligataire court terme a été observé depuis le début de l’année, le positionnement vers le moyen-long terme est encore timide. Selon les chiffres de l’ASFIM à fin août, l’encours sous gestion des OPCVM obligataires moyen-long terme a progressé de seulement 2,98% depuis le début de l’année, à 264,8 MMDH. De son côté, l’obligataire court terme a vu son encours s’élever à 74,5 MMDH, en progression de 59,2% sur la même période.
Pour notre interlocuteur, les investisseurs restent sur la défensive. "Les OPCVM prennent un peu plus de risque depuis le début de l’année, car ils ont un peu plus de visibilité, mais cela reste cependant timide. C’est probablement lié à la vision court terme et, en partie, à la peur engendrée par la situation économique globale et le tsunami obligataire du début d’année. Ils préfèrent rester encore sur des supports courts, type obligataire court terme qui rapportent quelque chose de correct également. In fine, l’incentive n’incite pas suffisamment à aller se positionner sur le moyen terme", conclut notre source.
Pour notre autre source du marché, la visibilité sur le long terme s'est clairement améliorée par rapport à celle d'il y a trois mois. "La croissance a été revue à la hausse pour l'année 2024. C'est la prévision qui donne le plus de signaux positifs. Nous sommes sur des projections autour de 3,2%. Cela devrait soutenir le marché obligataire et surtout le compartiment MLT. Mais avec ce risque inflationniste qui pointe le bout de son nez, on n'observera probablement pas de forts mouvements d'arbitrage vers le MLT, cela prendra un peu de temps", précise notre interlocuteur.
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