Dans sa première monographie sectorielle portant sur les Datacenters au Maroc, le Conseil de la concurrence brosse un portrait de cette industrie en plein essor dans le Royaume. Il convient de rappeler succinctement que les Datacenters sont opérés par des entreprises qui offrent des espaces de stockage de données informatiques.

Le Conseil note que cette industrie contribue à l’amélioration de la transformation digitale du pays, rappelant l’ambition du Maroc de se positionner comme un hub technologique de premier plan dans le domaine des technologies numériques au niveau africain. Le cadre propice au développement de l’industrie des Datacenters vient également du fait que le pays dispose d’un taux de pénétration d’internet et du téléphone mobile parmi les plus élevés au monde.

Un secteur qui devrait peser près de 7 MMDH au Maroc d’ici 2027

Le secteur, dans son ensemble, devrait peser près de 341 milliards de dollars d’ici la fin de cette année et afficher une croissance de 27% sur la période 2023-2027. Au Maroc, à terme, le secteur devrait frôler les 7 MMDH avec un taux de croissance annuel moyen de 4,54% sur la période en question.

Cette forte croissance des Datacenters engendre également des questionnements sur la souveraineté des données et leur protection. De nombreux pays, dont le Maroc, adoptent des législations de plus en plus strictes en ce sens. Le Conseil souligne que "la multiplication de ces législations est un signal fort en faveur de la croissance des investissements pour développer le secteur des Datacenters et des services IT, avec des garanties de sécurité et de confidentialité relevant du champ de la loi".

Au Maroc, la souveraineté des données est régie par la loi 05-20 relative à la cybersécurité, promulguée en 2021. "L’article 11 de cette loi précise que les données sensibles doivent être exclusivement hébergées sur le territoire national", rappelle le Conseil.

Plus de 3 MMDH d’investissements dans les Datacenters marocains d’ici 3 ans

Avec près de 5,6 MMDH de chiffre d'affaires généré cette année, le Maroc se classe dans le top 5 des pays africains, à la 3^e position, derrière le Nigeria et l’Afrique du Sud.

Les investissements s’accélèrent dans le Royaume du fait de la bonne rentabilité de l’activité, issue de la multiplication des projets de transformation numérique. "Ce secteur devrait connaître une croissance des investissements de 6,33% entre 2021 et 2026 pour atteindre 328 millions de dollars américains d’ici à 2026", rappelle le Conseil.

Il souligne également que, d’après le livre blanc de l’Association des utilisateurs des systèmes d'information au Maroc (AUSIM), "les opérateurs du secteur aspirent à attirer les PME marocaines vers des solutions de backup et des solutions cloud qui sont génératrices de revenus afin de les aider à réduire la complexité des opérations d’implémentation et de maintenance".

Il convient de rappeler que la nouvelle Charte de l’investissement offre des dispositifs de soutien spécifique aux projets stratégiques. Elle vise, selon le chef du gouvernement, "à renforcer l’attractivité du Royaume en vue de l’ériger en hub continental pour les IDE, et à arrêter la liste des métiers d’avenir et de montée de gamme, éligibles au soutien qui englobe les segments suivants. Les Datacenters et le cloud figurent parmi la liste des métiers d’avenir qui bénéficient d’un soutien aux investissements en tant que métiers d’avenir", souligne le Conseil de la Concurrence.

Parts de marché sont très concentrées

Au Maroc, 84% des parts de marché sont détenues par quatre acteurs que sont N+ONE, Medasys, Maroc Telecom et Inwi. Il convient de signaler que N+ONE à lui seul concentre 62,3% des parts de marché du secteur, avec un chiffre d’affaires de 102 MDH...