Répliques, intensité, images satellitaires avant-après... regard sismologique sur le drame d'Al Haouz
Dans cet article, nous vous proposons une lecture des événements survenus la nuit du drame, ainsi que leurs conséquences d'un point de vue sismologique, avec des vues satellitaires de certaines zones touchées avant et après la catastrophe.
Répliques, intensité, images satellitaires avant-après... regard sismologique sur le drame d'Al Haouz
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A. B.
Le 12 septembre 2023 à 19h17
Modifié 14 septembre 2023 à 14h37Dans cet article, nous vous proposons une lecture des événements survenus la nuit du drame, ainsi que leurs conséquences d'un point de vue sismologique, avec des vues satellitaires de certaines zones touchées avant et après la catastrophe.
Des morts et des blessés, des populations éplorées, des bâtiments effondrés, des maisons détruites, des routes bloquées, des éboulements... Les images qui nous remontent des zones sinistrées quotidiennement, où les équipes de Médias24 sont déployées depuis le samedi 9 septembre, sont dramatiques et poignantes.
Si elles témoignent des dégâts, elles ne permettent pas à première vue de mesurer l'étendue de la catastrophe. Si les chiffres du bilan publiés par le ministère de l'Intérieur nous en donnent un aperçu, à chaque fois que le nombre de décès et de blessés augmente, l'idée qui nous traverse l'esprit est la suivante : "C'est pire que ce que l'on pensait."
Nous ne réalisons pas encore, ou totalement, ce qui s'est passé la nuit du vendredi 8 septembre. Mais nous essayons tous les jours, devoir oblige, de décrire et rapporter le plus fidèlement possible l'événement et ses répercussions.
Dans cet article, nous vous proposons une lecture sur les événements survenus la nuit du drame, ainsi que leurs conséquences d'un point de vue sismologique, avec des vues satellitaires de certaines zones touchées avant et après la catastrophe.
Un séisme majeur et des ondes de choc
Dès 22h35, ce vendredi 8 septembre, une série de petits événements sismiques ont été enregistrés. À 23h11, un séisme d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter frappe la région. Son épicentre est la commune d'Ighil, mais son intensité est telle qu'il va être ressenti partout au Maroc, et même au-delà des frontières. Mais c'est dans les zones environnantes que les ondes de choc seront les plus dévastatrices. La carte ci-dessus montre l'échelle d'intensité du séisme, qui mesure l'effet des secousses dans les différentes zones par rapport à l'épicentre.
Sur l'échelle de Richter, on parle de séisme majeur qui peut provoquer des dommages sévères dans des zones plus vastes, dès lors que l'on est situé entre 7 et 7,9 . C'est ce que les Marocains ont expérimenté et vécu lors de cette nuit cauchemardesque. Les dégâts humains sont évalués au jour le jour par les autorités. Le bilan des dégâts matériels, lui, n'est pas encore connu. Il sera lourd.
Ces images satellitaires montrent un infime aperçu de l'ampleur des dégâts dans certaines zones. Elles se passent de tout commentaire.
Douar Imi N’Tala détruit
Monument historique : Kasbah Tlat N’Yaakoub
Douar Tafeghaghte, une bonne partie du bâti est détruite
Le douar et la mosquée de Tinmel
Le douar Tlat N’yaakoub
Le Douar Taourirt nizdar
Le douar Tiniskt, destruction massive du bâti
Le fil des évènements telluriques du 8 au 10 septembre
Alors que les Marocains réalisent avec stupeur ce qui vient de se produire ce vendredi soir, la terre tremblera de nouveau et plusieurs fois les heures qui suivent. Mais ces répliques ne sont pas fortes et ne seront donc pas ou peu ressenties par les populations.
"La réplique la plus intense est intervenue une vingtaine de minutes après la secousse principale ; vers 23h30, elle était de 4,9. Les personnes qui se situaient en hauteur l’ont ressentie légèrement à Marrakech, contrairement à la majorité de la population", nous expliquait le sismologue Taj-Eddine Cherkaoui le lendemain du séisme.
Par la suite, "seules des répliques inférieures à 3,5 ont été enregistrées. Ce sont des secousses très faibles dont le Maroc est coutumier. Heureusement, la grande partie de l’énergie a été dégagée lors du séisme principal". Cette énergie a été ressentie à différents endroits, comme à Fès, qui est une région tectonique, ou à Casablanca.
D'autres secousses ont été enregistrées samedi et dimanche, toujours de faible intensité.
Ce mardi 12 septembre, le Centre national pour la recherche scientifique et technique annonce le déploiement d'un réseau sismique temporaire autour de la zone épicentrale. Cette action s'inscrit dans le cadre de l’activation du protocole d'intervention post-sismique pour l'enregistrement des répliques du tremblement de terre d'Al Haouz.
Le CNRST explique que les barrages de la région, notamment, seront surveillés. Le but de ce réseau est de renforcer l’enregistrement de toutes les répliques, ainsi que les accélérations générées par celles-ci dans cette zone.
Ces répliques et leurs accélérations seront utilisées afin d'identifier les failles et les structures géologiques actives ayant généré le choc principal. D’autre part, grâce aux accélérations, il sera possible d’estimer le niveau de risque pour les grands ouvrages de la région, notamment les barrages.
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