La bonne tenue du Trésor et la baisse de l'inflation calment les exigences de rentabilité des investisseurs
Le 27 juillet, Attijari Global Research (AGR) a diffusé une note concernant l’évolution des finances du Trésor à fin juin. Il en ressort que l’argentier de l’État affiche des réalisations à mi-2023 en ligne avec la loi de Finances.
La situation des finances publiques demeure donc en ligne, malgré une accélération des dépenses par rapport à fin mai 2023 et un creusement du déficit à 27,8 MMDH contre 9,6 MMDH à fin juin 2022. "Globalement, les taux de réalisation par rapport aux prévisions de la LF-23 dévoilent une bonne maîtrise du déficit budgétaire. Après deux mois successifs en zone négative, le solde ordinaire ressort positif à 3,3 MMDH à fin juin 2023", note AGR.
Il souligne cependant une traduction du durcissement des conditions de financement sur l’intérêt de la dette à fin juin 2022, qui s’accélère de 1,5 MMDH en valeur. In fine, le besoin de financement du Trésor ressort à 38,1 MMDH, en hausse de +16,3 MMDH en une année. Ce besoin a été couvert à 28,0 MMDH par des ressources extérieures.
Le besoin de financement restant du Trésor en 2023 s’élève à près de 94 MMDH
Selon la loi de Finances 2023, le besoin de financement incluant les arriérés du Trésor devrait s’établir à 76,2 MMDH. À fin juin, il atteint 37,9 MMDH, ce qui laisse un reliquat de près de 38 MMDH pour le reste de l’année 2023. Parallèlement, "le reliquat cumulé des tombées du Trésor restantes à fin 2023 est de 56 MMDH, dont 53,9 MMDH sur le marché intérieur et 2,1 MMDH sur le marché extérieur", précise la société de recherche.
D’après la LF-23, le besoin de financement du Trésor devrait être couvert à hauteur de 26,6 MMDH sur le marché extérieur. Le reliquat de 67,3 MMDH serait satisfait sur le marché domestique, soit une part de 72%.
"Par conséquent, le besoin de financement intérieur brut par mois devrait nettement reculer à 11,2 MMDH, contre une estimation de 14,8 MMDH un mois auparavant. Un niveau confortable pour le Trésor qui devrait maîtriser son offre de BDT sur le marché domestique d’ici la fin de l’année 2023", explique la société de recherche.
Une situation financière stable qui calme le marché obligataire
Le Trésor affiche une bonne santé, et les signes de ralentissement d’inflation sont perceptibles, après le pic de 10% atteint en février dernier. L’inflation est désormais redescendue à 5,5% en juin. La situation a fait reculer les exigences de rentabilité des investisseurs. Cela a contribué à faire reculer les niveaux des taux sur le marché obligataire. Le tout soutenu par la décision de pause de Bank Al-Maghrib. "Dans ces conditions, le taux 10 ans s’est replié de près de 45 PBS durant la période étudiée, passant de 4,7% à fin mai 2023 à 4,25% actuellement, soit son plus bas niveau depuis février 2023", souligne AGR.
En effet, la situation financière du Trésor laisse présager des réalisations en accord avec les prévisions cette année. Avec sa sortie à l’international réalisée en début d’année, le Trésor, devrait, d’après AGR, afficher un déficit maîtrisé cette année à 65,7 MMDH, soit 4,5% du PIB.
La dette du Trésor devrait progresser de 6,9% par rapport à fin 2022 à 1.022 MMDH, composée à 760 MMDH de dette intérieure et à 262 MMDH de dette extérieure. La dette intérieure devrait progresser légèrement de 1,8% par rapport à l’année précédente, et l’extérieure devrait quant à elle augmenter de 25%. "Le poids de la dette extérieure dans l’endettement global du Trésor devrait rester maîtrisé à 24% à fin juin 2023. Celui-ci devrait se situer autour des 26% au cours de l’année 2023, en ligne avec le benchmark de référence, soit entre 25% et 30%", précise AGR.
La dette du Trésor, qui devrait ainsi atteindre 70% du PIB à fin 2023, reste globalement stable par rapport à l’année précédente.
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