Banques participatives : le RNPG sectoriel encore dans le rouge en 2022, mais en redressement
Le lundi 24 juillet, Bank Al-Maghrib a livré son rapport annuel 2022 sur la supervision bancaire. L'occasion de revenir sur les évolutions des indicateurs des banques participatives sur la période.
Malgré des conditions économiques compliquées, avec une inflation sans précédent dans le pays, le secteur est parvenu à afficher une bonne croissance et un comportement satisfaisant de ses indicateurs. Le total du bilan des banques et fenêtre participatives s’est chiffré à 27 milliards de DH à fin 2022, soit une hausse de 22% par rapport à fin 2021. Cette hausse résulte de la croissance des financements à la clientèle.
Une bonne dynamique des créances clientèle
Les créances sur la clientèle représentent 87,2% de l’actif des banques, soit un montant de 23,6 MMDH, en hausse par rapport à 2021 où ce montant était de 19,3 MMDH. Cependant, la part dans l’actif demeure stable.
À fin 2022, les financements participatifs sont constitués à 83% de financements immobiliers, 11% de financements à l’équipement et 6% de financements à la consommation et de trésorerie.
Le portefeuille de financements participatifs du secteur a progressé de 22% à 23,4 MMDH. "Les financements Mourabaha immobiliers se sont situés à 19,5 MMDH, en hausse de 19%. Pour leur part, les financements Mourabaha à l’équipement ont augmenté de 58% à 2,5 MMDH. Enfin, les financements Mourabaha à la consommation et de trésorerie ressortent à 1,3 MMDH, en hausse de 8%", indique le rapport de la supervision bancaire.
Des dépôts qui proviennent en partie des maisons mères
En 2022, les dépôts à vue se sont établis à 7 MMDH, en progression de 34% par rapport à l’année précédente.
Le rapport revient également sur les répartitions de ces dépôts à travers la clientèle. Il s’avère que 74% d’entre eux sont détenus par des résidents marocains, 24,2% par des personnes morales et 3,4% par des MRE. Sur les trois dernières années, la part des dépôts détenus par les particuliers recule progressivement au détriment des personnes morales.
"Les dépôts d’investissement se sont appréciés de 35% à 2,4 MMDH, soit une part dans les ressources de 9%. Ces dépôts sont détenus à hauteur de 60% par les particuliers résidents, 30,1% par les personnes morales et 8,7% par les MRE", indique le rapport.
Il note également que les banques du secteur ont recours à leurs maisons mères pour compléter leurs ressources. Cela se fait notamment "par le biais de contrats de Wakala bil Istithmar, de dépôts à vue intra-groupe pour les banques participatives et d’avances de liquidité exemptes d’intérêts pour les fenêtres participatives", précise le rapport.
L’encours de financement par le biais de Wakala bil Istithmar s’est accru en 2022, passant de 4,3 MMDH en 2021 à 5,2 MMDH en 2022. Cela compte pour le quart des ressources.
Une croissance des revenus en amélioration et un déficit qui se résorbe
En 2020, le PNB du secteur s’établissait à 337 MDH. En 2022, le PNB progressait de près de 98% sur 2 ans pour atteindre 667 MDH.
"Le PNB retraité est principalement composé de la marge réalisée sur l’activité de financement par Mourabaha (soit 91%). Celle-ci s’est établie à 799,2 MDH, contre 615,6 MDH un an auparavant. Pour sa part, la marge sur commissions a enregistré une progression de 27% à 77,8 millions de DH. Enfin, le résultat des opérations de marché est passé de 7,8 MDH à 4,1 MDH", précise le rapport.
Parallèlement le secteur a pu améliorer sa profitabilité, bien que demeurant dans le rouge. En 2020, 2021 et 2022, le déficit est passé progressivement de 351 MDH à 207 MDH et 129,3 MDH.
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