La faible participation économique des femmes fait perdre au Maroc des points de PIB (Akhannouch)

Malgré les acquis en matière de droits des femmes au cours des vingt dernières années, notre pays peine à améliorer les indicateurs liés à l'autonomisation économique des femmes. Le gouvernement Akhannouch promet d'y remédier.

La faible participation économique des femmes fait perdre au Maroc des points de PIB (Akhannouch)

Le 17 juillet 2023 à 20h19

Modifié 18 juillet 2023 à 13h30

Malgré les acquis en matière de droits des femmes au cours des vingt dernières années, notre pays peine à améliorer les indicateurs liés à l'autonomisation économique des femmes. Le gouvernement Akhannouch promet d'y remédier.

"Au niveau national, la participation économique des femmes est passée de 23,4 % en 2010 à moins de 20 % en 2021. Ce recul à lui seul représente une perte d'un point de pourcentage du produit intérieur brut, soit environ 13 MMDH par an."

Le constat est celui d'Aziz Akhannouch qui était au Parlement ce lundi 17 juillet dans le cadre de la séance mensuelle consacrée aux questions sur la politique générale, qui avait pour thématique : "L'autonomisation de la femme et les enjeux du développement".

Malgré les efforts fournis au cours des deux dernières décennies, qui ont certes permis de considérables avancées pour la situation générale des femmes, il reste encore du travail à faire, car les indicateurs liées à l'autonomisation de la femme restent en-deçà des aspirations du Maroc d'aujourd'hui.

"Selon l'Indice d'écart de genre (Gender Gap Index) du Forum économique mondial, le Maroc se classe à la 144e position", a précisé le chef du gouvernement. Ce dernier a également relevé que le taux d'activité des femmes au Maroc devrait être situé à 36%, au regard des progrès importants réalisés en matière de scolarisation des filles et de la diminution du taux d'analphabétisme chez les femmes, qui est passé de 60% en 2004 à moins de 46% en 2019.

"Ces données montrent qu'environ six femmes sur dix ont accès à l'éducation, tandis que seulement deux femmes sur dix intègrent le marché du travail. De plus, une seule femme sur dix reçoit une rémunération équitable pour son travail", ajoute Aziz Akhannouch.

Adopter le cadre stratégique pour l'égalité 2023-2026

Aziz Akhannouch a rappelé que dès le début de son mandat, le gouvernement a pris l'initiative de promulguer le décret relatif à la création de la Commission nationale de l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes.

Selon le chef du gouvernement, l'objectif de la première réunion de cette commission était d'adopter le cadre stratégique de la planification gouvernementale pour l'égalité 2023-2026, qui comprend le programme d'autonomisation économique des femmes. Ce programme intègre des mesures et des dispositifs visant à accroître l'activité des femmes d'ici 2026. Il comprend trois axes :

- l'autonomisation et le leadership des femmes, qui établit des mesures pratiques visant à accroître le taux d'activité des femmes d'ici 2026.

- la prévention, la protection des femmes et la lutte contre la violence à leur encontre.

- la promotion des valeurs pour lutter contre les stéréotypes et promouvoir les droits des femmes, en luttant contre toutes les formes de discrimination.

"Nous avons demandé à tous les ministères concernés d'engager des consultations finales pour intégrer les mesures du premier programme sur 'l'autonomisation économique et le leadership' spécifiques à chaque secteur, dans leur programmation budgétaire pour l'année 2024", a ajouté M. Akhannouch.

Les actions du gouvernement

Selon le chef de l'exécutif, d'autres actions ont été lancées. Le gouvernement a lancé le programme "Gissr" pour l'autonomisation et le leadership. Il vise à former et accompagner plus de 36.000 femmes à l'échelle nationale, à améliorer leurs expertises et compétences en entrepreneuriat, à renforcer leurs opportunités d'emploi et à faciliter leur accès au marché et au financement, pour un coût total estimé à 322 millions de dirhams.

"Jusqu'à fin juin, plus de 38.000 demandes ont été reçues depuis le lancement des plateformes numériques dédiées dans les régions de Casablanca-Settat, Fès-Meknès, Guelmim-Oued Noun, l'Oriental, Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss-Massa, Béni Mellal-Khénifra, Drâa-Tafilalet, et Dakhla-Oued Ed-Dahab", ajoute le chef du gouvernement.

D'autre part, le gouvernement s'est engagé à promouvoir l'approche de genre à travers les primes prévues par la "Charte de l'investissement", en offrant une subvention incitative supplémentaire si la condition du ratio Genre est respectée (masse salariale réservée aux femmes divisée par la masse salariale totale) permettant de renforcer l'intégration des femmes dans le monde du travail, a souligné Aziz Akhannouch.

Le chef du gouvernement a également cité le programme Forsa, lancé pour accompagner et financer les porteurs de projets. "Ce programme a contribué à renforcer l'initiative individuelle, où le nombre de femmes bénéficiaires de ce programme représentait 20% du total des bénéficiaires en 2022, avec une perspective d'augmentation de ce taux pour l'édition 2023", a-t-il souligné

Le gouvernement a également travaillé à renforcer l'intégration des femmes sur le marché du travail grâce au programme Awrach. "Nous avons obtenu des résultats très positifs en 2022, avec plus de 103.599 personnes bénéficiaires, dont 30% de femmes, majoritairement issues des zones rurales."

Le chef du gouvernement a indiqué qu'une somme de 2,25 MMDH a été prévue dans le cadre de la loi de finances 2023, dont le but est de poursuivre l'élan du programme Awrach dans sa deuxième phase.

"Ces programmes viennent s'ajouter aux efforts déployés pour consolider l'approche de genre dans différentes stratégies sectorielles, notamment dans le secteur industriel, où 43% de sa main-d'œuvre est composée de femmes. Le plan d'accélération industrielle a permis de combler les écarts dans ce secteur en intégrant les femmes dans plus de 50% des postes créés entre 2014 et 2020".

Le chef du gouvernement a également souligné qu'il accordait une grande importance à l'économie sociale et solidaire, en tant que troisième pilier du développement aux côtés du secteur privé et du secteur public. "Il est prévu que ce secteur contribue à l'avenir à hauteur de 8% du produit intérieur brut national, contre 2% actuellement, et qu'il crée 50.000 nouveaux emplois chaque année, et dont les coopératives constituent l'élément central".

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