Lors de la tenue de sa 10e réunion, en juillet 2022, le comité du patrimoine relevant de l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) avait dévoilé la liste des 26 nouveaux éléments du patrimoine matériel et immatériel du Maroc dorénavant inscrits par l’ICESCO.

Parmi ces éléments figurait, rappelons-le, l’incontournable caftan marocain.

Et en ce même mois de juillet 2022, l’Algérie avait donc reconnu, en tant que membre de l’ICESCO, la marocanité du caftan. C'est pourquoi une source de l'Icesco, s'adressant à Médias24, a exprimé son étonnement quant au contenu du dossier algérien déposé à l'Unesco. Cette source explique que la décision unanime de l'Icesco engage tous les membres.

Or, deux mois seulement après le dépôt d’un dossier marocain pour l’inscription du caftan auprès de l’Unesco, voilà l’Algérie qui dépose un dossier d’inscription de "costumes féminins de cérémonie", lequel inclut une photo du fameux caftan Ntaâ de Fès, célèbre au Maroc et ailleurs, par ses lignes, son tissu et son motif animalier sous forme de paon.

Saisie par les ministères de la Culture et des Affaires étrangères, la Délégation permanente du Maroc auprès de l’Unesco s’apprête à entamer les procédures pour protester et s’opposer à l’inclusion de ce caftan de Fès dans la demande algérienne, avait appris Médias24 auprès d’une source autorisée du ministère de la Culture.

Une dimension immatérielle propre au Maroc, non partageable !

Il est difficile de croire à une coïncidence. Le Maroc a déposé en 2023 son dossier pour un examen en 2025, comme le prévoit le règlement pour inscrire cet art costumier comme patrimoine marocain auprès de l’Unesco.

"Il est évident que cette dimension immatérielle du caftan, qui est propre au Maroc, ne sera partagée avec aucun autre pays, comme l’avait été le couscous revendiqué par d’autres pays voisins", nous avait assuré Youssef Khiara, directeur du Patrimoine au ministère de la Culture. Le dossier de la candidature marocaine est "tellement bien ficelé qu’il devrait passer comme une lettre à la poste", avait-il renchéri.

"A l’image du zellige, dont la marocanité ne souffre aucune contestation, et afin de prouver son origine marocaine, notre département a mis en avant plusieurs éléments d’ordre historique et régional permettant d’identifier clairement ce pan de notre patrimoine national", avait précisé Youssef Khiara.

Selon lui, les nombreux types de caftans marocains, propres à chaque région du Royaume (Oriental, Fès, Rabat, Marrakech), mais aussi amazighs et juifs, ne peuvent pas être confondus avec ceux d’autres pays qui n’utilisent pas les mêmes techniques de fabrication.