Après un début d'année calamiteux, engendré par une forte hausse des taux sur le marché obligataire sur la période, le MASI a pu se ressaisir sur le reste du premier semestre. Un redressement qui s’est notamment expliqué par l’atténuation progressive de l’inflation sur la période, puis par une amélioration globale des revenus des sociétés cotées au premier trimestre.

Quels sont les secteurs qui se sont le mieux comportés sur les six premiers mois de l’année ? Les immobilières, le secteur hôtelier et le secteur de la santé sont ceux qui émergent du lot, avec des progressions respectives de 62%, 54% et 35%.

Un secteur immobilier sous-valorisé, porté par l’espoir d’un déblocage

Après une année 2022 fortement bousculée par l’inflation et le resserrement monétaire de Bank Al-Maghrib (BAM), le MASI avait lâché près de 20% l’an dernier. Le secteur immobilier, lui, n’avait pas été épargné, avec une baisse d’indice de 27,15%.

Voici comment les trois valeurs immobilières se sont comportées en YTD.

ADDOHA

Source : medias24.com

ALLIANCES

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RESIDENCES DAR SAADA

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"Le secteur a connu une forte progression en YTD de plus de 60%. Il y a une certaine logique dans le sens où il y a eu une forte baisse l’an dernier et du fait que, globalement, ce secteur est sous valorisé par le marché. Il est passé par une crise qui dure depuis plusieurs années. Désormais, il anticipe une sortie de crise, notamment en lien avec l’arrivée attendues des aides au logement pour les primo-acquéreurs. Pour l’instant, il ne s’agit que d’espoir car rien n'a été concrétisé", nous explique une source du marché.

Il convient également de rappeler les résultats globalement encourageants des immobilières au T1-2023. Addoha a affiché une hausse de 12% de ses revenus, à 572 MDH. Alliances a affiché une amélioration similaire de 11% de son chiffre d’affaires à fin mars, à 523 MDH. Dans la même dynamique, RDS a également vu son chiffre d’affaires progresser de 12% à fin mars 2023, à 53 MDH.

D’après plusieurs sources du marché, le potentiel de croissance en bourse sur le secteur est principalement concentré au niveau du groupe Alliances qui sort davantage son épingle du jeu que les autres immobilières. D’ailleurs, au vu des volumes passé il y a quelques semaines sur la valeur, une source du marché nous indiquait "que les OPCVM sont en train de se repositionner dessus".

Le secteur hôtelier profite de la reprise touristique exceptionnelle

Après plusieurs années difficiles, la valeur Risma est la seule présente dans l’indice boursier MASI Loisirs et Hôtels. En YTD, elle affiche une hausse de 54% en bourse. Le titre traite à 176 dirhams à l’ouverture de la séance du 11 juillet, soit des niveaux pré-pandémiques.

RISMA

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L’an dernier, le groupe affichait déjà un chiffre d’affaires quasi multiplié par deux à 1.037 MDH. Une performance notamment engendrée par la bonne reprise touristique et la nette amélioration du taux d’occupation sur la période à 51%, en hausse de 17 points par rapport à 2021.

Cette année, à fin mars, le groupe affichait des revenus encore en forte hausse de 82% à 273 MDH, par rapport à la même période en 2022, le taux d’occupation s’est nettement amélioré à 54% contre 35% à fin mars 2022. "La valeur était également sous-évaluée par le marché et elle profite de la forte reprise activité touristique au Maroc, ce qui est logique", explique notre interlocuteur du marché. En effet, d’après les derniers chiffres disponibles à fin juin, les arrivées ont connu une hausse de 21% sur 12 mois glissants à 6,5 millions.

Les recettes de voyages, quant à elles, ont bondi de 91,5% à fin mai à 40 MMDH, bien supérieures aux recettes de 2019, année pré-pandémique où les recettes atteignaient 28 MMDH à la même période. Des données qui laissent présager une année touristique 2022 exceptionnelle avec un objectif de 100 MMDH de recettes, annoncé cette année par la ministre du Tourisme Fatim-Zahra Ammor.

Récemment, le groupe a connu un changement de son actionnariat avec le rachat par la société d’investissement Mutris (contrôlée par Adil Douiri, ndlr), des parts du groupe international Accor. Une opportunité de grandir plus fortement via la bourse pour l’acteur hôtelier. Un modèle que le nouvel actionnaire compte bien développer avec l’actionnaire de référence RMA.

Un nouvel indice de la santé qui connaît un bon effet de rattrapage

L’indice MASI Santé a été créé l’an dernier lors de l’introduction en bourse d’Akdital au mois de décembre. Introduite à 300 dirhams le titre, l’action du groupe a intégré la cote dans un contexte difficile. "Elle n’a pas pu bénéficier d’un bon momentum lors de son IPO, car le contexte conjoncturel était difficile. Il y avait l’inflation et le contexte de resserrement monétaire. Désormais, elle bénéficie d’un bon effet de rattrapage et du fait que c’est une valeur de croissance appréciée des investisseurs", nous explique notre source.

AKDITAL

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Le groupe a affiché des indicateurs à fin mars en très forte hausse de 81%, avec des revenus atteignant 380 MDH. Une croissance très agressive engendrée par la forte évolution du périmètre du groupe, notamment avec les ouvertures des cliniques de Salé, Safi, Agadir et Tanger. Mais aussi la croissance du chiffre d’affaires des cliniques historiques de Casablanca et El Jadida.

Le groupe a élargi son réseau d’établissements de santé au premier trimestre, avec l’inauguration de la Clinique internationale de Mohammédia et la Clinique du bien-être de Bouskoura, portant ainsi la capacité litière totale du groupe à 2.022 lits. Parallèlement, il a fortement renforcé ses investissements sur la période, passant de 22 MDH à fin mars 2022 à 247 MDH à fin mars 2023. Ainsi le groupe dispose d’un fort potentiel de croissance de revenus du fait de l’accroissement rapide de son périmètre.

Lors de la présentation de ses résultats annuels au mois d’avril, le groupe a annoncé par la voix de son directeur général adjoint, Ilyas El Harti, un troisième programme d’investissement, avec l'ambition en 2024 et 2025 de réaliser des ouvertures en dehors de Casablanca. Un développement qui se fera probablement à travers sa filiale Akdital Immo, dont l’actionnaire majoritaire est Aradei Capital.

"Les gens qui se positionnent sur ce titre achètent le moyen long terme, entre 3 et 5 ans. C’est une belle valeur qui a encore beaucoup de potentiel à aller chercher, avec un fort potentiel de développement opérationnel", conclut notre source.