Essaouira : l'ABH envisage un contrat de gestion participative de la nappe de Meskala Kourimate

L'Agence du bassin hydraulique du Tensift prévoit de mettre en place, avec ses partenaires, un contrat de gestion participative de la nappe de Meskala Kourimate, qui est surexploitée. L'ABHT prévoit également d'étudier la faisabilité de projets de recharge artificielle de cette nappe, ainsi que celle de Oulad Bousbaa et des bassins Ghdat, Lagh et Assif El Mel.

Essaouira : l'ABH envisage un contrat de gestion participative de la nappe de Meskala Kourimate

Le 1 juillet 2023 à 11h43

Modifié 1 juillet 2023 à 11h43

L'Agence du bassin hydraulique du Tensift prévoit de mettre en place, avec ses partenaires, un contrat de gestion participative de la nappe de Meskala Kourimate, qui est surexploitée. L'ABHT prévoit également d'étudier la faisabilité de projets de recharge artificielle de cette nappe, ainsi que celle de Oulad Bousbaa et des bassins Ghdat, Lagh et Assif El Mel.

La nappe de Meskala Kourimate est l’aquifère principal de la province d’Essaouira. Avec une superficie totale de 2.144 km2, cet aquifère assure l’alimentation en eau potable au niveau de 33 communes, et permet la satisfaction des besoins en eau d’irrigation de 3.700 hectares.

Cependant, en raison du développement socio-économique qu’a connu la région, et surtout l’accroissement des investissements agricoles qui a engendré une prolifération des forages captant la nappe, en plus d’une baisse d’apport en eau de surface causée par l’impact des changements climatiques, les réserves renouvelables de cette nappe ne permettent plus de répondre aux besoins en eau potable ou d’irrigation. Et ceci, d'autant que la zone se caractérise par un faible potentiel de mobilisation d’eau de surface, entraînant ainsi un bilan déficitaire, avec des baisses des niveaux piézométriques qui atteignent 4 m/an dans certains secteurs de la nappe. Cela aurait des conséquences majeures sur la durabilité de la nappe comme des activités socio-économiques de la région.

Confrontée à cette situation, l’ABHT prévoit de mettre en place, avec ses partenaires, un contrat de gestion participative (CGP) de la nappe de Meskala Kourimate, incluant un plan d’action pour une gestion durable de ses eaux.

Élaboration d'un plan d'action du contrat de gestion de la nappe

L'ABH a donc lancé un appel d'offres ayant pour objectif d’accompagner l’agence dans l'élaboration de ce contrat. L'étude se déroulera en deux missions. La première consiste en l’élaboration du dossier de contrat de gestion participative de la nappe, tandis que la seconde consiste en l’élaboration du plan d’action dudit contrat.

Dans le cadre de la première mission, le titulaire du marché est amené à réaliser :

- une synthèse des études réalisées par l’ABHT ou ses partenaires au niveau la nappe de Meskala Kourimate ;

- des missions de reconnaissance dans la zone d’action ;

- une analyse du système actuel de gestion de la nappe ;

- une analyse des formes d’organisation des usagers au niveau de la nappe ;

- une proposition des scénarios de gestion durable de la nappe et le plan d’action pour sa sauvegarde, ainsi que l’évaluation des coûts de ses actions et les sources de financement ;

- définir les divers volets du contrat de gestion participative de la nappe en fonction des objectifs à atteindre pour chaque option ou scénario du plan d’action.

Dans le cadre de la seconde mission, il est amené à accompagner l’agence dans la mise en place du processus de concertation visant le montage du plan d’action du CGP. A cet effet, il devra prendre par à l’organisation et à l’animation d’ateliers regroupant les intervenants afin de co-construire ce plan.

Recharge artificielle de deux nappes et de trois bassins du Tensift

Par ailleurs, l’ABHT prévoit également d’étudier la faisabilité de projets de recharge artificielle des nappes de Meskala Kourimat et Oulad Bousbaa, et des bassins Ghdat, Lagh et Assif El Mel, qui se situent au niveau des provinces d'El Kelaa des Sraghna, Al Haouz, Chichaoua et Essaouira.

L’étude, dont le coût est estimé à 780.000 DH, vise :

- l’identification des sites potentiels pour la mise en place de projets de recharge artificielle selon une analyse multicritères ;

- l’analyse et le choix des procédés de recharges artificielles à mettre en place pour maximiser l’impact de la recharge sur les nappes ;

- l’élaboration d’un guide de suivi et d’évaluation de l’impact de la recharge artificielle.

L'étude est scindée en deux missions. La première est relative à l’identification des sites potentiels pour la mise en place de  projets de recharge artificielle. Celle-ci se fera sur la base d’une analyse multicritères portant sur des facteurs techniques et éventuellement environnementaux qui influencent la recharge, ou qui constituent des contraintes limitantes à la construction de dispositifs de recharge.

Les critères à prendre en considération sur :

- le volet technique : pente, profondeur de la zone saturée, texture du sol, géologie, hydrologie et hydrogéologie, etc ;

- le volet environnemental : éloignement des zones habitées, présence des activités, présence de sources de pollution et qualité de l’eau de la nappe ;

- le volet économique : le coût de dispositifs de recharge par rapport à l’impact induit.

Au terme de cette mission, le titulaire désignera, pour chaque zone concernée par l’étude, les sites favorables pour réaliser des infrastructures de recharge artificielle, prenant en compte tous les critères cités.

Au cours de la seconde mission, le titulaire devra proposer, pour chaque zone de l’étude, un ou plusieurs dispositifs de recharge (bassins d’infiltration, barrages collinaires, épandages des crues, seuils de recharge, ou puits d’injection, etc.). Ces propositions d’aménagement doivent être argumentées et justifiées avec obligatoirement :

- l’impact du dispositif choisi sur la nappe : évaluation quantitative et qualitative (volume infiltré, piézométrie, amélioration de la qualité, etc.) et sur le milieu avoisinant (socio-économique) ;

- l’existence ou non de contraintes : le foncier, accès, etc. ;

- le montant de l’investissement, y compris les charges et les fréquences d’intervention.

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