Assurances : la vente en ligne à la traîne malgré un cadre réglementaire complet

| Le 6/6/2023 à 17:35
Au Maroc, une dizaine d’opérateurs sont en train de déployer un dispositif de vente en ligne de produits d’assurances. L’activité du secteur demeure encore façonnée par l’importance des relations humaines. L’hégémonie des modes de consommation à distance via internet risque de prendre du temps. Éclairage.

L’un des maillons faibles du secteur des assurances, pan crucial de l’économie nationale et du marché des capitaux, c'est la vente en ligne. Un domaine dans lequel le Maroc accuse un retard.

Hormis l’achat en ligne répandu des produits d’assurances exigés dans le cadre de l’obtention du visa pour certains pays, les ventes en ligne des autres produits (automobile, habitation, etc.) peinent à atteindre leur vitesse de croisière. Pourtant, depuis 2005, l’arsenal juridique autorise la vente de produits d’assurances via internet.

Un chiffre dévoilé lors de la masterclass, organisée ce mardi 6 juin par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), montre le caractère encore peu significatif des ventes en ligne des produits d’assurances au Maroc. Sur plus de 4.000 réclamations reçues par l'ACAPS en 2022, seules 3 portaient sur les ventes en ligne.

Précisons que même s’il existe plusieurs lois (n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur ; n° 53-05 relative à l’échange électronique de données, etc.), 2022 constitue une année charnière avec l’entrée en vigueur de l’instruction de l’ACAPS, relative aux données électroniques de vente en ligne des produits d’assurance.

Le dispositif explicite les attentes de l’Autorité en la matière et reprend les principales règles portant sur les contrats conclus à distance, le dahir formant Code des obligations et des contrats, la loi n° 53-05 précitée, ainsi que certaines dispositions de la loi n° 17-99 portant Code des assurances applicables à la vente en ligne.

Selon Younes Lammat, patron de la Direction de la Protection des assurés, qui a expliqué, lors de la masterclass, aux représentants de la presse nationale, les subtilités juridiques de la vente en ligne des produits d’assurances, une dizaine d’opérateurs sont en train de déployer un dispositif de vente en ligne.

À ce stade, il importe de préciser que sur le plan légal, outre les compagnies d'assurances, les agents (intermédiaires) sont autorisés s'adonner à l'activité de la vente en ligne - pour le compte d'une compagnie d'assurances - sous le contrôle du régulateur.

Vers une évolution progressive

Au sujet de l’engouement des assurés pour la vente en ligne, encore très timide au Maroc, le responsable de l’ACAPS souligne que l’activité du secteur des assurances est encore façonnée par l’importance des relations humaines. Ainsi, il faudra du temps pour assister à l’hégémonie des modes de consommation à distance via internet.

De l'avis de Younes Lammat, la vente en ligne de certains produits d’assurances au Maroc - ne nécessitant pas un conseil - devrait se développer à un rythme plus soutenu. Notons au passage que la commercialisation en ligne de produits d’assurances ne rencontre pas davantage de succès en France. Pour preuve, l’Hexagone affiche un taux de pénétration en la matière oscillant entre 6% et 10%.

En revanche, d’après notre interlocuteur, plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont en avance dans le domaine de la vente en ligne de produits d’assurances. Et ce, en raison de l’essor et du fort usage du mobile banking et du développement de l’offre assurancielle sur mobile.

Même si l’élaboration par le régulateur de l’instruction relative aux données électroniques de vente en ligne des produits d’assurance est une avancée importante, l'ingéniosité des opérateurs (compagnies, intermédiaires) sera déterminante pour le développement de cette activité encore embryonnaire.

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