2 milliards de DH pour développer la filière de l'aviculture à l’horizon 2030

Le nouveau contrat-programme pour le secteur avicole a été signé le jeudi 4 mai dernier. Investissement, production, emplois et engagements de chacune des parties signataires... Voici la vision globale du développement de la filière à l’horizon 2030.

Source: Médias24

2 milliards de DH pour développer la filière de l'aviculture à l’horizon 2030

Le 8 mai 2023 à 16h11

Modifié 8 mai 2023 à 17h50

Le nouveau contrat-programme pour le secteur avicole a été signé le jeudi 4 mai dernier. Investissement, production, emplois et engagements de chacune des parties signataires... Voici la vision globale du développement de la filière à l’horizon 2030.

  • Augmentation de la production de viandes de volailles à 912.000 tonnes.
  • Augmentation de la production d’œufs de consommation à 7,6 milliards d’unités.
  • Création de 140.0000 nouveaux emplois.

Augmentation de la production de viandes de volailles et d’œufs de consommation respectivement à 912.000 tonnes et 7,6 milliards d’unités ; généralisation de la couverture sociale à 40.000 personnes du secteur ; création de 140.000 nouveaux emplois ; amélioration des circuits de distribution pour atteindre 90% des viandes blanches contrôlées issues des abattoirs avicoles. Ce sont là les chiffres clés de ce nouveau contrat-programme, qui s’étale sur la période 2021-2030.

Par ce contrat, entré en vigueur à la date de sa signature, les parties signataires ambitionnent de développer la filière, qui souffre depuis plus de deux années de plusieurs maux.

Un investissement de plus de 2 milliards de DH

Ce contrat a été signé entre le gouvernement, à savoir les ministères de l’Economie, de l’Intérieur, de l’Agriculture et de l’Industrie, ainsi que le Crédit agricole et la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA).

Le coût global de la mise en œuvre des actions qu’il prévoit s’élève à près de 2,02 milliards de DH (MMDH), dont 1,4 MMDH de contribution de la FISA et 0,62 MMDH de contribution de l’Etat.

Ce nouveau contrat-programme donne la priorité à l’élément humain et à la pérennité du développement agricole. Le premier volet consiste d’abord à renforcer la classe moyenne agricole, à travers la généralisation de la protection sociale et la création d’emplois.

Dans ce sens, les engagements diffèrent d’une partie à une autre. La FISA doit par exemple inciter les aviculteurs à adhérer au système de protection sociale avec l’appui et l’accompagnement de l’Etat, mais aussi à communiquer au ministère de l’Agriculture les données relatives aux opérateurs éligibles à ce système. A ce titre, les dossiers de demande d’autorisation d’exercice de l’activité avicole délivrés par l’ONSSA doivent comporter les numéros d’affiliation à la couverture sociale (AMO) de l’éleveur pour les personnes physiques, ou de la CNSS pour les personnes morales. L’Etat, quant à lui, doit mettre en place cette protection sociale obligatoire pour tous les opérateurs de la filière et leurs employés.

Formation, insertion professionnelle et gouvernance

Toujours sur le volet humain, ce contrat-programme consiste à encourager l’entreprenariat des jeunes ruraux et des femmes rurales, en les identifiant, les sensibilisant, les accompagnant et les formant pour la réalisation de leurs projets, mais aussi en les incitant à suivre des stages pratiques et des formations diplômantes.

La formation sera précédée par l’identification des besoins. Celle-ci sera adaptée à chaque métier et catégorie professionnelle. Des formations pratiques, via des modules de courte durée, seront également organisées au profit des professionnels, techniciens, ouvriers et étudiants marocains et étrangers.

Dans le cadre du renforcement de l’insertion des opérateurs le long de la chaîne de valeur, la FISA et l’Etat s’engagent à encourager le développement d’organisations professionnelles de nouvelle génération, notamment par le biais de l’agrégation, des coopératives et des associations, mais aussi à encourager l’agrégation comme outil d’organisation des producteurs.

Enfin, pour améliorer la gouvernance de la filière, la FISA s’engage à la création et au lancement de représentations régionales dans les 12 régions du Royaume. En ce qui concerne les mécanismes d’accompagnement, des actions d’information et de sensibilisation des opérateurs et des investisseurs potentiels seront mises en place.

Hausse de la production des viandes de volaille et des œufs de consommation

La seconde priorité de ce contrat-programme est de pérenniser le développement agricole, qui passe notamment par la consolidation de la filière avicole, l’amélioration et la modernisation des circuits de distribution, le renforcement de la qualité, l’innovation, la recherche et développement et le soutien de la préservation des ressources.

Le contrat-programme envisage ainsi d’augmenter la production à 912.000 tonnes de viandes de volailles à l’horizon 2030, laquelle a atteint en 2020, date d’achèvement du Plan Maroc Vert, 782.000 tonnes. En ce qui concerne les œufs de consommation, la production devrait atteindre 7,6 milliards d’unités, contre 6,9 milliards en 2020.

Quant à la consommation des produits avicoles, elle devrait atteindre 24 kg de viandes de volailles par habitant par an et 200 œufs par habitant par an, laquelle en 2020 se situait à 22,1 kg/hab/an pour la viande de volailles et 195 unités/hab/an pour les œufs.

Pour ce faire, de nombreuses actions seront entreprises par la FISA et par l’Etat :

- Le renforcement des investissements dans la mise à niveau des unités d’élevage et leur modernisation, ainsi que leur équipement en matériel technique agricole (système d’alimentation automatique, système d’abreuvement automatique, système d’isolation et système de refroidissement...) ;

- La création des structures d’abattage de volailles, de valorisation et de traitement des déchets ;

- Le développement d’unités d’élevage alternatif, notamment la pintade, le canard, le poulet Beldi ou le poulet et les œufs fermiers ;

- L’installation et la mise à niveau des structures d’abattage industriel et/ ou de découpe, ainsi que les unités de conditionnement et/ou de valorisation des produits et sous-produits avicoles ;

- La mise en place des projets d’agrégation autour des abattoirs industriels avicoles, des centres de conditionnement et/ou de transformation des œufs agréés ou autorisés, des usines d’aliments et des couvoirs ;

- L’augmentation des volumes exportés de volailles, des sous-produits et des préparations à base de volailles ;

- La réalisation d’études visant à diversifier et développer les exportations. Toujours sur le volet de l’exportation, les parties signataires envisagent d’engager des négociations sanitaires avec les pays importateurs en vue d’aboutir à la validation, d’un commun accord, des modèles de certificats sanitaires pour l’exportation des poussins, des œufs à couver, des produits (viandes, œufs de consommation...) et des sous-produits avicoles et préparations à base de produits avicoles ;

- La mise en place d’un système d’information intégré permettant le suivi des indicateurs de production, de performance et de réalisation du secteur avicole ;

- Des accords interprofessionnels pour la régulation des productions des produits avicoles, en vue d’adapter l’offre à la demande du marché.

Vers l’amélioration des circuits d’abattage et la suppression des marchés de gros de volailles

Afin d’améliorer les circuits d’abattage, de commercialisation et de valorisation des volailles vivantes, les transporteurs seront sensibilisés quant à l’obligation de se conformer à la réglementation en vigueur en matière d’utilisation des caisses métalliques ou en plastique se prêtant au lavage et à la désinfection, ainsi qu’à l’obligation, pour tout moyen de transport de volailles, d’être muni de documents d’accompagnement des volailles transportés délivrés par le propriétaire de l’élevage ou son représentant ou le vendeur grossiste, conformes aux modèles en vigueur de l’ONSSA.

Les parties signataires s’engagent également à la suppression, à long terme, des marchés de gros de volailles, et à sensibiliser les gestionnaires des souks ruraux à la mise à niveau des Ryachates et à leur conversion en unités d’abattages de proximité pour l’approvisionnement exclusif des besoins des ménages.

Elles s’engagent aussi à accroître le tonnage des viandes issues des abattoirs agréés et des unités d’abattage de proximité autorisées pour atteindre 90% du tonnage des viandes produites, et à développer les segments de découpes (filet, cuisses) adaptés aux nouveaux modes de consommation et destinés aux marchés local et international, à la restauration et à l’industrie agroalimentaire.

Enfin, une stratégie de lutte contre les principales maladies réputées légalement contagieuses (MRLC) sera élaborée. Elle sera ensuite mise en œuvre par les vétérinaires sanitaires mandatés et les professionnels du secteur sous la supervision et le contrôle de l’ONSSA. Les éleveurs dont les volailles ont été abattues ou mises à mort et les produits avicoles détruits dans le cadre de l’application des mesures de police sanitaire relatives aux MRLC aviaires, seront indemnisés.

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