Découverte près de Taza de restes de crocodiliens remontant au Jurassique inférieur

SCIENCE. Il s’agit des plus anciens restes jamais découverts en Afrique. Ils enrichiront le patrimoine paléontologique national en bordure du Parc national de Tazzeka, à proximité de la ville de Taza.

Découverte près de Taza de restes de crocodiliens remontant au Jurassique inférieur

Le 20 avril 2023 à 13h49

Modifié 20 avril 2023 à 14h27

SCIENCE. Il s’agit des plus anciens restes jamais découverts en Afrique. Ils enrichiront le patrimoine paléontologique national en bordure du Parc national de Tazzeka, à proximité de la ville de Taza.

L’exploration de la grotte de Chaara, une cavité karstique située dans le Moyen-Atlas, dans la commune rurale de Smiaa, à proximité de Taza, a conduit à la découverte d’un crocodylomorphe téléosauroïde remontant au Jurassique inférieur, selon une annonce parue dans Journal of African Earth Sciences.

Les crocodylomorphes téléosauroïdes, crocodiliens aquatiques et ordres apparentés disparus, se caractérisaient par de longs museaux. Cette espèce vivait principalement en milieu marin, mais quelques restes de crocodylomorphes téléosauroïdes ayant vécu en eau douce ont déjà été signalés auparavant.

Parmi les plus anciens restes jamais découverts en Afrique

Joint par Médias24, Nour-Eddine Jalil, co-auteur de l’étude et professeur au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) à Paris, souligne l’importance de cette découverte. "C’est une découverte originale. Nous ne trouvons pas tous les jours des fossiles dans des grottes. De plus, le spécimen déniché figure parmi les plus anciens crocodylomorphes téléosauroïdes jamais découverts en Afrique", explique ce spécialiste de l’évolution des vertébrés.

Journal of African Earth Sciences, 198 (2023) 104804. doi:10.1016/j.jafrearsci.2022.104804
Journal of African Earth Sciences, 198 (2023) 104804. doi:10.1016/j.jafrearsci.2022.104804

En effet, la plupart des crocodylomorphes téléosauroïdes connus ont été trouvés en Europe. Seuls quelques restes modestes de téléosauroïdes ont été signalés par le passé en Afrique, notamment à Madagascar, au Maroc et en Tunisie. Ceux-ci remontaient toutefois au Jurassique moyen.

"L’apparition spatio-temporelle du premier téléosauroïde en Afrique reste mal cernée. Ainsi, la découverte de nouveaux restes au Maroc dans les calcaires dolomitiques du Jurassique le plus ancien (inférieur, ndlr) est d’un grand intérêt puisqu’il pourrait s’agir du plus ancien enregistrement de cette espèce en Afrique. Cette découverte ouvre le débat sur la distribution stratigraphique des téléosauroïdes", détaille l’étude.

Enrichissement du patrimoine paléontologique national

"C’est une découverte intéressante parce qu’elle permet également de comprendre l’évolution de cette espèce et d’avoir une idée de sa répartition biogéographique. Elle contribue aussi à l’enrichissement du patrimoine paléontologique national", relève Nour-Eddine Jalil.

Un enrichissement qui profitera essentiellement au Parc national de Tazzeka, souligne l’étude. Situé dans la partie la plus septentrionale du Moyen-Atlas, ce parc fait partie d’un circuit touristique d’une longueur de 76 km qui commence à partir de la ville de Taza en passant par une série de curiosités naturelles, parmi lesquelles figurent des cascades, des grottes et des étendues boisées.

Dans le détail, une mâchoire et des restes de vertèbres cervicales ont été repérés au niveau du plafond de la grotte de Chaara, explique le professeur au Muséum national d’histoire naturelle. "Nous sommes sûrs de pouvoir en trouver d’autres parties", poursuit-il.

"Malheureusement, les conditions de la grotte et les conditions de sécurité n’ont pas permis l’extraction des restes découverts dans cette dalle très solide. L’extraction dans de telles circonstances n’est pas évidente car elle nécessite la mobilisation de beaucoup de moyens. L’opération est aussi délicate d’un point de vue technique puisque c’est la dalle qui maintient le plafond de la grotte. L’enlever peut provoquer l’éboulement de la grotte."

L’extraction du fossile n’étant pas possible, un moulage a été réalisé pour conserver l’empreinte du spécimen et permettre sa valorisation en tant que patrimoine paléontologique.

Une étude paléontologique détaillée du crâne et de la mandibule imbriquée du spécimen a par ailleurs été réalisée sur la base de combinaisons de caractéristiques morphologiques clés. Le matériel n’a toutefois pas permis d’identifier son genre.

Une étude géologique, topographique et photogrammétrique a également été conduite pour la mise en valeur de cette découverte, une première dans la région. Un modèle 3D a été réalisé pour reconstruire les résultats obtenus.

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