Meetup Binance à Casablanca : plongée dans la discrète communauté des cryptos

et | Le 6/3/2023 à 16:20
EXCLUSIF. Sans aucun tapage publicitaire, Binance, la première plateforme mondiale d’échange de cryptomonnaie a réuni le 5 mars à Casablanca des centaines d’adeptes et d’utilisateurs de cryptomonnaie au Maroc. L’occasion de rencontrer cette discrète communauté et de découvrir ses codes. Immersion.

Dimanche 5 mars, la plus grande plateforme de trading de cryptomonnaies au monde, Binance, organisait un événement dans la plus grande discrétion à Casablanca, au Studio des Arts Vivants.

L’événement était réservé aux initiés et aux inscrits sur la plateforme. D’ailleurs, à l’entrée, le numéro d’identifiant de l’individu sur la plateforme Binance est requis pour accéder aux lieux. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant les grilles de l’entrée pour participer à ce meetup, dont le contenu n’avait pas été dévoilé. Dans l’immense majorité, des jeunes hommes de 20 à 35 ans se dirigeant vers la principale salle du Studio des Arts Vivants. Elle est comble. Un carton plein. L’engouement pour les cryptomonnaies au Maroc, régulièrement décrit comme fort, est désormais palpable.

On y rencontre des jeunes hommes connectés, smartphones à la main, scrollant sur des sites de trading de cryptomonnaie ou sur les dernières vidéos YouTube de leurs influenceurs cryptos favoris. Cette communauté s’informe sur le monde de la finance. Dès les premiers échanges avec quelques initiés dans la salle, on y évoque les cycles d’investissement, les taux d’intérêt, l’inflation, le dollar, ou encore "le fait qu’actuellement, nous sommes dans une phase de Bear Market ; c’est donc le moment d’investir, car ça ne va pas baisser davantage".

Ici, tout le monde s’informe sur les circuits éloignés des médias traditionnels. Facebook, YouTube, Reddit, Discord et autres leur permettent de devenir des traders en herbe. Ils y guettent les informations internationales qui pourraient impacter le monde des cryptomonnaies pour orienter leurs décisions. Ces canaux font également circuler certaines théories complotistes sur le dernier incident en date qui a fait chuter le marché, à savoir la chute de la plateforme FTX en novembre dernier. Pour tous les investisseurs marocains qui avaient investi sur cette plateforme, les actifs sont perdus. "Ces crashs de Luna et FTX étaient prévus pour justifier la baisse des marchés. Il y a des faiseurs de marché, ce sont eux qui contrôlent tout, toutes les fortunes mondiales sont présentes sur le marché des cryptos", nous lance un participant.

Approchés, certains confient avoir déjà gagné de l’argent avec les cryptomonnaies, d’autres assument leur position de débutant, investissant de petites sommes pour apprendre et se faire la main, dans l’espoir de faire mieux.

Un apprentissage que certains souhaitent effectuer auprès de Binance, la plus grande plateforme mondiale d’échange de crypto-actifs. Ce meetup a été l’occasion pour l’entreprise d’évangéliser sur ses valeurs, son fonctionnement et ses offres, pour rassurer, enrôler et motiver les participants.

Binance veut faire connaître ses offres et montrer patte blanche

Scène moderne, logo de l’entreprise, slides qui défilent, vidéos du dernier événement de l’entreprise à Dubaï : tout était là pour démontrer l’influence et la solidité de la plateforme, chiffres à l’appui. La première place d’échange est présente dans 180 pays, compte plus de 120 millions d’utilisateurs et gère en moyenne l’équivalent de 80 milliards de dollars de transaction quotidienne.

Mais la firme, qui a débuté son activité en Chine et ne dispose pas de bureaux ou de siège à proprement parler, cherche aussi à peaufiner son image autour de la ‘compliance’ dans une industrie encore vastement dérégulée.

Trois cadres du groupe de la région MENA ont déroulé, dans un mix de darija et d’anglais, des slides sur l’entreprise, précisant que désormais, la plateforme était approuvée par les organes de régulation de six pays : le Bahreïn, Dubaï, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Australie. Cela signifie que ces pays reconnaissent la plateforme comme fournisseur de service d’actifs numériques.

L’entreprise est aussi là pour prôner ses valeurs, intrinsèques au monde des cryptomonnaies et de la blockchain, de l’indépendance financière et de la liberté d’en disposer. L’un des trois intervenants, originaire du Bahreïn, Salman Al Sharif, mentionne que "dans un pays très crypto friendly comme le Bahreïn, tout est payable en cryptomonnaie, même une maison".

La plateforme joue également son rôle d’éducatrice, diffusant ce qu’il faut savoir sur l’industrie des cryptos, notamment avec Binance Academy. Une plateforme pour suivre des cours et formations gratuites sur les cryptomonnaies. Certaines formations peuvent donner accès à des certificats attestant du suivi de la formation, affichables sur son compte LinkedIn. En somme, elle veut se donner une image saine, structurée et sécurisée, dans une industrie qui s’apparente à une jungle, en proie à de nombreux abus et arnaques.

Afin de montrer des possibilités assez exclusives, Binance renseigne sur ses offres VIP. Ces possibilités donnent des avantages aux utilisateurs, comme le fait de bénéficier de taux d’intérêt réduit pour emprunter de l’argent sur Binance, ou encore de jouir de frais moins élevés lors des transactions. La plateforme dispose même d’offre pour les institutionnels, ou family offices, qui permettent également d’avoir des limites plus élevées pour effectuer des retraits ou des emprunts.

L’industrie évoluant à un rythme effréné et globalement peu régulé, l’auditoire avait naturellement beaucoup à dire lors de la séance de questions-réponses.

Une rencontre informative

L’un des présentateurs a invité les participants à poser leurs questions. Même si tout le monde est marocain, tout se passe spontanément en anglais.

L’auditoire souhaite notamment se renseigner sur les aspects légaux, le paiement de cryptomonnaie depuis un compte marocain, depuis un compte étranger, la position de Bank Al Maghrib... Plusieurs, déjà renseignés sur les opérations de la plateforme à l’international, ont demandé si l’arrivée de la carte Binance était prévue au Maroc. En effet, certains pays, à l’instar du Bahreïn, acceptent des cartes de débit Binance pour effectuer des achats sur leur sol, en convertissant des cryptomonnaies directement en devises. Au Maroc, le cadre légal ne le permet pas, contrairement à certains pays européens où les cartes du groupe sont adossées à Visa.

D’autres questions concernaient les usages au long terme, l’épargne et la possibilité pour des e-commerçants de se faire payer en cryptomonnaie via le service Binance Pay. De nombreuses questions tournaient également autour des arnaques aux cryptomonnaies et du traumatisme vécu par la communauté lors de la chute de FTX fin 2022. Concernant les arnaques sur le secteur des cryptos, la plateforme se veut rassurante et exhorte les utilisateurs à se renseigner et à lire ses articles pour repérer les offres frauduleuses.

Rappelons qu’au Maroc, actuellement, la Banque centrale planche sur un cadre réglementaire sur les cryptoactifs dans l’objectif de réguler les plateformes telles que Binance avec un système de licence ou d’agréments.

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.
lire aussi
  • | Le 30/6/2024 à 13:20

    Label’Vie ambitionne de doubler ses revenus et son EBITDA d’ici 2028

    Le groupe ambitionne d’accélérer très fortement son nombre de magasins d’ici 2028 pour atteindre plus de 900 enseignes contre 179 fin 2023. Les format les plus porteurs de croissance identifiés par le groupe sont le Carrefour Express, l’Atacadao et le Supeco, les deux derniers étant peu consommateurs en Capex, à faible coût de distribution et proches des clients.
  • | Le 29/6/2024 à 10:16

    L'encours des crédits bancaires progresse de 48 MMDH en 12 mois

    D'un mois sur l'autre, en mai 2024, l'encours des crédits bancaires recule très légèrement. L'encours des crédits aux ménages progresse de 9,5 MMDH d'une année sur l'autre. Les créances en souffrance augmentent de 3,7 MMDH sur la même période.
  • | Le 29/6/2024 à 9:14

    En mai, le cash en circulation s’alourdit de 4,2 MMDH d’un mois sur l’autre

    Le cash en circulation continue de grimper en mai pour atteindre plus de 407 MMDH. Il progresse de près de 38 MMDH sur une année glissante. Les dépôts bancaires progressent légèrement pour atteindre 1.172,7 MMDH.
  • | Le 27/6/2024 à 14:47

    Immobilier : la baisse du taux directeur impactera modérément les taux des crédits

    La baisse du taux directeur de 25 pbs devrait faire baisser les taux débiteurs, mais cela de manière assez douce. Les taux des crédits immobiliers devraient en effet reculer progressivement. Plusieurs sources bancaires sondées estiment que la baisse sera limitée et prendra un peu de temps. D'autres sources du marché sont un peu plus optimistes.
  • | Le 26/6/2024 à 13:44

    L'incidence de la baisse du taux directeur sur le marché obligataire et actions

    La baisse du taux directeur de Bank Al-Maghrib a surpris tout le marché. Elle tirera à la hausse le prix des actifs sur le marché obligataire en faisant baisser la courbe des taux. Le marché actions devrait également en bénéficier du fait d'une meilleure valorisation fondamentale des entreprises cotées, liée à la baisse du taux d'actualisation. Le climat économique tel que présenté par la Banque centrale devrait également bénéficier au marché actions.
  • | Le 25/6/2024 à 16:55

    L’augmentation de capital d’Akdital financera l’ouverture de 28 établissements d’ici 2026

    A travers son augmentation de capital de 1 MMDH, Akdital a pour objectifs de financer son expansion et de renforcer ses infrastructures existantes pour atteindre 51 établissements et 5.700 lits à l’horizon 2026.