Faute de gestion : la justice traque les biens du PDG d’AGN Invest (Charaf Corp)

En un an, Ahmed Amine Kandil a fait l’objet de deux sanctions patrimoniales pour faute de gestion. Il s’est vu successivement étendre les liquidations de Charaf Corporation et désormais d'AGN Invest, sociétés qu’il dirige. L’homme d’affaires devra également renoncer à toute activité commerciale pendant cinq ans.

Faute de gestion : la justice traque les biens du PDG d’AGN Invest (Charaf Corp)

Le 8 janvier 2023 à 17h01

Modifié 9 janvier 2023 à 7h47

En un an, Ahmed Amine Kandil a fait l’objet de deux sanctions patrimoniales pour faute de gestion. Il s’est vu successivement étendre les liquidations de Charaf Corporation et désormais d'AGN Invest, sociétés qu’il dirige. L’homme d’affaires devra également renoncer à toute activité commerciale pendant cinq ans.

La liquidation d’AGN Invest (groupe Charaf Corporation, Fertima etc.) sera étendue au patrimoine personnel de son PDG, Ahmed Amine Kandil. Sanctionné pour de multiples fautes de gestion, l’homme d’affaires sera, en outre, frappé de la déchéance commerciale pour les cinq prochaines années.

Ce jugement émane du tribunal de commerce de Casablanca. Datant du 26 décembre 2022, il fait suite à la demande du syndic Mohamed Amraoui. Il avait soumis un rapport pointant la responsabilité du dirigeant dans la faillite d’AGN Invest. Cette société est l’actionnaire principal du groupe Charaf Corporation, ancien fleuron marocain des engrais, aujourd’hui en faillite.

Le syndic a initié sa demande en septembre 2022. Il avait préalablement tenté de recenser les biens d’AGN Invest qu’il espérait vendre pour désintéresser les créanciers. Une opération qui découlera sur un constat : « l’absence d’actifs notables » chez la société qui, de l’aveu même de son dirigeant, n’a été créée que « pour supporter un crédit de 165 MDH auprès de la banque centrale populaire». La BCP a elle-même réclamé l'extension de la liquidation au dirigeant.

Pour Ahmed Amine Kandil, l’extension couplée à "l’absence" d’actifs de sa société signifie une chose : le syndic se rabattra sur ses biens personnels pour assurer le règlement du passif. On estime à 300 MDH (293 MDH de créances déclarées) l’endettement d’AGN Invest.

Le PDG répond de dépassements dans le management de la société. Des éléments qui, pour leur majeure partie, ont été révélés par une expertise effectuée par Rachid Sebti, qui a déposé son rapport en mai 2022. On cite, entre autres, « la dissimulation de documents comptables », ou la « tenue d’une comptabilité manifestement irrégulière ou incomplète ».

De même, on reproche au dirigeant la « poursuite abusive et dans un intérêt personnel d’une exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à la cessation des paiements de la société ». En l’occurrence, le management aurait maintenu "abusivement" l’activité d’AGN alors que la société est en déficit depuis 2012.

Avant AGN Invest, Charaf corporation

Ahmed Amine Kandil n’en est pas à sa première sanction patrimoniale. En novembre 2021, il avait fait l’objet d’un jugement d’extension pour des griefs liés à la gestion de Charaf Corporation. Cette société, autrefois leader sur le marché des engrais au Maroc, avait fini par cumuler près d’un milliard de dirhams de dettes (944 MDH de créances déclarées jusqu’en 2019). D’où son placement en liquidation en janvier 2019.

Là aussi, l’extension avait été justifiée par des lacunes au niveau de la tenue de la comptabilité de l’entreprise. Même si le rapport à l’origine de la décision imputait, lui, des comportements beaucoup plus graves à l’encontre du dirigeant.

Charaf Corp avait préalablement bénéficié d’un redressement, mais qui a échoué malgré un plan de continuation (sur dix ans) proposé, à l’époque, par le syndic Fahd Lamjebber. Pour homologuer le plan, le tribunal avait posé deux conditions jamais respectées : D’une part, réaliser un produit net d’exploitation de 21 MDH et d’autre part, un apport de 17,5 MDH injecté par Ahmed Amine Kandil.

La faillite de Charaf Corporation a logiquement entrainé la chute de sa filiale la plus connue : FERTIMA (Société marocaine des fertilisants), détenue à 89.98% par le groupe de la famille Kandil qui l’a acquise en 2008. La société cotée en bourse a été placée en liquidation le 24 novembre 2019, soit quelques mois après son entité mère.

Entreprises en difficulté, dirigeants sous couperet

 

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