Le détail de la réunion entre la DMP et les acteurs du secteur pharmaceutique

La Direction du médicament et de la pharmacie a tenu, le 30 décembre dernier, une réunion consultative avec les conseils nationaux représentant le secteur pharmaceutique.

Le détail de la réunion entre la DMP et les acteurs du secteur pharmaceutique

Le 4 janvier 2023 à 17h12

Modifié 5 janvier 2023 à 11h25

La Direction du médicament et de la pharmacie a tenu, le 30 décembre dernier, une réunion consultative avec les conseils nationaux représentant le secteur pharmaceutique.

Après la réunion tenue avec les professionnels de l’industrie pharmaceutique en novembre, la rencontre de vendredi dernier avec les pharmaciens est la seconde prise de contact avec les professionnels du secteur.

Ces réunions, à l’initiative du nouveau directeur par intérim nommé à la tête de la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP), Aziz Mrabti, ont pour objectif de dresser les difficultés des acteurs du secteur et d’élaborer des feuilles de route pour les surmonter.

"Prise de contact"

La réunion de vendredi a été tenue avec les conseils composant l’Ordre national des pharmaciens (CNOP), notamment le Conseil régional de l’ordre des pharmaciens du Nord (CROPN), celui du Sud (CROPS), le Conseil de l’ordre des pharmaciens fabricants et répartiteurs (CPFR) et le Conseil des pharmaciens biologistes (CPB).

Joint par Médias24, le Dr Hamza Guedira, président du CNOP, explique que "l’objectif de cette réunion était essentiellement d’entreprendre une prise de contact entre le nouveau directeur par intérim de la DMP et les conseils nationaux représentant les pharmaciens d’officine, les pharmaciens biologistes et les pharmaciens fabricants répartiteurs. L’autre point important était de définir une feuille de route pour permettre au secteur d’être au rendez-vous de la refonte du système de santé au Maroc".

"Cette rencontre de concertation a permis d’échanger avec les secteurs de la pharmacie, de l’officine, de l’industrie et de la biologie, dans le but d’accompagner les grands chantiers du système de santé et la réforme de la protection sociale pour la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire, tel que stipulé dans le Dahir 06-22", complète Zineb Zniber, présidente du CPB.

"Nous avons d’abord procédé à un tour d’horizon de l’écosystème du médicament", précise le Dr Guedira. "Les pharmaciens d’officine ont insisté sur le fait que la réussite du nouveau système de santé pourrait en grande partie passer par le secteur pharmaceutique. Nous avons près de 12.000 pharmacies implantées sur le territoire national ; elles sont le premier point d’accès aux citoyens. Nous comptons environ 1,2 million de visites par jour", souligne-t-il.

Ensuite, "nous avons mis l’accent sur les principaux problèmes que rencontre la profession. Nous avons recensé près de 3.000 pharmacies en réelle difficulté et la forte inflation que connaît actuellement le pays, ne permet pas à certains pharmaciens de vivre dignement de leur métier".

"Nous avons évoqué la nécessité de travailler sur l’encouragement du générique et le maintien de l’équilibre des caisses de remboursement, pour contribuer à la réussite du système de santé. Dans ce sens, il est important de veiller à la traçabilité des circuits des médicaments, du fabricant au grossiste puis au pharmacien d’officine, et à une meilleure définition du monopole pharmaceutique. On trouve en effet, de temps en temps, quelques problématiques au sein du circuit officiel des médicaments", ajoute le docteur.

Revoir la réglementation de la profession de biologiste médical

Cette réunion a également été l’occasion pour les biologistes d’exposer leurs problématiques. "Le CPB a mis l’accent sur la nécessité de réviser des textes juridiques qui réglementent la profession de biologiste médical, notamment la loi 12-01, afin d’être en adéquation avec les aspirations de cette refonte du système de santé", nous indique Zineb Zniber.

"Tout d’abord, la forme d’exercice autorisée actuellement est celle de la ‘personne physique’. Nous souhaitons pouvoir exercer notre profession en SARL professionnelle pour ceux qui le souhaitent, afin d’optimiser les opportunités", précise-t-elle.

Par ailleurs, "la biologie médicale évolue à un rythme exponentiel. Nos outils de travail, les consommables et les machines sont de plus en plus sophistiqués, et leurs prix de plus en plus excessifs. Chaque biologiste doit s’équiper selon la réglementation en vigueur". Et d’ajouter : "Tout ce que nous utilisons est importé. Pour cette raison, nous souhaitons pouvoir mettre des moyens financiers en commun dans des ‘plateaux techniques’ par exemple, qui regrouperaient plusieurs biologistes d’une même ville ou région, fermés au public et encadrés sur le plan juridique. Cette formule existe déjà dans plusieurs pays."

"Les deux dispositions relatives à la SARL et aux plateaux techniques auront des retombées bénéfiques sur l’exercice de la profession", défend Zineb Zniber. "Le fait de mettre des moyens en commun va rationaliser les dépenses du biologiste et diminuer la sortie des devises pour acquérir le matériel. D’autre part, ces mesures mettront fin à la sous-traitance de certaines analyses à l’étranger, et encore une fois, diminueront la sortie des devises. Enfin, le fait de bien gérer cet aspect de la profession peut avoir un impact sur le prix de revient de l’analyse biologique, ce qui va soulager le citoyen et participer à l’équilibre financier des caisses gestionnaires de l’AMO", complète-t-elle.

Toujours selon la présidente du CPB, "la nomenclature des actes de biologie médicale (NABM) est en cours de révision actuellement. Nous souhaitons ardemment sa mise en application le plus rapidement possible, car l’actuelle NABM est incomplète et obsolète".

Les fabricants répartiteurs, quant à eux, souhaitent davantage de visibilité pour pouvoir assurer la souveraineté médicamenteuse, telle qu’elle a été demandée par le Roi Mohammed VI.

"Corriger toutes ces imperfections et disposer d’une meilleure vision du système pharmaceutique nous permettra de travailler même à l’extérieur du pays, en répondant aux besoins du continent africain, très demandeur", rappelle le président du CNOP.

Une feuille de route claire

Concernant l’élaboration de la feuille de route pour dépasser les difficultés du secteur, nos interlocuteurs annoncent d’autres réunions de concertation avec la DMP dans les prochains mois.

"Nous avons des textes déjà prêts, comme ceux régissant la profession, notamment sur la question du monopole pharmaceutique. Il y a des éléments qui existent dans les lois, mais pas au niveau des pharmacies", souligne le Dr Guedira.

"Par ailleurs, nous sommes à la veille de la sortie d’un nouveau décret de fixation des prix des médicaments, et l’on souhaiterait apporter quelques changements. Car du fait de l’inflation, une grande partie des pharmaciens ne parviennent pas à vivre dignement de leur activité professionnelle", conclut notre source.

Pour rappel, une autre réunion a été tenue le 21 novembre dernier avec les industriels du secteur pharmaceutique, en l’occurrence la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique (FMIIP), Les Entreprises du médicament au Maroc (LEMM) et l’Association marocaine du médicament générique (AMMG).

"Nous avons échangé sur les principaux chantiers initiés par le Roi Mohammed VI dans le secteur de la santé, en particulier la généralisation de la protection sociale", nous avait alors indiqué Mohamed El Bouhmadi, président de la FMIIP.

"Nous avons présenté les sujets d’actualité pour les industriels du secteur pharmaceutique, qui feront l’objet d’une feuille de route détaillée. Il s’agit en premier lieu de la réussite de la couverture sociale universelle. Nous sommes prêts à réfléchir ensemble sur un système qui permettrait d’avoir une couverture pérenne, et un accès aux soins pour les patients", avait également fait savoir Mohamed El Bouhmadi. De plus, "l’encouragement de la fabrication locale des médicaments et de produits de santé est un sujet important pour la profession. C’est le garant de la souveraineté nationale en matière de médicaments", avait-il revendiqué.

"Nous avons aussi évoqué les sujets relatifs à préférence nationale au niveau des appels d’offres publics, la bioéquivalence et les anomalies à corriger au niveau des décrets modifiant les prix des médicaments."

Comme pour les pharmaciens, d’autres réunions sont prévues avec la DMP. Les industriels du secteur pharmaceutique présenteront leurs propositions pour l’élaboration d’une feuille de route et la préparation d’un planning de travail.

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