“Le tissu économique n’est pas prêt pour un nouvel assouplissement du dirham” (Abdellatif Jouahri)
Invité par la chaîne émiratie Sky News Arabia, Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, est revenu, entre autres, sur la contribution du secteur privé à l’investissement au Maroc ; une contribution qui, pour lui, reste inférieure au niveau souhaité.
« La contribution de la Banque centrale à l’investissement se fait à travers le secteur bancaire au Maroc, en lui donnant accès aux liquidités dont il a besoin. Étant donné notre rôle de Banque centrale, on essaie de faciliter le financement des investissements, dans tous les secteurs », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « Quand on parle d’investissement, on fait allusion à l’investissement dans les secteurs privé et public. Mais on se focalise sur le domaine privé. Actuellement, le secteur privé contribue à hauteur de 35% à l’investissement au Maroc. 65% restent à la charge de l’Etat et du secteur public. Nous visons à l'avenir une contribution aux investissements du secteur privé d’environ deux tiers. »
A la question portant sur une éventuelle hausse du taux directeur posée au gouvernement, ce dernier répond qu'elle reste tributaire de l’évolution future des principaux indicateurs économiques, celle de l’inflation en particulier.
« Les situations et leur analyse changent constamment. Le Conseil de la Banque centrale va se réunir en décembre. Sur la base de l’analyse des données qu’on va avoir, on prendra une décision. (…) On ne s’attend pas à un recul significatif de l’inflation en 2023. Même s’il y a un recul de l’inflation, il ne pourrait pas se situer autour du niveau que la Banque trouve acceptable qui est de 2% », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale a été interpellé sur la question du passage à une nouvelle phase de flexibilisation des changes. Abdellatif Jouahri estime que le tissu économique marocain n’est pas prêt.
« On a démarré la transition d’un système monétaire fixe à un système flexible en 2018. Le système monétaire a démontré une évolution convenable. Le FMI nous a dit que le Maroc peut passer à la deuxième étape de flexibilisation du dirham. Nous pensons que cette étape ne doit pas être franchie dans le contexte de crise actuel. (…) Le tissu économique marocain est constitué de 90% de Très Petites et Moyennes Entreprises. Nous estimons, donc, que le tissu économique n’est toujours pas prêt pour passer à une nouvelle phase d’assouplissement du dirham. »
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— اقتصاد سكاي نيوز عربية (@SNABusiness) October 17, 2022