RAM : un bilan estival satisfaisant, mais des perspectives d’avenir incertaines

Après une saison estivale très satisfaisante qui a permis d’équilibrer les comptes de la compagnie nationale, une source autorisée est revenue sur la hausse du prix du kérosène qui obère toute visibilité sur l'élargissement de sa flotte, l'ouverture de nouvelles lignes et le retour aux bénéfices.

RAM : un bilan estival satisfaisant, mais des perspectives d’avenir incertaines

Le 7 septembre 2022 à 16h37

Modifié 7 septembre 2022 à 17h07

Après une saison estivale très satisfaisante qui a permis d’équilibrer les comptes de la compagnie nationale, une source autorisée est revenue sur la hausse du prix du kérosène qui obère toute visibilité sur l'élargissement de sa flotte, l'ouverture de nouvelles lignes et le retour aux bénéfices.

  • Les marchés européens ont particulièrement bien fonctionné.
  • Pas d’amélioration de la situation financière de RAM sans une baisse conséquente du prix du baril.
  • Ni achat d’avions ni ouverture de nouvelles lignes ne sont d’actualité.

À l’instar de toute autre compagnie, Royal Air Maroc est confrontée, depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine qui a fait exploser le prix du kérosène, à des dépenses qui l’empêchent de profiter de la reprise mondiale du trafic aérien et de se projeter malgré un été plus que satisfaisant.

“La fréquentation estivale de 2022 a été meilleure que celle de 2019”

Sollicitée par Médias24, une source autorisée déclare que “la saison estivale s’est globalement bien déroulée avec un bon trafic en termes d’arrivées. Certes, les avions n’étaient pas pleins pour les destinations africaines, mais les marchés européens ont très bien fonctionné jusqu’à la phase du retour”.

“Pour résumer, si le niveau de fréquentation estivale peut être comparé à celui de l’été 2019, en réalité, à périmètre comparable, la compagnie aurait même fait mieux que la saison estivale précédant la pandémie sachant que sa flotte ne compte plus que 50 avions contre 56 avant la crise.”

Sans baisse du coût du kérosène, pas de retour aux bénéfices de sitôt

À la question de savoir si la forte activité estivale a permis de générer des bénéfices, notre source révèle qu’elle a tout juste permis d’équilibrer les comptes des mois de juillet et août.

“Sachant que le coût du kérosène représente 25% des charges des compagnies aériennes et que personne n’est en mesure de prédire quand il reviendra à des niveaux cohérents, il n’y aura pas d’amélioration de la situation financière de RAM sans une baisse conséquente du prix du baril”, explique notre interlocuteur. Ce dernier exclut tout bénéfice pour l’exercice comptable en cours, même si les pertes devraient être bien moins importantes que pour celui de 2020-2021, d’environ 2 MMDH.

“Une absence de visibilité à court et moyen terme”

En l’absence de baisse du prix du kérosène et avec la fragilisation du pouvoir d’achat de la clientèle des transporteurs aériens, cette embellie conjoncturelle, qui s’explique surtout par la très haute saison et par une soif de voyager après deux ans de crise, n’empêchera pas de devoir lutter pour finir l’année dans les meilleures conditions possibles.

“En effet, le risque croissant de récession accentue la menace de perturbation complète de nos marchés, et nous n’avons par conséquent aucune véritable visibilité pour le court et moyen terme.”

“À partir de là, il va donc falloir se serrer les coudes, continuer d’essayer de mieux gérer ces nouveaux coûts et enfin gagner des parts de marché là où c’est possible”, résume notre source d’un ton pessimiste mais se voulant réaliste, en espérant que l’orage ne s’éternise pas.

Ni achat d’avions ni ouverture de nouvelles lignes ne sont d’actualité

Sur l’éventuelle ouverture de nouvelles lignes pour étoffer le réseau de destinations de RAM, notre interlocuteur rappelle qu’il faudrait d’abord acheter de nouveaux aéronefs, mais que cette option n’est pas du tout d’actualité.

Malgré notre insistance pour savoir si à l’horizon 2023, 2024, voire 2025, la compagnie sera en mesure d’assumer financièrement l’acquisition de nouveaux avions pour remplacer les six cédés pendant la crise, notre source a préféré temporiser en indiquant que cette décision appartenait au conseil, et qu’au regard des conditions économiques actuelles, elle n’était pas envisageable.

Après une crise sanitaire durable qui a totalement sinistré le secteur du transport aérien, l’espoir d’un retour à la normale à l’horizon 2025, qui avait été promis par l'Association internationale du transport aérien (IATA), semble s’éloigner si une baisse du prix du kérosène n'intervient pas rapidement...

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