Rendez-vous culturel: Le SIEL 2022 de Driss Khrouz

À l’occasion de la 27e édition du Salon international de l’édition et du livre, Médias24 a interrogé plusieurs intellectuels, comme Driss Khrouz, sur leur perception de ce rendez-vous culturel. Tout en reconnaissant les indéniables avancées du secteur, l’ancien directeur général de la Bibliothèque nationale avance que le SIEL ne doit plus être une foire aux livres, mais une vitrine de la production du savoir du Maroc.

SIEL Driss Khrouz

Rendez-vous culturel: Le SIEL 2022 de Driss Khrouz

Le 7 juin 2022 à 17h44

Modifié 9 juin 2022 à 22h32

À l’occasion de la 27e édition du Salon international de l’édition et du livre, Médias24 a interrogé plusieurs intellectuels, comme Driss Khrouz, sur leur perception de ce rendez-vous culturel. Tout en reconnaissant les indéniables avancées du secteur, l’ancien directeur général de la Bibliothèque nationale avance que le SIEL ne doit plus être une foire aux livres, mais une vitrine de la production du savoir du Maroc.

Fidèle à ce rendez-vous annuel depuis vingt ans au moins, Driss Khrouz, régulièrement invité en tant que conférencier, préfère s'y rendre en tant que lecteur pour découvrir de nouveaux livres, observer les visiteurs et assister aux conférences.

« Le SIEL doit être une vitrine de la production nationale et étrangère »

Didactique, Driss Khrouz explique que la vocation du Salon du livre et de l’édition ne doit pas être axée sur la vente d’ouvrages, mais faire office, du moins en partie, de vitrine pour que les éditeurs et producteurs de tous les supports du savoir (livres, revues…) puissent faire découvrir ce qui est publié au Maroc et ailleurs.

Selon lui, le fait d’avoir un invité d’honneur aux côtés d’invités permanents (instituts culturels étrangers, ambassades…) permet de connaître la production internationale et d’être tiré vers le haut. C’est aussi un moment où l’on montre les nouveautés pour faire vivre le livre et revenir aux fondamentaux que sont les grands classiques de la pensée littéraire ou professionnelle.

« Un lieu pour voir comment évolue la production du savoir en termes qualitatifs et quantitatifs, et pour que le lecteur découvre les nouveautés afin de réfléchir à ce qu’il achètera. Cela permettra de ne pas pousser les éditeurs à faire des rabais », insiste Driss Khrouz, estimant que « l’on n’achète pas un livre comme on achète des pommes de terre ».

Un salon n’est pas un marché du livre

Si le SIEL permet effectivement d’acheter des livres, notre interlocuteur avance que ce n’est pas sa vocation première. Ce salon, qui a un caractère plus professionnel et intellectuel, ne doit pas être une foire aux livres dont la seule finalité est de vendre, mais plutôt un endroit de prise de commandes.

Refusant de voir le SIEL se transformer en un marché du livre, comme ce fut le cas lors de certaines éditions, l’intellectuel rappelle avoir assisté à plusieurs « ventes au poids » dans des stands où l’on achetait des rayons entiers à des prix de gros imbattables.

Un phénomène malheureusement encore visible chez certains éditeurs de livres pseudo religieux, que Khrouz qualifie d’ailleurs, et à juste titre, de "littérature de la narration", de "redite sans base académique".

Tout en affirmant que la thématique religieuse a cependant sa place au SIEL, notre interlocuteur assume son goût pour une production livresque de qualité qui tire vers l’excellence, plutôt que quantitative sans intérêt.

« Un salon qui se professionnalise »

À propos de cette 27e édition qui se tient à Rabat, Khrouz confie préférer de loin le cadre en plein air de ce nouveau lieu à celui, historique, de la foire de Casablanca, qui manquait d’air et de distance entre les pavillons, avec en sus une mauvaise circulation et sonorisation.

Il révèle être très agréablement surpris par la qualité des stands des institutions comme le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), les universités, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et le ministère des Habous, qui proposent des écrans tactiles ludiques.

Khrouz reconnaît également « les efforts remarquables accomplis par les maisons d’édition qui ont recruté des jeunes pour venir en aide aux visiteurs et satisfaire leurs éventuelles recherches ».

Driss Khrouz indique avoir rencontré tous les éditeurs qui comptent, comme La Croisée des chemins, Le Fennec, La Librairie des écoles, Edif, Les Editions du Sirocco, Yomad et En toutes lettres. Selon lui, ils ont atteint une maturité qui permet d’espérer une professionnalisation du secteur.

Pour cela, la vraie priorité n’est pas de vendre mais de se faire connaître pour attirer plus de public (professeurs, étudiants, journalistes, intellectuels, retraités) avant d’écouler sa production.

Les stands du ministère de la Culture, de l’Institut français, des éditions La Croisée des chemins, du Fennec, de Tarik Editions, de La Librairie des écoles, de Dar El Aman, de Yomad, du CCME et du CNDH, entre autres, constituent les incontournables de Driss Khrouz qu’il ne manque pas de visiter à chaque nouvelle édition.

« Ce qui manque encore au SIEL »

Habitué des salons internationaux du livre, Khrouz plaide pour des efforts supplémentaires des ministères de la Culture, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, pour que le SIEL soit aussi l’occasion de faire le bilan de la lecture chez les jeunes, avec l’organisation d’états généraux de la lecture qui soient précédés, durant l’année, par des états régionaux de la lecture.

Pour l’avenir, l’intellectuel souhaite une professionnalisation des métiers du livre et une réglementation du secteur numérique. Il s'agit d’orienter les futurs salons vers des formes qui intègrent les réseaux sociaux afin que les jeunes considèrent que la lecture par voie numérique est aussi intelligente que la classique.

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