La prévision du Fonds monétaire international (FMI) pour la croissance du PIB marocain en 2022 ressort à 1,1%, selon le dernier rapport relatif aux "Perspectives de l’économie mondiale".

Une prévision plus optimiste que celle de la banque centrale, révélée le 22 mars dernier, mais plus faible que celle que le chef du gouvernement a annoncée le lundi 18 avril. L’exécutif table sur une croissance entre 1,5% et 1,7%.

Pour le FMI, le Maroc devrait enregistrer une inflation de 4,4% cette année, avant de retomber à 2,3% en 2023. Le solde du compte courant s’établirait à -6,0% en 2022 et à -4,0 % en 2023.

Dans son rapport, le FMI revient sur l’impact de la guerre en Ukraine, sur la croissance et sur l’inflation en 2022. Selon ses estimations, la croissance mondiale devrait passer de 6,1% en 2021 à 3,6% en 2022 et 2023, soit respectivement 0,8 et 0,2 point de pourcentage de moins en 2022 et en 2023, par rapport à ce qui avait été envisagé lors de l’édition de janvier de la mise à jour des Perspectives de l’économie mondiale.

Pour l’inflation, les projections tablent sur 5,7% dans les pays avancés et 8,7% dans les pays émergents et les pays en développement en 2022, soit 1,8 et 2,8 points de pourcentage au-dessus des niveaux projetés en janvier. "Ce niveau élevé d’inflation va compliquer l’action des banques centrales, qui doivent arbitrer entre la limitation des pressions sur les prix et la préservation de la croissance", indique le FMI.

"Les taux d’intérêt devraient augmenter au fur et à mesure que les banques centrales adopteront des politiques monétaires plus restrictives, ce qui mettra sous pression les pays émergents et les pays en développement. En outre, de nombreux pays ne disposent que d’un espace budgétaire limité pour atténuer les effets de la guerre sur leur économie", souligne la même source.

Le FMI estime que la guerre "risque de faire dérailler la reprise post-pandémique". "Elle menace également les cadres juridiques et normatifs qui ont favorisé l’intégration économique au niveau mondial et permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté."

"En outre, les récents confinements décidés dans des pôles industriels et commerciaux chinois majeurs vont, sans doute, aggraver les perturbations qui affectent les chaînes d’approvisionnement ailleurs dans le monde", alerte l’institution internationale.

Le FMI précise que ces prévisions supposent que le conflit ne s’étendra pas au-delà de l’Ukraine, que les futures sanctions prononcées à l’encontre de la Russie épargneront le secteur énergétique et que les effets sanitaires et économiques de la pandémie s’estomperont au cours de l’année 2022.