Maghreb Steel, le sidérurgiste marocain qui a alimenté l'actualité au cours des dernières années, a enregistré de belles performances opérationnelles et financières en 2021.

La société explique cette évolution, au niveau de sa communication financière, par « un travail de restructuration industrielle, financière et organisationnelle continue et rigoureux sur ces dernières années, l’entreprise a capté de manière optimale les conditions favorables du marché local et international ». Ce n'est pas totalement vrai comme nous allons le voir.

Le volume des ventes s’est situé à 462 KT contre 369 KT au titre de l’exercice précédent, soit une progression de 25%. Cette performance est expliquée par l’amélioration de la part de marché locale et à la hausse des volumes d’export en Europe. Notons que ce volume reste faible par rapport à la capacité installée qui est de 1.500 KT.

Ainsi, le chiffre d’affaires a atteint 4,65 MMDH en hausse de 66% en comparaison avec l’exercice 2020 (2,7 MMDH).

De son côté, l’EBITDA ressort à 1,08 MMDH, contre 157 MDH en 2020, enregistrant ainsi une hausse de 586%.

Grâce à toutes ces évolutions, le résultat net s’est établi à 1,9 MMDH dont 1,2 MMDH lié à l’abandon partiel de la dette junior par le consortium bancaire. C'est donc l'abandon de la dette qui explique la plus grande partie du résultat.

Maghreb Steel devrait profiter de la hausse actuelle des prix de l’acier

Il importe de souligner que les performances de Maghreb Steel interviennent après plusieurs années en difficulté et après avoir frôlé la faillite, à cause des facteurs conjoncturels internationaux et surtout à des problèmes structurels liés à la compétitivité de la société. Ceux-ci portaient notamment sur une taille de marché insuffisante par rapport à la capacité de production et un lourd endettement. Les trois facteurs de non-compétitivité de l'entreprise restent d'actualité : coût des intrants non compétitifs et qui augmentent aussi; faible taille du marché marocain; un endettement qui reste lourd.

En 2020, le chiffre d’affaires de la société s’était situé à 2,7 MMDH, en baisse de 6,3% par rapport à l’exercice 2019. Cette diminution a été principalement causée par une baisse des volumes de vente, due principalement à la crise sanitaire durant le second trimestre 2020. La société avait dégagé un déficit de 173 MDH, en baisse par rapport à 2019 où le déficit se situait à 293 MDH.

Ainsi, en 2021 la société a pu sortir la tête de l’eau. Le contexte actuel est marqué par une forte hausse des prix de l’acier. Maghreb Steel devrait bien en profiter.

En effet, l’acier connait une forte flambée depuis quelques mois. « Il y a eu l’impact du Covid avant la guerre en Ukraine, où les prix ont beaucoup augmenté par rapport à l’année précédente. On parle d’une hausse comprise entre 10% et 20%, essentiellement liée au déséquilibre de l’offre et de la demande », a expliqué une source à Médias24. En fait, il y a même eu une inversion des situations précédentes: c'est la demande qui est devenue plus importante que l'offre.

Sur le même registre, un analyste de la place, contacté par LeBoursier, explique que « la hausse des cours de l’acier, observée surtout depuis le début du Covid, est liée à une offre qui est plus importante que la demande. S’ajoute à cela la guerre en Ukraine qui renforce l’écart entre la demande et l’offre suite à la fermeture des usines en Ukraine ».

Cette situation est bénéfique pour les producteurs d’acier. « La hausse des prix devrait générer une légère amélioration des marges pour les producteurs d’acier. Par contre, pour les constructeurs, l’impact devrait être négatif parce que le coût de la matière première va augmenter »

La hausse des prix de l’acier joue en faveur du produit local qui devient compétitif, ce provoque l'arrêt des importations.

Dans sa communication financière, la société confirme sa volonté d’augmenter davantage la taille de marché de l’acier plat par la mise en place de nouveaux produits.