Dialogue social : le second round prévu en mars, pour des accords en avril

Comme prévu, le chef du gouvernement s’est réuni ce jeudi 24 février avec l’Union marocaine du travail. Les principaux sujets abordés ont concerné la hausse des prix des produits de première nécessité, l’impôt sur le revenu, ainsi que les dossiers revendicatifs des employés du secteur privé et public. Une seconde rencontre est prévue dans une dizaine de jours.

Dialogue social : le second round prévu en mars, pour des accords en avril

Le 24 février 2022 à 18h53

Modifié 24 février 2022 à 20h39

Comme prévu, le chef du gouvernement s’est réuni ce jeudi 24 février avec l’Union marocaine du travail. Les principaux sujets abordés ont concerné la hausse des prix des produits de première nécessité, l’impôt sur le revenu, ainsi que les dossiers revendicatifs des employés du secteur privé et public. Une seconde rencontre est prévue dans une dizaine de jours.

Cette réunion avec l’Union marocaine du travail (UMT) marque le premier round de dialogue social sous Akhannouch. Elle a débuté vers 15h et a duré près de deux heures. Plusieurs axes ont été évoqués, selon le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, joint par Médias24.

Rappelons que dans le cadre du dialogue social avec les centrales syndicales les plus représentatives, Aziz Akhannouch enchaînera vendredi avec deux autres rencontres avec l’UGTM et la CDT.

La hausse des prix, principal sujet de la rencontre

"Au début de la réunion, nous lui avons fait part de la situation qui prévaut sur la scène sociale, due à l’augmentation vertigineuse des prix, notamment des produits de première nécessité, touchant de plein fouet le pouvoir d’achat des travailleurs et travailleuses toutes catégories confondues. Nous avons ainsi cité plusieurs exemples ayant fortement impacté le pouvoir d’achat des citoyens", nous indique notre source.

"L’UMT a réclamé de l’Etat qu'il joue son rôle de régulateur des prix, notamment à travers le contrôle, afin de protéger le pouvoir d’achat des employés du public et du privé ainsi que des masses populaires, fortement impactés" ces dernières semaines.

"Nous avons ainsi demandé l’intervention du gouvernement par plusieurs mécanismes, notamment par l’adoption de l’échelle mobile des salaires, avec les prix", a-t-il ajouté.

Un mémorandum pour une nouvelle version du dialogue social

"Après cette échange, nous avons remis au chef du gouvernement un mémorandum contenant notre vision du dialogue social, dans une nouvelle version", nous indique Miloudi Moukharik.

"Nous réclamons un dialogue social sincère, visant à améliorer les conditions de vie et de travail des salariés, et aboutissant à des accords dans ce sens."

En effet, dans un article précédent, les centrales syndicales avaient déploré le fait que le dialogue social entamé par Akhannouch soit conjoncturel, et non institutionnalisé.

"Ce mémorandum contient notamment la méthodologie stratégique de ce dialogue social, les dossiers revendicatifs des travailleurs du secteur privé et des fonctionnaires du public, ainsi qu’un axe portant sur la protection sociale", indique Miloudi Moukharik.

"Dans ces dossiers revendicatifs, nous avons remis au chef du gouvernement une fiche détaillant l’impôt sur le revenu (IR) payé par toutes les catégories d’employés. Ces derniers s’acquittent d’un impôt élevé pouvant atteindre jusqu’à 34%. Nous avons ainsi demandé qu’il soit revu à la baisse", afin d’améliorer le pouvoir d’achat des ménages.

Il s’agit, selon lui, d’une des recommandations des Assises de la fiscalité, où tout le monde s’était accordés sur une revue du barème de l’IR, le but étant de baisser la pression fiscale sur les classes moyennes.

Les propositions du gouvernement attendues pour mars

Ensuite, "nous avons rappelé les entraves graves et répétées de l’ancien gouvernement, relatives aux libertés syndicales. Nous avons ainsi demandé au chef du gouvernement de mettre un terme à cette situation". 

En effet, selon notre source, de nombreux travailleurs ont été licenciés, poursuivis et condamnés pour leur appartenance syndicale depuis l’ère Benkirane.

Et d'ajouter : "Après un long débat, Akhannouch a pris note de tous les points évoqués par notre délégation. Nous avons ainsi convenu de nous rencontrer dans une dizaine de jours, le temps que le gouvernement affine ses propositions, pour aboutir à des accords vers la fin du mois d’avril."

La seconde rencontre Akhannouch-UMT est donc prévue vers la première semaine du mois de mars.

"Ces accords doivent porter autant sur l’axe matériel que le social, et tout ce qui a trait au chantier de la généralisation de la protection sociale."

"Nous estimons que nous atteindrons les résultats escomptés, dont l’objectif principal reste la défense des employés, toutes catégories confondues", conclut-il.

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