Banques participatives : le 1er semestre de l’année est positif, le même trend est anticipé pour le 2ème
Le marché de la finance participative s’est bien comporté au premier semestre de l’année 2021, grâce à la reprise de l’immobilier et de l’automobile, d’après deux opérateurs qui trouvent que l’écosystème garde de belles perspectives d’évolution.
Le jeune marché naissant des banques participatives s’est vite redressé après un arrêt quasi-total de l’activité pendant la période du confinement en 2020.
Ce secteur a pu terminer le 1er semestre de l’année 2021 en bonne mine, d’après deux importants opérateurs du marché.
Joint par LeBoursier, Adnane El Gueddari, directeur général d'Umnia Bank, la banque participative de CIH Bank, déclare : « Ce premier semestre de l’année s’est bien déroulé, notamment sur le marché de l’immobilier et de l’automobile. Le secteur immobilier, dans sa globalité, s’est bien comporté. Il a été aussi porté par les dispositions spéciales de la DGI concernant les droits d’enregistrement qui ont été diminués. Ce marché a connu un bon dynamisme ces derniers mois.
« Il y a eu aussi une bonne reprise sur le marché de l’automobile, malgré quelques difficultés liées au stock et au réapprovisionnement de voitures, mais qui s’est débloqué au fur et à mesure », poursuit-il.
« Sur le reste des marchés, il y a toujours une bonne dynamique, notamment sur les ouvertures de comptes et sur la collecte. Ce premier semestre est plutôt positif. On observe une reprise de la consommation, de l’investissement, et de l’économie d’une manière générale. La reprise au niveau de cet écosystème a été progressive à partir du mois de septembre 2020. Elle s’est poursuivie petit-à-petit en s’accentuant chaque mois », continue-t-il.
Sur le même registre, Youssef Baghdadi, Président du directoire de Bank Assafa -filiale participative d'Attijariwafa bank- confirme que « l’activité de la banque participative a bien évolué au cours de ce premier semestre. Cela reste en ligne avec nos objectifs. Cette progression a été portée en grande partie par l’immobilier et l’automobile ».
« L’activité a été bien dynamique durant ces derniers mois, mais c’est le mois de juin qui se démarqu le plus parce qu’il coïncide avec la fin de l’avantage fiscal qui a été accordé au secteur immobilier, portant sur une réduction de 50% sur les droits d’enregistrement. On observe un rush pour les acquisitions immobilières en cette période », continue-t-il.
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Les banques participatives ont fait preuve de résilience
L’élan de l’activité des banques participative n’a pas succombé à la crise grâce au fait qu’il s’agissait d’une nouvelle industrie. Cet écosystème a plutôt bien résisté.
« Les banques participatives n’ont pas été impactées d’une manière forte par la crise. Il faut dire que ce secteur a eu de la chance. Il avait eu le temps de se développer doucement. On a démarré en 2017, les gens ont eu le temps de nous connaître. Le secteur a pu asseoir sa légitimité. C’est sûr que si on avait eu la crise en 2018, ça aurait été différent. S’ajoute à cela le fait que les banques participatives n’étaient pas trop exposées sur l’économie, elles venaient à peine de démarrer. Du coup, la crise du Covid a eu un impact relativement limité sur le secteur », explique Adnane El Gueddari.
L’écosystème garde de belles perspectives d’évolution
Pour le deuxième semestre de cette année, le même trend haussier est anticipé. « Nous resterons sur le même trend observé au 1er semestre. Nous nous attendons aussi à un redynamise du côté du segment entreprise, qui sera lié au développement des produits », prévoit le DG d’Umnia Bank.
« Nous restons optimistes. Les banques participatives commencent à être un peu plus connues et visibles. Elles attirent maintenant naturellement les gens. Elles n’ont plus de preuves à faire. Elles ont atteint quand même plusieurs dizaines de milliers de clients », continue-t-il.
Le même optimisme est exprimé par Youssef Baghdadi : « Nous nous pouvons pas dire pour le moment que la crise est complétement derrière nous, mais nous assistons à de bons signes de reprise. Nous restons optimistes et volontaristes et nous continuons d’exécuter nos objectifs ».
Par ailleurs, l’écosystème n’est toujours pas complet. Les opérateurs attendent l’assurance Takaful qui a tardé pour être finalisée.
« L’assurance Takaful est aux dernières phases de son développement. On attend à ce qu’il y ait une communication assez rapide sur le lancement de l’assurance. C’est important pour la couverture des risques, mais aussi pour l’activité en tant que telle », explique Adnane El Gueddari.
Et d’ajouter : « L’assurance Takaful va compléter le dispositif de cet écosystème. Mais il y a plusieurs volets de l’activité qui restent à développer, spécialement sur l’aspect entreprise notamment les produits Ijara, les engagements par signature et le volet import/export. Il y a des produits pour les particuliers qu’il faut développer également, par exemple le produit pour la construction qui est attendus. C’est pour dire qu’il y a encore de belles perspectives d’évolution pour tout l’écosystème ».