Les MRE déçus de l’exclusion des ports espagnols de l’opération Marhaba

Contactées, des associations de Marocains d’Espagne, de France, de Belgique et des Pays-Bas disent s’inquiéter de l’exclusion des ports espagnols du dispositif de l’opération Marhaba. Pour beaucoup, le voyage en avion ou par voie maritime depuis Sète ou Gênes est exclu.

Les MRE déçus de l’exclusion des ports espagnols de l’opération Marhaba

Le 10 juin 2021 à 11h20

Modifié 10 juin 2021 à 12h18

Contactées, des associations de Marocains d’Espagne, de France, de Belgique et des Pays-Bas disent s’inquiéter de l’exclusion des ports espagnols du dispositif de l’opération Marhaba. Pour beaucoup, le voyage en avion ou par voie maritime depuis Sète ou Gênes est exclu.

Contactées par Médias24, des associations de Marocains résidant à l’étranger partagent la même position, après l'annonce des itinéraires autorisés dès le 15 juin pour l'opération Marhaba, ou retour estival des MRE.

« Le blocage des ports espagnols change beaucoup de choses pour eux. Les Marocains résidents en Espagne recourent au transport maritime pour se rendre au Maroc. Or cette année, ils ne pourront pasaller jusqu’en Italie ou en France pour, in fine, redescendre au Maroc. Par exemple, les Marocains qui vivent à Málaga, c’est-à-dire à 150 km du Maroc, devraient remonter jusqu’en en France, à Marseille par exemple, pour ensuite redescendre au Maroc. Financièrement ce n’est pas possible, surtout pour une famille nombreuse », nous dit-on au sein de l’Asociación Marroquí-España, basée à Málaga.

Et d’ajouter : « L’avion n’est pas une option envisageable. Les prix des billets sont trop cher, et de toute façon, une fois arrivés au Maroc, les MRE se déplacent avec leur propre véhicule. Le bateau leur permet donc d’emmener la voiture, contrairement à l’avion. Or sans la voiture, les MRE peuvent difficilement se déplacer au Maroc. »

Le son de cloche est le même chez des Marocains d’Allemagne, parce que le coût du trajet Sète-Tanger et celui de Gênes-Tanger en ferry, est jugé trop élevé : « C’est un gros problème. Cette décision les contraint à prendre l’avion. Mais pour des familles de quatre, cinq enfants, ce n’est pas possible. Cela représente un coût trop élevé pour eux », nous dit un membre du Réseau de compétences germano-marocain (Deutsch-Marokkanisches Kompetenznetzwerk).

Enfin, l’Association des Marocains de France estime que « même au sein de l’Hexagone, cette décision va dissuader un bon nombre de Franco-marocains de venir au Maroc ». « Le transport via les ports français et italien est très cher : les prix ont doublé, voire triplé. Les gens ne vont pas dépenser les trois quarts de leur budget vacances dans le transport, sans compter le prix des tests PCR. »

Dans un article publié du journal espagnol El Mundo, des Marocains installés en Espagne déplorent également l’exclusion des ports espagnols par les autorités marocaines dans le cadre de l’édition 2021 de l’opération Marhaba.

« Nous demandons au gouvernement marocain de penser à ses citoyens et de prendre du recul », a réagi Mohamed El Gheryb, président de l’Association des travailleurs immigrés marocains (ATIM). « Il y a un malaise entre les deux pays (Maroc et Espagne, NDLR), des divergences politiques, d’accord ; mais on ne peut pas laisser les citoyens payer les pots cassés », estime-t-il.

Ce responsable associatif dit avoir exclu l’option aérienne, jugée trop chère. « On ne peut pas payer des billets d’avion pour toute la famille », dit-il. L’autre option, celle de passer par le port français de Sète, ou italien de Gênes, est difficilement envisageable car ces villes sont très loin de l’Espagne – Sète est à 930 km de Madrid contre 1.460 pour Gênes.

Mohamed El Gheryb déplore également le coût des trajets depuis Sète : « Depuis Algésiras, le trajet pour une famille de quatre personnes en voiture coûte au maximum 400 euros. Depuis Sète, il faut payer 2.700 euros rien que pour les billets, c’est-à-dire sept fois plus. Il faut également avoir un test PCR, ce qui coûte encore entre 600 et 700 euros par famille, et si vous arrivez à Sète, qu’il n’y a pas de bateaux et que vous devez rester un jour en plus, ce PCR expire et vous devez en refaire un. »

Au final, pour la population marocaine d'Espagne (800.000 personnes environ), l'impossibilité d'accéder par le Détroit de Gibraltar rend l'équation très onéreuse. Pour les autres marocains installés dans d'autres pays européens tels que la France, la Belgique, l'Allemagne ou l'Italie, le coût du trajet en ferry Gênes-Tanger ou Sète-Tanger est trop élevé par rapport à 14 km de traversée du Détroit.

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