Plaidoyer pour une “Maison de l'histoire du Maroc”
Des historiens marocains plaident pour une "Maison" qui mettrait l'histoire du Maroc, dans sa diversité et complexité, à la portée de tous.
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A.E.H
Le 24 février 2021 à 19h52
Modifié 11 avril 2021 à 2h50Des historiens marocains plaident pour une "Maison" qui mettrait l'histoire du Maroc, dans sa diversité et complexité, à la portée de tous.
Bientôt une « Maison de l’histoire du Maroc » ? C’est le plaidoyer d’une récente publication diffusée par l’Académie du Royaume du Maroc. Son contenu a été dévoilé ce mercredi 24 février au siège de cette entité basée à Rabat.
L’ouvrage rapporte les actes d’un colloque tenu en 2012 à Casablanca. Rassemblant des experts nationaux et internationaux, l’évènement avait été l’occasion de réfléchir à la création d’une « Maison nationale de l’histoire du Maroc ». Ce « projet-défi » émane du Conseil national des droits de l’homme, alors présidé par Driss Yazami. Désormais, Il défend le projet en tant que président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger.
« Centre d’étude, d’interprétation, autant qu’espace d’expositions temporaires et permanentes, de présentations d’objets et de documents authentiques et éducatifs, d’organisations de programmes de conférences, et de presses d’édition de récits, de contes et de manuels, il facilitera le travail de mémoire parallèlement sinon en partenariat avec les universités, les chercheurs, et les militants de la société civile ». C’est ainsi que le secrétaire perpétuel de l’ARM, Abdeljalil Lahjomri envisage la future Maison de l’histoire.
L’institution permettrait « à toutes les générations d’apprendre à connaitre l’histoire de leur pays, à l’approfondir, à l’écrire avec objectivité et sérénité dans son ampleur et sa diversité », affirme Abdeljalil Lahjomri.
« Il s’agira de mettre l’histoire à la portée de tous », résume Mohammed Kenbib, historien et professeur émérite. L’idée est de « contribuer à la satisfaction de la demande sociale en la matière, mais c’est aussi une manière « d’institutionnaliser le travail de mémoire ».
Pour l’heure, on en est au stade d’ambition. Et on se garde d’avancer un calendrier alors qu’on évoque une domiciliation possible à Casablanca. La création de la « Maison d’histoire » nécessite « une étude de faisabilité », explique M. Lahjomri. Quant à la forme de l’institution, le secrétaire perpétuel espère une structure « indépendante » mobilisant le « public et le privé ».
Dans tous les cas, « il ne s’agira pas d’un musée. Un musée est figé. L’histoire, elle, est dynamique », tranche l’historien. Son confrère M. Kenbib y voit un espace de « l’histoire plurielle, ouverte aux relectures et toujours en mouvement ».