Hors dons au fonds Covid, le déficit budgétaire s’enfonce de 66,6% à fin novembre
A fin novembre 2020, la situation des charges et ressources du Trésor a poursuivi sa dégradation. Les recettes ordinaires toujours en retrait et l’accélération des dépenses font fortement augmenter le déficit global. Il se creuse de près de 9 milliards de dirhams par rapport à fin octobre 2020.
Le 11 décembre, le ministère de l’économie et des finances a publié la situation des charges et des ressources du Trésor à fin novembre 2020. Le déficit global s’est aggravé et atteint désormais 59,2 milliards de dirhams en augmentation de 46,1% par rapport à la même période l’an dernier.
Les recettes ordinaires en retrait
A fin novembre, les recettes ordinaires s’affichent à 195,6 milliards de dirhams, en baisse de 7,9% par rapport à l’an dernier. Néanmoins, on note un ralentissement de la diminution par rapport à fin octobre, où la baisse était de 8,8%.
Les recettes fiscales sont en recul de 7,3% à 173,4 milliards de dirhams. Encore une fois, toutes les composantes sont en baisse. Impôts directs (-2,9%), impôts indirects (-9,9%), droits de douanes (-4%), enregistrement et timbre (-19,6%).
Dans les impôts directs, seul l’IS affiche une faible croissance de 0,6% à 38,8 milliards de dirhams. L’IR, quant à lui, est en recul de 4,8% soit 1,8 milliard de dirhams de moins que l’an dernier à 36,57 milliards de dirhams.
Les recettes de TVA sont en retrait de 9,5% à 50,2 milliards de dirhams. Les TIC sont également en baisse de 10,9% à 24,2 milliards de dirhams.
Les recettes non-fiscales s’élèvent à 19,5 milliards de dirhams, en baisse de 12,6%. L’objectif de la Loi de finances rectificative était fixé à 33,67 milliards de dirhams. Le taux de réalisation est donc de 58% à fin novembre.
Une aggravation du déficit global de près de 9 milliards sur un mois
Les dépenses ordinaires se sont légèrement accélérées à fin novembre 2020. Elles sont en hausse de 5% à 210 milliards de dirhams contre une augmentation de 4,7% au mois d’octobre. Elles sont principalement conduites par la hausse de 6,3% des dépenses en biens et services, atteignant 171 milliards de dirhams. Dans cette catégorie, les dépenses de personnel ont augmenté de 5,5% à 121,4 milliards de dirhams.
Sur le même trend que les mois précédents, les dépenses de compensation sont en baisse de 5,1% à 12,8 milliards de dirhams, dans un contexte de faible consommation de produits pétroliers et de baisse des cours du gaz. Cependant la diminution est moins prononcée qu’au mois d’octobre 2020 où les dépenses de compensations baissaient de 5,7%.
Le solde ordinaire à fin novembre 2020 reste déficitaire de 14,40 milliards de dirhams alors qu’il affichait un excédent de 12,46 milliards de dirhams à fin novembre 2019. Il s’est dégradé d’un peu plus d’un milliard de dirhams par rapport à fin octobre 2020.
L’investissement à fin novembre affiche un retrait de 4,1% à 55,5 milliards de dirhams.
In fine, en comptabilisant un solde de près de 8,33 milliards de dirhams au fonds Covid-19, le déficit global atteint 59,23 milliards de dirhams. Il est en hausse de 46,1% par rapport à fin novembre 2019, soit près de 18,7 milliards de dirhams. « Par rapport au mois d’octobre, ce déficit est en aggravation de 8,8 milliards de dirhams, résultant principalement de l’accélération du rythme d’exécution des dépenses d’investissement (+5,7 milliards par rapport à octobre 2020) » explique le ministère. En excluant le solde au fonds Covid-19, le déficit atteint 67,56 milliards de dirhams à fin novembre, en hausse de 66,6% par rapport à la même période en 2019, soit 27 milliards de dirhams.
Le déficit a créé, à fin novembre, un besoin de financement du Trésor de 60,59 milliards de dirhams. Il est financé à hauteur de 13,42 milliards de dirhams par des tirages et emprunts extérieurs. Le reste est financé par des emprunts nationaux.
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