Accès au crédit : Le problème c'est la qualité des dirigeants d'entreprise (Jouahri)

Pour le Wali de Bank Al-Maghrib, ce ne sont pas les banques qui rendent l'accès au financement difficile. Ce sont les dirigeants d'entreprise qui manquent de transparence.

Accès au crédit : Le problème c'est la qualité des dirigeants d'entreprise (Jouahri)

Le 26 novembre 2020 à 13h05

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

Pour le Wali de Bank Al-Maghrib, ce ne sont pas les banques qui rendent l'accès au financement difficile. Ce sont les dirigeants d'entreprise qui manquent de transparence.

Abdellatif Jouahri intervenait dans le cadre d'une audition à la Commission des finances de la première Chambre, organisée mardi 24 novembre sur le thème de la politique monétaire et de la réponse de Bank Al-Maghrib et du système bancaire à la crise.

Le wali a été interpellé par les députés sur la faible implication de BAM dans la dynamisation de l'économie et des créations d'emplois, sur sa concentration sur le seul objectif de stabilité des prix et sur les difficultés d'accès des entreprises au crédit.

Sa réponse a été catégorique : BAM et le système bancaire ne font que batailler pour financer l'entreprise et la création d'emplois. Le problème est ailleurs.

"Nous passons notre temps à œuvrer pour l'entreprise. La création d'emplois ne passe que par l'entreprise.

"Depuis que je suis à la tête de Bank Al-Maghrib, j'ai dit à mes équipes que je ne veux plus voir dans aucun rapport international la problématique de l'accès au financement des entreprises.

"Nous avons organisé des tournées dans toutes les régions du Royaume pour entrer en contact direct avec les entreprises. Nous avons écouté entre 2.000 et 3.000 entreprises par tournée. Nous l'avons fait en 2011, 2014 et 2017. Nous en avons tiré une série de conclusions.

"Quand j'ai parlé aux banques, elles ont pointé le manque d'information. Les PME ne fournissent pas une comptabilité fiable et régulière. Du coup, les banques exigent des garanties et calculent une prime de risque.

"J'ai réuni les représentants des PME et je leur ai dit : vous voulez que je vous aide, il ne faut plus qu'il y ait trois bilans de l'entreprise. Un pour l'administration fiscal avec des indicateurs dégradés, un autre arrangé pour la banque et le bilan réel dont seul l'entrepreneur a accès. Je leur ai dit que je ne peux les aider que s'ils fournissent l'information réelle.

"Nous avons œuvré dans ce sens et les choses se sont légèrement améliorées. La pratique des trois bilans n'existe plus mais l'information financière demeure peu fiable.

"Pourquoi à votre avis nous avons créé l'Observatoire de la TPME ? Même si nous avons pris les données de l'OMPIC, de la DGI..., nous avons passé un temps fou pour fiabiliser les données financières. C'est inimaginable !

"Le juge doit écouter les deux parties. Je suis prêt à ramener les patrons de banques au Parlement. Posez-leur vos questions en face à face, et moi-même je pourrais vous dire si leurs arguments tiennent la route.

"Avant d'être à la tête de BAM, j'ai passé 10 ans en tant que président de banque. J'ai vu les dossiers de crédits, je sais de quoi je parle", a martelé Abdellatif Jouahri.

Pour lui, le premier problème, quand vous faites le tour de la problématique, c'est le capital humain. Et il n'a pas manqué d'élargir l'ampleur de ce problème à toutes les sphères : économique, politique et administrative.

"Le premier problème, c'est la qualité du capital humain. Que ce soit au niveau de l'entreprise, de l'entreprise publique, ou au niveau politique.

"Vous parlez de confiance. La vérité, comment voulez-vous instaurer la confiance quand les acteurs se tirent entre eux et se chamaillent ? Comment voulez-vous que l'investisseur prenne des risques ?

"Avant de parler d'économie ou de finance, parlez-moi d'abord de politique !

"Vous dites que BAM ne soutient pas suffisamment l'économie ; regardez les facilités qu'on donne, aux banques. Elles sont destinées aux entreprises, donc aux créations d'emplois.

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