AMO des commerçants, bagarre des textiliens... Les piques de MHE au Parlement

De passage au Parlement, comme à son habitude, Moulay Hafid Elalamy a parlé sans langue de bois de plusieurs sujets qui ont été médiatisés ces dernières semaines, comme la crise au sein de l'Amith, l'AMO des commerçants...

AMO des commerçants, bagarre des textiliens... Les piques de MHE au Parlement

Le 10 juin 2020 à 10h43

Modifié 11 avril 2021 à 2h46

De passage au Parlement, comme à son habitude, Moulay Hafid Elalamy a parlé sans langue de bois de plusieurs sujets qui ont été médiatisés ces dernières semaines, comme la crise au sein de l'Amith, l'AMO des commerçants...

Le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Economie verte et numérique était de passage au Parlement, ce mardi 9 juin au niveau de la commission des secteurs productifs, pour répondre à plusieurs questions relatives à divers sujets, comme les négociations avec les commerçants pour la mise en place de l'AMO de la profession, la bagarre avec les textiliens et les clusters de contamination dans les unités industrielles. 

Voici l'essentiel de l'intervention de Moulay Hafid Elalamy devant les parlementaires. 

 L'AMO des commerçants victime des surenchères 

Le sujet de la protection sociale des commerçants a déchaîné les passions sur les médias ces derniers jours.

"Pour les commerçants, il y a la couverture sociale parmi d’autres sujets. Malheureusement on démarre des projets et puis la politique politicienne et les surenchères s'en mêlent… et le grand perdant reste le commerçant qui n’a pas de protection sociale", a dit le ministre.

"On a trouvé des solutions, on a discuté avec le ministère des Finances et de l’Intérieur pour unifier des taxes en une seule et la revoir à la baisse. On a bataillé avec la CNSS, je dis bataillé, pour arriver au tarif proposé. On a préparé tout cela pour qu’il passe dans cette loi de finances rectificative. Il ne passera pas car il y a des surenchères". 

La guerre entre textiliens, c'est leur problème

Sur la question relative au secteur du textile et habillement, le ministre n'a pas mâché ses mots. "Ils ont un problème au sein du secteur. Ils ont toujours eu des problèmes. Je ne connais ni usines, ni patrons,… je connais les Marocains. On était devant une situation où il fallait que les masques arrivent aux citoyens. Il faut savoir que je suis rentré dans les usines et j’ai mis en place mes équipes pour surveiller le produit. Malgré cela, je l’ai trouvé dans des coffres de voitures, vendu au noir. Des personnes ont été présentées à la justice. On a verrouillé au maximum".

"Maintenant, il y a une guerre entre opérateurs économiques, c’est leur problème, ce n’est pas le nôtre. La jalousie entre opérateurs n’est pas de notre ressort. Celui qui a un problème avec un autre, la justice est là… Nous, notre mission est finie. Je suis intervenu quand ils ont décidé de mener une guerre contre le président au moment où il est tombé malade atteint de coronavirus à cause du fait qu’il était sur le terrain à l’intérieur des usines. C’était ma responsabilité. Maintenant qu’il s’est remis, je le laisse gérer. Cela ne veut pas dire que je veux qu’ils s'entretuent, non. Mais j’avais une mission prioritaire à gérer, assurer l’autosuffisance en masques pour les Marocains."

"Certains opérateurs nous disaient, vous voulez qu'on produise, la condition est qu'on exporte. Je leur disais non, ou vous produisez pour les Marocains ou vous ne produirez pas. J’assume ma responsabilité dans ces décisions. Ils menaient cette bataille entre eux car ils pensaient qu’ils n’allaient pas exporter. Là, ils se sont calmés justement car l’export a démarré".

"Il y a de faux foyers industriels"

Le ministre a également parlé du sujet des foyers industriels. "Au début on a effectivement trouvé des foyers dans les usines. Une femme qui distribuait les masques aux autres était atteinte de Covid-19 et a contaminé les autres. Dans une autre société à Nador, où on décortique les crevettes, une ouvrière a contaminé d'autres. Mais, il n’y a pas de foyers dans les usines, c’est un abus de langage".

"On prend une usine, on la contrôle, elle respecte les mesures. A 8h du matin, à l’arrivé des employés on les teste, on trouve des positifs. Ces cas positifs, on les comptabilise en tant que contamination à l’usine, même si la contamination a eu lieu ailleurs. Nous ne sommes pas d’accord sur l’utilisation des termes foyers industriels. On en a parlé avec le ministère de la Santé qui a arrêté d'utiliser ce terme. Malgré cela, on a accepté que le cas soit compté comme professionnel au nom de l’usine. Sur tous les tests qui ont été faits, 52% ont été réalisés dans les usines. Il en ressort 0,6% de cas positifs dont la majorité des cas asymptomatiques. La moyenne nationale est de 3%. Si j'exclus l’industrie et le commerce, le taux national augmente à 5%. Sur 17.000 tests faits par la CGEM sur instructions royales, un seul cas a été découvert et il est asymptomatique", conclut le ministre sur ce point. 

L'espoir en la jeunesse 

Moulay Hafid Elalamy a également tenu à saluer les compétences marocaines qui se sont révélées pendant cette crise. "Un point important que j'aimerais souligner, nous avons découvert au Maroc de grandes compétences, nous avons réussi à nous adapter à la crise (...) le Maroc dispose de patrons, d’entrepreneurs avec un esprit de patriotisme et d’appartenance tel, qu'ils nous ont permis de résoudre nos problèmes par nous-mêmes. Des usines ont été transformées en quelques jours seulement", se félicite-t-il. 

Il a donné l'exemple de l'usine de fabrication de l'éthanol, matière première pour la production des gels désinfectants. "Si nous n'avons pas de l'éthanol nous ne pouvons pas produire les gels. On a une seule entreprise qui le fait au Maroc, elle a subi un incendie il y a 8 mois. On a demandé combien de temps il fallait pour la remettre sur pied, on nous a dit entre 8 et 12 mois et en même temps il est impossible d'acheter cet éthanol à l’étranger à cause de la forte demande, les prix ont augmenté en flèche, sans parler des détournements des cargaisons…. Il fallait le fabriquer. On a dit qu'on allait redémarrer cette usine en 15 jours.... on nous a répondu que c'est impossible, on l’a fait en 7 jours. Cette usine a commencé à produire 240 hectolitres par jour. C'est grâce à cette usine qu'on a pu assurer la disponibilité des gels pendant la période passée", avance le ministre. 

"On a aussi découvert une jeunesse marocaine d'un haut niveau. Voyez ce qui a été fait au niveau des respirateurs. On en a pas fabriqué un seul mais trois. Il y a trois équipes qui ont pu concevoir des respirateurs de qualité. Certains d’entre eux ont atteint le niveau de qualité du meilleur respirateur qui existe au monde et qui est allemand". 

"Quand je vois ce dont est capable notre jeunesse j’ai envie de prendre ma retraite. Notre jeunesse est capable de porter le pays mieux que nous". 

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