Le Maroc dénonce “l'interventionnisme cynique” de certaines parties en Libye
Le Maroc a dénoncé, jeudi 30 janvier à Brazzaville par la voix du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, "l'interventionnisme cynique" de certaines parties dans les affaires intérieures libyennes.
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k. kh.
Le 31 janvier 2020 à 9h52
Modifié le 10 avril 2021 à 22h14Le Maroc a dénoncé, jeudi 30 janvier à Brazzaville par la voix du ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, "l'interventionnisme cynique" de certaines parties dans les affaires intérieures libyennes.
M. Bourita, qui a représenté le Roi Mohammed VI à la 8e réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, a noté que l'Accord politique de Skhirat constitue toujours une "référence suffisamment souple pour appréhender les nouvelles réalités".
"La situation dégénère devant nos yeux incrédules, en dehors de tout contrôle et au détriment de tous, au détriment de l’intérêt suprême du peuple libyen frère, qui en souffre dans sa chair. Mais, aussi au détriment des intérêts, des protagonistes libyens, qui sont tous dans le fond aussi patriotes les uns que les autres", a-t-il souligné.
"Seules prospèrent dans ce chaos les manigances de ceux qui y trouvent une opportunité d’exister, en s’immisçant dans une région qui fait déjà face à de nombreux défis", a-t-il jugé, notant que le Maroc "dénonce de toutes ses forces" cet "interventionnisme cynique, d’un autre âge, d’une autre époque, qui cultive la division et vit par elle, qui feint combler la fracture, mais creuse activement le fossé".
Sans cet interventionnisme, "la Libye est capable de se soigner", a souligné Bourita, réitérant la position du Maroc, qui se résume en quatre points.
Pour le Royaume, "de pseudo solutions toutes faites" ne peuvent régler le problème libyen et "les solutions ne peuvent être inspirées sans une connaissance des réalités, des nuances et des complexités du contexte libyen", a-t-il dit, notant que "le conflit en Libye n’est pas un champ d’expérimentation, ni une arène pour luttes sans rapport avec l’intérêt du peuple libyen".
En deuxième lieu, le ministre a souligné que la sortie de crise en Libye ne doit pas être envisagée par une solution militaire, mais "se fera à travers une solution politique globale, ou ne se fera pas". Aussi, a-t-il ajouté, le Maroc "réitère aujourd’hui son appel au retour à un dialogue politique, inclusif et structuré et sans tabous".
Concernant le 3e point de la position du Maroc, M. Bourita a indiqué que "les efforts des Nations unies sont à soutenir" et l’action du représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé, "est à saluer".
Cependant, "la contribution de l’Afrique à ces efforts" se révèle "fondamentale". "L’Afrique ne peut évoluer à la marge d’un conflit qui se déroule dans son sein", comme elle "ne peut se contenter d’observer certaines commisérations qui ne convainquent personne, alors même que son intéressement est entier en une solution qui fait renouer la Libye avec son rôle panafricain, et qui prévient le risque sérieux de propagation", a-t-il souligné.
Quant au 4e point de la position marocaine à l’égard de cette crise, M. Bourita estimé que "l’accord politique de Skhirat, du 17 décembre 2015, constitue toujours une référence suffisamment souple pour appréhender les nouvelles réalités. Une solution qui mette fin non seulement aux hostilités ouvertes, mais aussi aux rivalités dépassées, et permette d’unifier les forces militaires libyennes".
"L’attachement fort et constant du Maroc à cet accord n’est pas un attachement égocentrique primaire à son appellation ou son lieu de signature", mais "s’explique par le fait que cet accord est le fruit de longue discussions entre libyens eux-mêmes et non le résultat de conciliabules diplomatiques", a-t-il expliqué.
"Sans complexes et sans réserves, le Maroc se joint à la dynamique en cours et réaffirme sa disponibilité à accompagner les parties libyennes sur la voie du dialogue et de la réconciliation nationale", a-t-il dit, faisant savoir que dans ce contexte, le Royaume "n’a pas d’agenda dans le conflit libyen".
Aujourd’hui plus que jamais, les frères libyens ont, devant l’Histoire, la responsabilité de confronter leurs visions et leurs volontés de reconstruire la Libye, plutôt que de confronter leur puissance de feu et leur capacité de nuisance les uns aux autres. "L’Afrique peut contribuer à ramener cette sérénité qu’entravent les chevauchements des agendas étrangers au peuple libyen et à son intérêt suprême", a-t-il conclu.
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k. kh.
Le 31 janvier 2020 à 9h52
Modifié 10 avril 2021 à 22h14