Elections CGEM: Une bataille avant l'heure?

A deux semaines du dernier délai pour le dépôt des candidatures pour les élections de la CGEM, les déclarations sont nombreuses, les candidatures le sont moins. Tour d'horizon. 

Elections CGEM: Une bataille avant l'heure?

Le 29 novembre 2019 à 19h55

Modifié 11 avril 2021 à 2h44

A deux semaines du dernier délai pour le dépôt des candidatures pour les élections de la CGEM, les déclarations sont nombreuses, les candidatures le sont moins. Tour d'horizon. 

Fin de semaine agitée pour la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM).

Deux binômes avaient déclaré leur intention de se présenter aux élections de la présidence et vice-présidence générale de la CGEM ces derniers jours.

Dès que le binôme Hakim Abdelmoumen (qui vient d'annoncer son retrait de la course) et Youssef Mouhyi a été déclaré, il a été suivi dans la foulée par l'annonce d'un autre binôme constitué de Chakib Alj et Mehdi Tazi.

L'annonce de l'intention de ces deux binômes de se lancer dans la course pour diriger le patronat laissait entrevoir une campagne électorale haute en couleur. 

C'était sans compter la sortie médiatique de Youssef Mouhyi, ce vendredi 28 novembre. Le membre du groupe parlementaire de la CGEM à la Chambre des conseillers et prétendant au poste de vice-président général s'est frontalement attaqué au binôme concurrent et cela avant qu'aucun des deux binôme ne dépose officiellement sa candidature. 

Dans une déclaration à Médias24, ce vendredi matin, Mouhyi avançait que "la candidature de Chakib Alj et Mehdi Tazi n'est plus valide car ils se sont déclarés candidats à la présidence de la CGEM sans avoir déposé de dossier de candidature et sans attendre la validation de celle-ci par le comité électoral de la CGEM".

"C'est la CGEM qui autorise ou pas la candidature pour une raison simple: quand on prend la parole en tant que candidat, cela veut dire que la Confédération a déjà accepté votre profil comme prétendant au mandat de président ou vice-président. Ce n'est qu'à ce titre qu'on peut s'exprimer. Ce binôme a déjà commencé sa campagne électorale. Il est sur les réseaux sociaux, sur les médias en se déclarant candidat. Même son programme a été dévoilé", a-t-il dénoncé tout en affirmant qu'il a fait constater les manquements du binôme Alj/Tazi par un huissier de justice et qu'il n'hésiterait pas à saisir le tribunal administratif. 

Ce risque fait désormais partie du passé maintenant que Hakim Abdelmoumen s'est retiré de la course. A moins qu'un autre binôme candidat aux élections utilise le même argument.

Nous avons contacté Chakib Alj qui n'a pas répondu à nos sollicitations.

Dans la foulée des déclarations de Youssef Mouhyi, un de nos confrères annonce un troisième binôme: Khalid Benjelloun et Abdelkrim Mehdi. L'article ne laisse aucun doute sur l'intention de ce binôme à se présenter. 

Contacté pour confirmation, Abdelkrim Mehdi présenté comme prétendant au poste de vice-président générale infirme. "Non, je ne compte pas me présenter et je soutiens la candidature de Chakib Alj et Mehdi Tazi", nous répond l'intéressé sans donner plus d'explications.

Une autre grande figure du monde des affaires est considérée par beaucoup comme un candidat potentiel. Il s'agit de Farid Bensaid, PDG de Ténor Group. "J'ai eu des sollicitations pour me présenter, mais sincèrement je n'ai pas encore pris de décisions. Nous avons jusqu'au 13 décembre pour déposer les dossiers de candidature", nous répond-il. 

Beaucoup de prétendants et toujours pas de candidatures officielles

Alors que les attaques commencent déjà entre concurrents, annonçant une bataille des plus rudes, aucun des prétendants n'a encore officiellement déposé sa candidature. 

De quoi cette bataille est-elle le nom donc? Est-ce une guerre pour les soutiens nécessaires à la validation du dossier de candidature? Pour rappel, l'une des conditions d'éligibilité à la présidence de la CGEM est de "recueillir les signatures de soutien à la candidature de cent (100) membres de la CGEM à jour de leurs cotisations et appartenant à au moins trois CGEM Régions différentes avec un minimum de 30% en région". 

"Je pense qu'il y a des gens qui cherchent à changer la donne. Car avant le lancement du processus électoral, il y avait beaucoup de prétendants. Aujourd'hui, je parle au nom de la CGEM que je représente depuis des années, nous avons besoin d'un candidat sérieux qui connait les dossiers à l'image de la CGEM", nous confie un membre du conseil d'administration de la CGEM. 

"Nous avons un comité électoral qui suit le processus et il est le seul apte à valider ou invalider une candidature...", ajoute notre source. 

Contacté, Hammad Kassal, ex-président de la commission Financement et Délais de paiements, répond sans détour: "Si on veut redonner confiance aux jeunes et aux entrepreneurs qui se battent chaque jour pour faire vivre leurs entreprises, créer de la richesse, investir, la CGEM doit être pilotée par un industriel et pas par des rentiers". 

Pour Hakim Marrakchi ex-candidat à la présidence de la CGEM face à Mekouar, "ce qui arrive maintenant n’est pas surprenant. Mais ce qui importe c'est que le patronat joue son rôle de façon à ce que les entreprises se créent, se développent et prospèrent, c’est de développer l’emploi et l’entreprenariat. La question est celle-là avant d’être celle de l’homme ou de la femme le ou la plus à même de résoudre la problématique", nous déclare-t-il tout en plaidant pour voir un industriel à la tête de la CGEM.

"L’intérêt d’avoir un industriel à la tête de la représentation patronale provient de la complexité attachée à l’industrie et donc celui d’avoir une approche plus complète des problématiques associées au libre-échange, à la mondialisation, à l’économie verte et à la numérisation de l’économie", ajoute-t-il.

"Je pense que la CGEM s'est dévoyée de son rôle. Parce que le rôle d'une centrale patronale, c'est d'abord de définir ses métiers, d’organiser les marchés et de participer avec les pouvoirs publics à leur surveillance. Cela est nécessaire au développement de l’économie dans le cadre d’une concurrence saine et loyale. Les économies avancées, y compris celles des pays émergents, ont développé dans de pareils cadres des corpus normatifs et réglementaires qui ont permis et accompagné leur développement", poursuit-il. 

Hakim Marrakchi ajoute: "normalement, le patronat sert à faire converger les intérêts divergents entre les secteurs qui le composent pour rendre prioritaire l’intérêt général. C’est ainsi que l’on fait corps face aux autres partenaires que sont l'Etat et les syndicats, non pour s’opposer à eux mais parce que les décisions qui ressortent des débats valent le plus souvent mieux que les décisions qui sont imposées". 

Marrakchi conclut en démentant toute volonté de se représenter comme il l'avait fait pour le précédent mandat: "d'abord en raison de considérations personnelles, mais aussi parce que le prochain président devra rassembler largement pour réorganiser la CGEM et la ramener sur les rails".

Les noms des candidats possibles ou éventuels alimentent toutes les rumeurs de la CGEM et des milieux d'affaires qui vivent au rythme des spéculations et des ballons d'essai. Chaque sortie, phrase, décision, annonce, confidence, vraies ou fausses, est commentée et analysée. Toutes les hypothèses sont sur le marché.

Médias24 évitera d'aller sur le terrain des polémiques et des supputations. L'existence de courants, de divergences, de différends, est naturelle en démocratie et enrichissante. Compétition ou consensus, la CGEM a besoin de la campagne la plus clean possible.

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