Les banques ont engrangé 14 milliards de DH de bénéfices en 2018
Un montant en hausse de 4,4% par rapport à 2017. Il a été réalisé au Maroc à hauteur de 70% contre 29% en Afrique. La structure des revenus des banques marocaines reste dominée par la marge d’intérêts.
La direction de la supervision bancaire de Bank Al-Maghrib a présenté, ce lundi 22 juillet, les grandes lignes de son rapport annuel 2018.
Il en ressort que les 24 banques marocaines (dont 5 participatives) ont dégagé des bénéfices en hausse malgré l’atonie des crédits distribués et de la croissance économique.
En effet, les crédits à la clientèle n’ont cru que de 3,3% en 2018, à 891 milliards de DH, avec une stagnation des prêts aux entreprises privées et une croissance de 4,1% des prêts aux ménages.
C’est l’opération exceptionnelle de financement du remboursement du crédit de TVA détenu par les entreprises publiques et privées sur l’Etat par voie d’affacturage qui a permis au secteur de réaliser une croissance de 6,5% de leurs financements à l’économie. Le montant financé est de 27 milliards de DH.
En face, les dépôts de la clientèle n’ont évolué que de 2,9%, à 928 milliards de DH. C’est leur plus faible taux de croissance sur les 5 dernières années.
Les dépôts leur coûtent 0.93%, les crédits leur rapportent 4,81%
Compte tenu de ce niveau d’activité, les banques marocaines ont réalisé un produit net bancaire (PNB) de 47,2 milliards de DH, en hausse de 2,7% sur base sociale (hors filiales). Un PNB généré à hauteur de 72% par la marge d’intérêt, 15% par la marge sur commissions et 13% par le résultat sur opérations de marché.
Le coût moyen des ressources (1,37%) a poursuivi sa baisse, le rendement moyen des emplois aussi : 4,35%. Ce qui donne une marge d'intermédiation globale en contraction en raison du repli du rendement des titres : 2,98%.
La marge d'intermédiation sur opérations avec la clientèle s'est par contre stabilisée : 3,87%, issue d'un rendement des crédits de 4,81% et d'un coût des dépôts de 0,93%
Les charges d’exploitation des banques se sont stabilisées en proportion du PNB à 50,7%. Et malgré un coût du risque (provisions pour impayés) en hausse de 14,7%, à 7,8 milliards de DH, les bénéfices ont augmenté de 2,9%, à 11,1 milliards de DH, toujours sur base sociale. Ce qui correspond à une rentabilité des fonds propres de 9,5%, stable par rapport à 2017.
L'Afrique génère 29% des bénéfices consolidés
Sur base consolidée, c’est-à-dire en intégrant les filiales au Maroc et à l’international, les banques ont généré un PNB de 69 milliards de DH, en hausse de 3,3%, et un bénéfice net de 14 milliards de DH, en amélioration de 4,4%.
70% de cette rentabilité est générée au Maroc, 29% en Afrique et 1% en Europe. Notons que les 3 grands groupes bancaires (Attijariwafa, Banque Populaire et BMCE Bank) sont présents dans 35 pays à l’étranger, dont 27 pays africains, 7 pays européens et 1 pays asiatique (Chine).
Les banques marocaines sont à 65% à capitaux privés marocains, 19% à capitaux publics et 16% à capitaux majoritairement étrangers. Les 3 premiers groupes détiennent 64% de parts de marché au Maroc. Les 5 premières banques 79% du marché.
Les banques disposent au Maroc de 6.503 agences (+1,8%), 7.289 GAB (+3,8%), 15,1 millions de cartes bancaires (+9,2%), 27 millions de comptes (+4,7%).
Elles cumulent 65,3 milliards de DH d’impayés, en hausse en valeur absolue mais leur poids dans les créances totales est en baisse à 7,3%. Ces créances sont couvertes par 45,2 milliards de de DH de provisions, soit un taux de couverture de 69%.
Le ratio de solvabilité des banques est en hausse à 14,7% mais le ratio de fonds propres durs est stable à 10,9%.
L’exposition des banques sur les grands dossiers de crédit est en baisse continue (2,7% des fonds propres) mais leur ratio de liquidité est en dégradation sur les dernières années (12,1% des actifs sont liquides et réalisables).
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