Forum du Commerce: MHE réclame un bon budget pour la nouvelle stratégie

Lors de la séance d’ouverture du Forum du commerce organisé les 24 et 25 avril 2019 à Marrakech, Moulay Hafid Elalamy a appelé à consacrer un budget respectable, comme pour le PAI, pour garantir la réussite et l'efficacité de la nouvelle stratégie du secteur du commerce.

Forum du Commerce: MHE réclame un bon budget pour la nouvelle stratégie

Le 24 avril 2019 à 15h58

Modifié 11 avril 2021 à 2h42

Lors de la séance d’ouverture du Forum du commerce organisé les 24 et 25 avril 2019 à Marrakech, Moulay Hafid Elalamy a appelé à consacrer un budget respectable, comme pour le PAI, pour garantir la réussite et l'efficacité de la nouvelle stratégie du secteur du commerce.

Organisé par le ministère de l'Industrie, de l'Investissement, du Commerce et de l'Economie numérique, les 24 et 25 avril à Marrakech, le Forum Marocain du Commerce ambitionne de délivrer des recommandations claires et réalisables pour le développement du secteur du commerce.

"Cela fait un 1 an que nous avons élaboré une stratégie pour le secteur du commerce. Mais nous avions besoin de l’apport des régions avant de la lancer. Aujourd'hui, je peux dire que nous avons une vision claire des problématiques de terrain, ce qui nous permet d’apporter des solutions efficaces au secteur commerce", confie Moulay Hafid Elalamy, ministre de tutelle, lors de son mot d’ouverture du Forum.

Le financement, le nerf de la guerre

Le travail de concertation régionale réalisé en amont dans les 12 régions du royaume a permis d’aboutir à des recommandations.

« Les suggestions et recommandations faites par les organisations professionnelles, les syndicats et tous les acteurs impliqués, au nombre de 1.325 recommandations, constitueront sans aucun doute un pilier très important de la nouvelle stratégie», explique Moulay Hafid Elalamy. Sur les 1.325 recommandations rassemblées, 400 seront retenues et mises en place.

Les 1.325 recommandations peuvent être réparties comme suit :

-20% des recommandations sont relatives à la mise en place d’un système fiscal encourageant

-19% des propositions sont en lien avec le soutien de la compétitivité

-16% des recommandations traitent de la modernisation des infrastructures commerciales

-12% concernent la mise en place d’un nouveau cadre juridique du secteur

-8% des propositions sont en relation avec la couverture sociale de l’ensemble des commerçants

-8% sont en lien avec le renforcement du rôle des chambres de commerce

-6% traitent de l’intégration du tissu informel dans le secteur structuré

-4% des propositions traient de la nécessité de la mise en place de programmes de formation dédiés aux commerçants

-2% sont en relation avec la protection du consommateur et du contrôle

-3% traitent de plusieurs autres volets.

Moulay Hafid Elalamy a affirmé que son département attend la validation du Roi Mohammed VI pour activer la nouvelle stratégie du commerce et y allouer un budget.

Le ministre a insisté sur le fait qu’un financement adéquat décisif dans la réussite de la nouvelle stratégie. « Si le secteur industriel vit aujourd’hui un réel décollage, c’est grâce notamment à l’allocation de 3 milliards de dirhams chaque année sur 7 ans. Donc 21 milliards de dirhams à l'horizon 2020. Si nous voulons que le secteur du commerce affiche à l’avenir la même embellie que celle de l’industrie, il faudra aussi prévoir le soutien financier qu’il mérite. Si la stratégie Rawaj n’a pas réussi, c’est parce que nous ne lui avions pas donné le soutien financier nécessaire. Dans ce cadre, nous avons besoin d’un appui du ministère de l’Economie et des Finances pour la mise en place de cette nouvelle stratégie", a-t-il déclaré.

Le pilotage des stratégies publiques à la traîne

Mais pour Salahedine Mezouar, président de la CGEM, intervenant lors de la plénière d’ouverture, « si la stratégie Rawaj n’a pas eu le succès attendu, c’est parce qu’elle n’a pas bénéficié de suivi, ni de pilotage, et c’est d’ailleurs le problème de la gestion publique dans son ensemble. Aujourd’hui, on assiste à un recul de secteur au lieu d’une progression».

L’autre condition de la réussite de la prochaine stratégie du commerce est en lien avec le commerce de proximité. « Il faut que cette stratégie apporte des réponses claires au maillon le plus faible de cette activité, en l’occurrence le petit commerçant », soutient le patron des patrons.

Nabil Nouri, président du syndicat national des commerçants a déclaré pour sa part que : « l’absence d’une couverture médicale est la première tare de ce secteur. S’ensuit la compétitivité acharnée du commerce moderne qui s’installe aujourd’hui dans les quartiers ». Et d’ajouter : « il faut instaurer une équité fiscale au sein de ce secteur ; une révision de la méthodologie de taxation est nécessaire. Continuer à taxer le chiffre d’affaires au lieu des bénéfices représente un réel obstacle dans le développement du secteur ».

Les chambres de commerce pointées du doigt

Le président du syndicat national des commerçants a jeté un pavé dans la mare lorsqu’il a abordé la présence des partis politiques dans les chambres de commerce. « On ne veut plus de politique dans les chambres de commerce pour que nous puissions avancer », a-t-il clamé. Plusieurs commerçants présents au Forum ont affiché clairement leur soutien à Nabil Nouri lors de cette première plénière.

Pour Moulay Hafid Elalamy qui a tenté d’apaiser les esprits autour de ce sujet, « les chambres de commerce, jusqu’à très récemment, n’affichaient pas le niveau nécessaire pour assurer un véritable décollage du secteur du commerce. Dans les pays avancés, les chambres de commerce gèrent les ports et les aéroports. Nous sommes encore très loin de ce type de réalisations. Mais nous ne pouvons pas avancer sans les chambres de commerce. C’est pour cette raison que nous faisons aujourd’hui un véritable travail pour la mise à niveau de ces entités. Au lieu de 28 chambres de commerce auparavant, nous en avons, aujourd’hui, 12 avec un statut plus adéquat. Nous sommes à l’heure actuelle à 80% de la réalisation de nos objectifs en lien avec les chambres de commerce », note-t-il.

Au volet du commerce numérique, Saloua Karkri Belkeziz, présidente de l’APEBI et de GFI Afrique, a estimé qu’« avec 12,5% des Marocains qui achètent des produits sur Internet (à fin 2018) et une progression du commerce numérique de l’ordre de 50% chaque année, le e-commerce est, aujourd’hui, prioritaire pour le secteur. Il ne faut pas oublier que l’e-commerce réduit l’intermédiation et c’est un point très positif ».

La présidente de l’APEBI recommande de mettre en place un portail national qui regroupe les adhérents de chaque chambre de commerce. « On est prêt à collaborer avec les régions dans ce sens. Ce portail permettra une meilleure visibilité des produits des commerçants. Ce type de partenariat entre le privé et le public a déjà donné ses fruits, en Côte d’Ivoire, par exemple. Les produits qui ne se vendent pas sur Internet disparaîtront à l’avenir », affirme Saloua Karki Belkeziz.

Un secteur de grande taille

Pour rappel, le secteur du commerce participe au PIB à hauteur de 8% avec une valeur ajoutée annuelle de 84 milliards de dirhams (en 2017). Le commerce est le 2ème pourvoyeur d’emplois (1,5 million de personnes) avec une part de la population active au Maroc de 13,8%. Aussi, 21,4% de la population active dans les zones urbaines travaille dans ce secteur. C’est l’équivalent de 1,16 million de personnes.

Le secteur traditionnel représente 800.000 points de vente dont 80% représentent le commerce de proximité. Plus de 1.000 marchés hebdomadaires sont organisés à travers le royaume. Le tissu traditionnel représente également 36 marchés de gros et 2.000 importateurs.

Le secteur moderne représente pour sa part 575 supermarchés et hypermarchés et 745 franchises (contre 454 seulement en 2010).

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