Sothema fait son entrée dans le juteux marché de production de médicaments anticancéreux

Hayat Gharbaoui | Le 28/1/2019 à 15:57

Dirigé par Lamia Tazi, le laboratoire pharmaceutique a inauguré ce lundi 28 janvier sa nouvelle unité de fabrication de produits anticancéreux issus de la biotechnologie. Développé avec l’entreprise russe Biocad, la nouvelle unité a nécessité un investissement de 200 millions de dirhams. Une première au Maroc et en Afrique.

Le Laboratoire Sothema a inauguré ce lundi 28 janvier l’extension de son usine à Bouskoura à travers la mise en place de trois nouvelles unités :

- L’unité de fabrication des produits anticancéreux.
- L’unité de production de sérums dont la capacité a été doublée pour suivre la demande du Maroc qui est en constante progression. C'est un investissement de 80 MDH et une centaine de nouveaux emplois.
- Une centrale de biomasse pour produire de l’énergie verte. 

Mais le projet qui a concentré tous les intérêts reste celui de la production des médicaments anticancéreux issus de la biotechnologie. 

« C'est une première au Maroc et en Afrique. Comme vous le savez, c'est des traitements très onéreux et les produire au Maroc est une avancée pour notre pays. Elle assure la sécurité sanitaire et surtout l'accessibilité des traitements », affirme Lamia Tazi, directrice générale de Sothema en présence des ministres de la Santé et de l’Industrie qui ont présidé la cérémonie d’inauguration des unités. 

L’inauguration de cette unité est l’aboutissement d’un projet qui a démarré en 2016 lors de la signature d’une convention de partenariat entre Sothema et l’entreprise russe Biocad en marge de la visite royale en Russie. 

Ce partenariat de transfert de technologie permet au Maroc de rejoindre le cercle des pays producteur des médicaments issus de la biotechnologie. « C'est une technologie qui n'est pas facile. Les multinationales européennes et américaines l'ont, mais n'acceptent pas de la partager. Nous avons eu la chance de trouver un laboratoire russe qui partage nos valeurs. Ils ont développé cette technologie eux-mêmes parce que la taille de leur marché leur permet un investissement aussi important », confie Lamia Tazi à Médias24 en marge de la conférence d’inauguration.

À terme, la matière première sera fabriquée au Maroc

Biocad accompagne donc Sothema dans la maîtrise de cette technologie et cela se fait en trois phases pour un investissement total de 200 MDH et une centaine d’emplois créés. 

« La première phase a consisté à ramener le produit déjà fait et à le répartir (mise en flacon) tout en assurant les phases de contrôles biotechnologiques et recherches cliniques », nous explique Lamia Tazi. 

De ce fait, le produit était disponible sur le marché depuis mai 2018 avec deux références : 

- Ypeva: indiqué notamment dans le traitement des cancers du sein, du col de l’utérus, de l’ovaire, du rein, du cancer colorectal et celui du poumon ;
- Zelva: indiqué principalement dans le traitement des lymphomes non hodgkiniens et de la leucémie lymphoïde chronique.

La deuxième phase, en cours de déploiement par l’entreprise marocaine, consiste en la fabrication du produit. « Nous ramenons la matière première pure et on procède à la formulation et la répartition, et évidemment tout le processus est contrôlé », explique la directrice générale. 

La troisième phase consiste en la fabrication de la matière première au Maroc. 

Les prix divisés par quatre

En plus du gain technologique que gagne l’industrie marocaine, il y a un important gain en termes de prix. « La cure coûtait 24 000 DH, aujourd’hui elle ne coûte plus que 6 000 DH. C’est quatre fois moins et donc quatre fois plus de patients traités », affirme Lamia Tazi. 

C’est le fait de la concurrence. L’arrivée des produits de Sothema sur le marché a poussé le principal laboratoire qui détenait d’importantes parts de marché à revoir ses prix à la baisse.

Par ailleurs, Sothema pourra vendre ses produits 30% moins chers que les princeps selon les décrets de fixation des prix.

La patronne du laboratoire pharmaceutique assure qu’autorités et médecins ont très bien accueilli leurs produits. Qu’en est-il alors des appels d’offres du ministère de la Santé?

« Nous avons participé aux appels d'offres et nous avons constaté que depuis notre lancement, les produits qui étaient seuls sur le marché ont drastiquement baissé leur prix pour gagner les appels d'offres. On se bat donc. Ce n’est peut-être pas notre produit qui est passé dans certains cas, mais c'est la compétition », explique Lamia Tazi.

>> Lire aussi : Cancer: Un appel d'offres du ministère de la Santé suscite des interrogations  

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