Plus de 640.000 interdits de chéquier au Maroc à fin 2017

Bank Al-Maghrib vient de publier son rapport annuel sur les systèmes et moyens de paiement au titre de 2017. Il en ressort une hausse des incidents de paiement, un taux de rejet inquiétant pour les effets de commerce et les prélèvements et une augmentation du nombre d'interdits de chéquier.

Plus de 640.000 interdits de chéquier au Maroc à fin 2017

Le 17 octobre 2018 à 15h03

Modifié 11 avril 2021 à 2h49

Bank Al-Maghrib vient de publier son rapport annuel sur les systèmes et moyens de paiement au titre de 2017. Il en ressort une hausse des incidents de paiement, un taux de rejet inquiétant pour les effets de commerce et les prélèvements et une augmentation du nombre d'interdits de chéquier.

Les échanges scripturaux (chèques, virements, prélèvements, lettres de change et paiement par carte) peuvent passer par deux circuits: le circuit interbancaire et celui intrabancaire.

Ces deux circuits ont totalisé 212 millions d’opérations correspondant à une valeur cumulée de 3.107 MMDH, en hausse de plus de 7%.

Ces chiffres correspondent à 5,3 transactions par habitant et par an, un niveau largement inférieur à celui des pays avancés comme la Finlande (448), les Etats-Unis (376) et la France (269). Ce qui souligne le poids encore important du cash dans l’économie marocaine. Un phénomène appelé à se réduire avec le démarrage du paiement mobile.

En attendant, la structure des paiements scripturaux a connu une réelle transformation en nombre: régression du poids du chèque (24% contre 27% en 2016), maintien du virement en première position pendant deux années consécutives (35%), et montée du paiement par carte (26%). Le prélèvement représente 12%.

En valeur, le chèque demeure en première position (47%), suivi du virement (35%), de la lettre de change (12%), des prélèvements (5%) puis du paiement par carte (1%).

Sur le circuit interbancaire (43% des échanges en montant et 47% en nombre), 699.031 rejets de chèques ont eu lieu, soit un taux de rejet global de 2,44%. Près de 60% des rejets sont liés à l’insuffisance de provision.

Les lettres de change rejetées représentent quant à elles 16,4% du total contre 15,7% en 2016. Un niveau qui demeure inquiétant, d’autant plus que 89% des rejets sont dus à l’absence ou l’insuffisance de provision.

«Pour pallier à ces niveaux de rejets préoccupants et rétablir une relative crédibilité de ce type d’instrument de paiement, Bank Al-Maghrib n’a eu cesse d’appeler à la mise en place de mesures dissuasives, à même de prévenir contre les incidents de paiement des lettres de change, à leur échéance. Des amendements au Code de Commerce ont été présentés dans ce sens», lit-on sur le rapport de BAM.

Mais le nombre des rejets le plus inquiétant est celui des prélèvements : 61% en 2017. «Ce taux rappelle la nécessité de mettre en place des mesures d’urgence, à même de faire baisser la proportion d’avis de prélèvement rejetés pour défaut ou insuffisance de provision, lors de leur présentation au paiement, et de réduire l’effet de la représentation répétitive d’un même prélèvement, ce qui biaise la comptabilisation des rejets et augmente artificiellement son taux à des niveaux alarmants », précise la Banque centrale.

Sur le circuit intrabancaire, 501 733 chèques, tous motifs confondus, ont été rejetés. Soit un taux de 2,37%, dont 31,24% correspondent à des rejets pour absence ou insuffisance de provision.

La proportion des lettres de change rejetées est là aussi inquiétante, s’établissant à 21,53% en nombre en 2017. Cette proportion est d’autant plus alarmante que plus de 89% des rejets se font pour absence ou insuffisance de provision.

Les incidents sur chèques non régularisés représentent 85 MMDH

Dans ces conditions, les déclarations d’incidents sur chèques à la Centrale des incidents de paiement ont augmenté de 4,8%, à plus de 432.000 déclarations correspondant à une valeur de 11,8 MMDH (+3,92%).

En retirant les régularisations, le stock des incidents de paiement sur chèque non encore régularisés à fin 2017 s'élève à 2,99 millions de cas pour un montant avoisinant 85 MMDH, en hausse de 4,42% en nombre et de 7,46% en valeur. 78,4% des incidents concernent des personnes physiques.

Les incidents portant sur des montants inférieurs à 50.000 DH représentent 89% du total en nombre. En valeur, ceux portant sur des montants supérieurs à 50.000 DH représentent 69%.

Le nombre d’interdits de chéquier est passé à 642.385 personnes, en hausse de 3,28%. Plus de 88% sont des personnes physiques. A noter que 12 interdictions judiciaires ont été prononcées en 2017.

Le rapport est téléchargeable ici.

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