Le rapport de Guterres sur le Sahara: du bon et du moins bon pour le Maroc

Le rapport Guterres sur le Sahara, le second de son mandat, alterne le bon et le moins bon pour le Maroc. Il a été publié ce mercredi 4 avril 2018 dans l'après-midi. Voici une première lecture.

Le rapport de Guterres sur le Sahara: du bon et du moins bon pour le Maroc

Le 4 avril 2018 à 21h49

Modifié 11 avril 2021 à 2h45

Le rapport Guterres sur le Sahara, le second de son mandat, alterne le bon et le moins bon pour le Maroc. Il a été publié ce mercredi 4 avril 2018 dans l'après-midi. Voici une première lecture.

Médias24 a déjà mis en avant, à deux reprises, les éléments favorables à la position marocaine dans le rapport Guterres. Entre autres, la reconnaissance du leadership exclusif de l'ONU sur le dossier, la nécessité d'une solution politique durable et mutuellement acceptable; l'appel à une plus grande implication de l'Algérie; l'appel au polisario pour un retrait de la zone tampon; l'hommage rendu à la retenue marocaine malgré les incidents dans la zone tampon; l'absence de citation du référendum; la mention du "réalisme et de l'esprit de compromis comme bases de solution"; l'inclusion des positions du Maroc y compris le discours du Roi de novembre 2017.

Le rapport s'étend amplement sur l'insuffisance des moyens de la Minurso et son incapacité à veiller efficacement au respect du cessez-le-feu et des accords militaires. Ceci vient donner raison au Maroc qui détient des preuves des violations répétées et gravissimes du statu quo et de l'accord militaire numéro 1 par le polisario.

Cela étant dit et acté, il y a également du moins bon dans le rapport (cliquer ici pour le consulter).

Sur la visite effectuée par son envoyé personnel Horst Kohler dans les camps de réfugiés de Tindouf, le secrétaire général ne cache pas son émotion légitime quant à la situation des personnes qui y vivent:

"Je demeure préoccupé par l’exaspération croissante des réfugiés qui se trouvent depuis plus de 42 ans dans des camps à Tindouf, avec peu d’espoir d’en sortir. Si les mesures de confiance, qui ont été gelées pour le moment, ont une composante humanitaire essentielle, elles ne peuvent être perçues comme une solution à l’impasse politique en cours. Je demande donc à tous les acteurs d’appuyer le processus politique et d’œuvrer à une solution acceptable pour les réfugiés, qui leur permette de vivre dans la dignité".

"Lors d’une visite qu’il a faite au camp de réfugiés d’Auserd, près de Tindouf, mon Envoyé personnel a pris toute la mesure du désarroi et des émotions éprouvés par une population de réfugiés qui continue de subir les conséquences d’un conflit n’ayant que trop duré. La dureté des conditions qui règnent dans les camps et l’exaspération de nombreuses personnes, en particulier des femmes et des jeunes, face au manque de perspectives d’un lendemain meilleur, sont autant de souvenirs indélébiles que mon Envoyé personnel a gardés de cette visite".

Est-ce à cause de cette émotion compréhensible que le rapport ne trouve rien à redire concernant la situation des droits de l'Homme dans ces camps? Et n'évoque pas la nécessité de recenser ces populations malgré les demandes marocaines? C'est très possible. En tous les cas, la carte des réfugiés maintenus dans le dénuement reste efficace entre les mains du polisario et de l'Algérie.

Outre l'absence de toute mention au nécessaire recensement dans les camps de Tindouf, le rapport est disert sur les questions des droits de l'Homme en général, dans les provinces sahariennes. Il omet de faire la moindre mention à l'action du CNDH. Pour le cas du procès de Gdim Izik, et malgré les preuves irréfutables ainsi que le déroulement public du procès, il ne mentionne que la version du polisario et de ses amis. Les 23 condamnés pour des faits gravissimes et notamment pour 11 meurtres commis de sang-froid avec mutilation des corps de quelques victimes, sont appelés dans le rapport "des activistes sahraouis".

Lire aussi: Sahara, Guergarate, Algérie: ce que dit réellement la nouvelle copie du rapport Guterres

La conclusion principale du rapport est "que le processus de négociations soit relancé avec une nouvelle dynamique et dans un nouvel esprit, conformément aux orientations du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable du conflit, qui permette d’assurer l’autodétermination du peuple du Sahara occidental".

Il ajoute ce paragraphe très réaliste: "Le processus de négociations ne se déroule pas dans le vide. En cette ère d’interdépendance mondiale, les conséquences sur les plans socioéconomiques, humanitaires et de la sécurité d’un conflit prolongé pèsent lourdement sur l’intégration régionale et sous-régionale. Je voudrais, comme le Conseil de sécurité, exhorter à nouveau les États voisins, l’Algérie et la Mauritanie, à apporter leur concours au processus politique et à s’engager plus avant dans les négociations".

Dans ses conclusions, le secrétaire général estime qu'"une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l’homme est nécessaire pour veiller à assurer la protection de tous les habitants du Sahara occidental."

Un rapport donc où cohabitent des éléments très positifs et d'autres négatifs et qui finalement ne rend pas justice au Maroc.

La question des négociations se posera après ce rapport et notamment celle de la présence de l'Algérie et sous quelle forme. Le Maroc a refusé jusqu'à présent tout processus de type Ross.

 

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