Tourisme: Comment se présente l’année 2018?

L’année qui se termine va enregistrer une hausse remarquable des arrivées et des recettes en devises. L’occasion d’interroger un professionnel du secteur pour faire le point sur l’année 2018 qui devrait, selon lui, s’inscrire dans la même dynamique voire s’accélérer en termes de croissance si un effort est consenti pour séduire les marchés émergents au potentiel sous-exploité. 

Tourisme: Comment se présente l’année 2018?

Le 4 décembre 2017 à 17h11

Modifié 11 avril 2021 à 2h44

L’année qui se termine va enregistrer une hausse remarquable des arrivées et des recettes en devises. L’occasion d’interroger un professionnel du secteur pour faire le point sur l’année 2018 qui devrait, selon lui, s’inscrire dans la même dynamique voire s’accélérer en termes de croissance si un effort est consenti pour séduire les marchés émergents au potentiel sous-exploité. 

"Avant de spéculer sur 2018, il faut attendre les chiffres de 2017 qui ne seront finalisés qu’à la fin du mois de décembre. La tendance actuelle qui est très bonne permettra de finir l’année avec une croissance de 8,5% des arrivées et l’objectif est de faire autant en 2018", nous déclare un expert du secteur qui requiert l’anonymat pour ne pas faire de triomphalisme même s’il précise qu’il sera difficile que le Maroc passe de 11 millions de visiteurs (prévision 2017) à 12 millions à la fin de l’année prochaine.

Selon notre interlocuteur, 2018 sera décisive pour mesurer le rebond et surtout la pérennité d’une croissance mise à mal depuis 2014 par la multiplication des attentats en Europe et les amalgames qui avaient affecté les flux touristiques de toutes les grandes destinations du monde arabo-musulman.

"Même s’il ne faut pas pêcher par excès d’optimisme, nous abordons l’année à venir avec beaucoup de sérénité car plusieurs chantiers en cours montrent qu’elle peut s’avérer exceptionnelle et qu’il est possible de l’inscrire à terme comme une destination incontournable dans le monde", avance notre expert qui attend impatiemment le plan de relance du nouveau binôme ministériel.

Hormis la consolidation des marchés traditionnels européens (France, Espagne …) dont la désaffection avait affecté les arrivées étrangères entre 2014 et fin 2016, c’est surtout le potentiel des marchés émergeants (Chine, Russie) qui permet aux opérateurs d’être optimistes pour l’année 2018.

Le marché chinois pourrait faire exploser le nombre d’arrivées en 2018

"Il faut s’inspirer du modèle français qui accueille chaque année près de 90 millions de touristes. Depuis 5 ans, l’Hexagone a pris conscience du vivier de touristes chinois et a mis en place plusieurs mesures (signalétique en mandarin, boutiques dédiées …) qui ont fait passer le nombre de visiteurs chinois à 3,5 millions par an.

"Les 100.000 touristes chinois reçus en 2017 au Maroc ne reflètent donc pas le potentiel de cet énorme marché dont au moins dix millions empruntent des vols long-courrier", prédit ce professionnel très impliqué avec les autorités et les opérateurs privés pour qu’ils prennent en considération les goûts particuliers des chinois (menu alimentaire, personnel hôtelier, formation de guides au mandarin …).

Pour notre spécialiste des marchés étrangers, une augmentation sensible des arrivées chinoises en 2018 est donc conditionnée à un effort de promotion et d’amélioration de l’accueil et pas comme certains le pensent à la simple ouverture d’une ligne aérienne directe entre le Maroc et la Chine.

"Même si la RAM ouvrait une liaison Casablanca-Pékin, cela n’aurait pas de véritable impact sur le flux chinois car vu leur nombre potentiel, il faudrait créer plusieurs lignes quotidiennes. Ne disposant pas de moyens aériens suffisants pour changer la donne, le Maroc doit se concentrer sur la qualité de ces visiteurs et pas sur leur nombre vu qu’ils dépensent beaucoup d’argent quand ils voyagent loin", avance notre source qui ajoute que la future feuille de route de la RAM devra privilégier des accords de partenariats avec des compagnies étrangères (Air France, Emirates, Qatar Airways …) pour développer les arrivées indirectes des vols combinés Chine-Europe ou Moyen-Orient vers le Maroc.

Préférant ne pas se prononcer sur le nombre additionnel de visiteurs chinois en 2018, il insiste sur le fait qu’un effort de promotion est nécessaire pour pousser les T.O. chinois et étrangers à proposer le Maroc à leurs clients férus de culture qui pourraient contribuer grandement aux recettes en devises (70 MMDH prévues en 2017) et augmenter leurs arrivées dans des villes comme Marrakech ou Fès.

En dehors de ce marché qui a littéralement explosé depuis la décision royale de supprimer les visas aux chinois (100.000 touristes en 2017 contre 16.000 en 2016), l’autre grand espoir de la profession concerne les Russes qui sont de plus en plus nombreux à préférer le Maroc à l’Egypte ou à la Turquie.

Le marché russe, solution aux stations balnéaires désertées comme Saïdia?

"Contrairement aux Chinois qui ont des demandes à la hauteur du budget élevé consacré à leurs voyages long-courrier, les Russes qui passent traditionnellement leurs vacances en Turquie ou en Egypte sont demandeurs de formules all inclusive destinées aux petites bourses", affirme notre expert qui rappelle que ce marché n’arrête pas de croître au Maroc (50.000 en 2016 contre 25.000 en 2015) malgré un potentiel largement sous-exploité (3 millions en Turquie, 500.000 en Tunisie).

"Cette croissance qui s’est accélérée en 2017 n’est pas due au fait que nous avons récupéré des parts de marché de ces pays désertés par les étrangers après les attentats qui les ont frappés. Notre attractivité s’explique d’abord par la stabilité du Maroc qui a entraîné l’ouverture de nouvelles lignes aériennes et par conséquent une hausse des arrivées étrangères", explique notre interlocuteur.  

En dehors des stations d’Agadir ou de Taghazout qui constituent la 2ème destination touristique du Maroc, celle de Saïdia qui ne connait pas une fréquentation à la hauteur de ses ambitions pourrait donc séduire ces amateurs de balnéaire qui optent de plus en plus nombreux pour le Maroc.

Dans une récente déclaration à Médias24, le président de l'Observatoire du tourisme et l’ex-directeur général de l’ONMT avançaient que l’ouverture de plusieurs lignes directes permettrait d’accueillir 300.000 visiteurs russes en 2018 ou 2019.

Notre source conclut que le départ du DG ne devrait pas avoir d’effet négatif sur le taux de croissance des arrivées étrangères qui devrait se poursuivre en 2018 et s’établir a minima à 6% par rapport à l’année 2017 soit au moins 600.000 arrivées additionnelles.

Si l’année à venir se poursuit dans la même dynamique haussière que celle qui se termine, l’objectif de la vision 2020 d’arriver à 20 millions de visiteurs reçus pourrait enfin se réaliser... en 2023 ou 2024!

Vous avez un projet immobilier en vue ? Yakeey & Médias24 vous aident à le concrétiser!

Si vous voulez que l'information se rapproche de vous

Suivez la chaîne Médias24 sur WhatsApp
© Médias24. Toute reproduction interdite, sous quelque forme que ce soit, sauf autorisation écrite de la Société des Nouveaux Médias. Ce contenu est protégé par la loi et notamment loi 88-13 relative à la presse et l’édition ainsi que les lois 66.19 et 2-00 relatives aux droits d’auteur et droits voisins.

A lire aussi


Communication financière

Upline Capital Management: Erratum- FCP “UPLINE DIVERSIFIE” RAPPORT DU COMMISSAIRE AUX COMPTES PERIODE DU 1ER NOVEMBRE 2023 AU 30 AVRIL 2024

Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24

Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.