Naufrage pour le PPS, opportunité pour l'Istiqlal, l'inconnu pour Hassad

Le séisme du 24 octobre restera dans les mémoires. Le Roi a limogé 3 ministres, un secrétaire d’Etat et le DG d’un établissement public. A chaud, cette situation appelle les remarques suivantes:

Naufrage pour le PPS, opportunité pour l'Istiqlal, l'inconnu pour Hassad

Le 24 octobre 2017 à 21h23

Modifié 24 octobre 2017 à 21h23

Le séisme du 24 octobre restera dans les mémoires. Le Roi a limogé 3 ministres, un secrétaire d’Etat et le DG d’un établissement public. A chaud, cette situation appelle les remarques suivantes:

1-les enseignements en matière de gouvernance: la manière dont le programme d'Al Hoceima a été élaboré, sans cohérence d’ensemble, la manière dont il a été mis en route, timidement pour ne pas dire plus; la manière dont le planning des projets n’a été discuté que 16 mois après la signature du programme; tout cela alors que l’investissement était disponible… Des leçons seront tirées. Elles doivent l'être. Parions qu'Al Hoceima n'est pas le seul programme dans cette situation. Tous les porjets similaires méritent d'être audités.

2-il y a une dizaine d'années, feu Mustapha Sahel qui avait été entre autres ministre de l'Intérieur, confiait à l'auteur de ces lignes que l'une des différences majeures entre le Roi Mohammed VI et le Roi Hassan II, c'est ce qu'il appelait "le coaching". Selon son témoignage, Mohammed VI n'oubliait aucun détail des projets lancés et revenait lui-même sur les lieux vérifier que les projets avancent réellement et conformément aux programmes qui lui ont été présentés.

Mais un Chef d'Etat ne peut pas tout suivre. Il faut qeu se mette en place un système de gouvernance auto-entretenu et qui génère lui-même ses propres garde-fous. Le rapport de la Cour des comptes présente quelques recommandations intéressantes.

3-les responsables disqualifiés: Ce n’est pas une perte lorsque l’on sait qu’il s’agit de Rachid Benmokhtar (Ex-Education nationale), Lahcen Haddad (ex-Tourisme), Mohamed Amine Sbihi (ex-culture) dans une moindre mesure, Lahcen Sekkouri (ex-Jeunesse & Sports) et Hakima El Haite (ex-championne du climat). Ce n’est pas une perte pour la collectivité. Aucune fonction officielle ne leur sera plus confiée. Al Hoceima n'a été que le révélateur des insuffisances de chacun d'entre eux. Entre Benmokhtar d'un côté et Benkirane de l'autre, l'Education nationale a perdu 5 ans, du moins pour ce qui concerne la révision de son contenu et l'amélioration de sa qualité.

Les mêmes causes produisant en principe les mêmes sanctions, cette interdiction de responsabilité officielle s’étend-elle aux quatre ministres qui jusq'uà hier mardu 24 octobre, étaient en exercice (Benabdellah, Hassad, Louardi, Larbi Bencheikh)?  Le communiqué du cabinet royal est muet à ce sujet.

4-Un séisme politique. Le PPS est durement touché. La carrière politique de son chef est en principe terminée. Il lui sera difficile de rebondir, à quelques mois du congrès national du parti. Et il n'aura plus de postes à distribuer. Même le bilan des législatives, des communales et des régionales a été désastreux. Le positionnement flou sur l'échiquier, la proximité avec Benkirane, le brouillage du projet du PPS, tout cela constitue un bilan qui ressemble à un échec.  

Le PPS restera-t-il au gouvernement ou s'en retirera-t-il? Le plus simple, le circuit le plus court, c'est qu'il y reste. Mais il ne faut pas écarter la possibilité d'un retrait. 

Il y a aussi un possible retour de l’Istiqlal au gouvernement. Elotmani doit proposer des noms au Chef de l’Etat pour remplacer les partants. Mais sur quelle base le fera-t-il ? sur la base de la majorité et coalition actuelle? et si le PPS tirait la conclusion de ce qui s’est passé et se retirait simplement du gouvernement?

Cette dernière hypothèse signifierait une porte ouverte à l’entrée de l’Istiqlal qui pourrait alors avoir au moins trois portefeuilles (du PPS: Habitat, santé, eau) ainsi que les Affaires africaines.

Y aurait-il alors simple remplacement d’un parti par un autre ou bien un véritable remaniement, voire un changement de la majorité?

Et quelle serait la place du PAM? Et les conséquences pour le MP où l'on donnait Hassad comme successeur de Laensar? Et les conséquences pour l'Education nationale qui a besoin d'un responsable à forte personnalité pour mener à bien les réformes vitales?

5-Ceux qui regardent passer les trains: l'USFP (malgré la présidence de la Chambre des Représentants), le MP, l'UC et... le PAM, ne joueront aucun rôle dans la séquence actuelle.

6-Le séisme politique ira-t-il jusqu'à une complète réforme du ministre de l'Intérieur, "la mère de tous les ministères"?

7-Les inégalités territoriales: voici un concept que vous entendrez de plus en plus. Al Hoceima a montré l'importance, et le danger des inégalités entre les régions et entre les territoires. Le Roi a demandé un nouveau modèle de développement qui réduise un développement moins inégalitaire.

C’est l’ensemble de l’échiquier politique qui pourrait être touché de plein fouet.

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