En congrès à El Jadida, le RNI va renouveler toutes ses structures

Le congrès national du Rassemblement national des indépendants se tiendra du 19 au 21 mai dans la ville d’El Jadida. Nouvelle organisation, nouveau conseil national, nouveau bureau politique et donc de nouvelles têtes doivent en émerger. Et un nouveau parti?

En congrès à El Jadida, le RNI va renouveler toutes ses structures

Le 15 mai 2017 à 10h26

Modifié 15 mai 2017 à 10h26

Le congrès national du Rassemblement national des indépendants se tiendra du 19 au 21 mai dans la ville d’El Jadida. Nouvelle organisation, nouveau conseil national, nouveau bureau politique et donc de nouvelles têtes doivent en émerger. Et un nouveau parti?

Depuis le congrès extraordinaire du 29 octobre 2016 qui a acté la démission de l’ex-président Salaheddine Mezouar et la prise de commandes de Aziz Akhanouch à sa tête, le parti entame une mue structurelle qui a pour ambition de constituer à terme une alternative crédible au PJD.

Le RNI avait perdu 19 sièges au dernier scrutin législatif (37 en 2017 contre 56 en 2011). 

Aziz Akhannouch est un homme issu du monde de l'entreprise, connu pour sa capacité à mener ses missions à leur terme. Ses collaborateurs appellent cela "livrer", vocabulaire du business.

"Livrer", en l'occurrence, signifie devenir un grand parti d'ici 2021, date des prochaines législatives.

Un grand parti signifie un vrai parti. Le RNI a perdu des sièges en 2016, il souffre d'une étiquette de notables et de parti de l'administration. Akhannouch sait qu'un vrai parti, c'est un leadership, une démocratie interne, des militants de base et de terrain, des structures et enfin un socle idéologique. 

Le congrès a pour objectif de réaliser les points 2, 3 et 4.

"Si Aziz" veut avoir un parti qui se met au travail. Il a mobilisé des experts pour plancher sur l'organisation idoine. Ils ont livré un diagnostic qu'il a exposé en février dernier au cours d'un meeting à Agadir. Il avait reconnu à l'époque les "faiblesses" du parti, dont la "saisonnalité de son activité, coïncidant avec les échéances électorales.

Il a mis en place des canaux de communication entre militants et dirigeants. il a promis des structures, des moyens humains et matériels, des locaux partout, dans tout le Maroc. Un parti, promet-il, "dont les vrais ennemis sont la précarité, le chômage, la pauvreté".

En un mot, "renforcer la démcoratie participative et la démocratie représentative": les militants communiquent avec les dirigeants, les cadres sont élus à la régulière.

Le nouveau RNI ressemblera donc à ceci:

1. Tout partira de l'échelon local. Il n'y aura pas un seul dirigeant qui ne soit pas un militant local, quelque part dans un quartier.

Le parti a créé des cellules et sections locales. Toutes reliées aux structures du parti à l'échelon de la commune.

Au niveau de chaque commune, une assemblée générale élit un coordinateur local, pour un mandat de 4 ans, flanqué d'un bureau. Le RNI espère ainsi un maillage du territoire.

2. A l'échelle provinciale: un congrès provincial élit un coordinateur provincial pour 4 ans.

Chaque coordinateur provincial signe un "contrat de performance" avec le parti. Ce dernier met à sa disposition des moyens humains et matériels, dont des locaux. En contrepartie, il prend des engagements en matière d'adhésions entre autres. 

3. Idem pour les coordinateurs régionaux: mandat de 4 ans, contrat de performance, moyens humains et matériels, siège régional.

Le parti sera doté de 13 coordinateurs régionaux (12 régions marocaines et un pour les RME).

4. Les congrès provinciaux élisent les congressistes. Ainsi que les 200 membres du conseil national (dont des membres ès qualité comme les ministres) au lieu de 800 membres auparavant. Ces 200 noms de membres du conseil national doivent être validés par le congrès national.

Le conseil national élira ensuite une partie du bureau politique. L'autre partie est composée de membres es qualité comme les ministres. Le bureau politique comprendra 40 membres au maximum.

Tel sera donc l'enjeu du prochain congrès: finaliser l'organisation et les strctures, renouveler le bureau politique

Il n'y aura pas d'élection de nouveau président, ce dernier ayant été élu fin octobre par le congrès extraordinaire.

L'étape suivante après le congrès, sera le travail de terrain et le socle idéologique. 

Un parti qui veut se donner les moyens de son ambition

Perçu par le public comme un parti de notables parfois opportunistes cooptés par Ahmed Osman, beau-frère du défunt Hassan II, cette formation "centriste" ne faisait parler d elle qu’à la veille de chaque élection.

Avec l’arrivée de Aziz Akhanouch, le RNI a de grandes ambitions pour effacer cette image de parti préfabriqué grâce à un nouveau positionnement idéologique et une démocratisation des structures.

Le nouveau président a d’ailleurs reconnu, le 30 avril dernier à Tit Mellil, que son parti avait mal communiqué aux Marocains son projet de société et qu’il était désormais temps de se concentrer à l’amélioration des conditions de vie des citoyens sans attendre le scrutin législatif de 2021.

Souvent assimilé à un parti de bourgeois déconnectés du vrai Maroc, le RNI prévoit une refonte de son socle idéologique en se présentant comme le nouveau rempart contre les inégalités sociales. Son crédo est de coller aux préoccupations quotidiennes des citoyens et remédier aux problèmes d'exclusion (chômage, analphabétisme, pauvreté…) avec une politique de proximité efficace pour améliorer la vie quotidienne des gens.

Cette restructuration concernera notamment le nouveau cœur de cible à savoir les jeunes et les femmes avec la création de structures dédiées à ces composantes essentielles de la société. Ces organisations parallèles sont désormais opérationnelles.

Plusieurs instances professionnelles partisanes comme l’Organisation des avocats, crée le 1er avril, seront instaurées pour que le RNI soit en mesure de s’attaquer aux problèmes sectoriels du Maroc.

Afin de se doter d’un ancrage populaire et élargir sa base électorale, le nouveau RNI s’est rapproché de l’Union Constitutionnelle qu’il a réussi à imposer au gouvernement et avec qui il a formé un groupe parlementaire commun avant une fusion des deux formations politiques en une seule entité.

A terme, l’ambition de ce parti arrivé 4ème aux dernières législatives (derrière le PJD, PAM, PI) est de concurrencer le parti de la lampe pour lui ravir sa première place au scrutin qui aura lieu en 2021.

Entre sa nouvelle organisation censée le rendre plus attractif aux yeux des électeurs et son rôle prépondérant au gouvernement avec ses 7 portefeuilles stratégiques qui réduisent la marge de manœuvre du PJD, le RNI aspire à devenir à l’avenir la future alternative politique du Maroc en prêchant l’action sur le terrain contre l’incantation de son rival. L'avenir nous dira ce qu'il en est.

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