Le Maroc, paradis de la paléontologie et du trafic de fossiles
Les richesses paléontologiques du Maroc attirent les scientifiques du monde entier. Parallèlement, les sites sont exploités par des chasseurs de fossiles, qui s'adonnent publiquement à un commerce illicite mais toléré.
Le Maroc, paradis de la paléontologie et du trafic de fossiles
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Abdelali El Hourri
Le 28 février 2017 à 16h10
Modifié 11 avril 2021 à 2h39Les richesses paléontologiques du Maroc attirent les scientifiques du monde entier. Parallèlement, les sites sont exploités par des chasseurs de fossiles, qui s'adonnent publiquement à un commerce illicite mais toléré.
Paradis des paléontologues, plus grand cimetière de dinosaures au monde… ces qualificatifs en disent long sur les richesses géologiques que recèle le sol marocain.
La transition entre le Crétacé et le Paléogène, il y a environ 65 millions d'années, connaît l'extinction massive de spécimens marins, accélérée par le retrait de la mer qui recouvrait jusqu'alors une grande partie du Maroc. Le phosphate, dont le pays détient aujourd'hui les plus grandes réserves mondiales, est de ce fait le fruit de la décomposition de ces spécimens.
Les plus grandes découvertes de dinosaures ont eu lieu au Maroc, dans les régions d'Erfoud, Azilal ou Khouribga, considérées comme des musés de fossiles à ciel ouvert. Une aubaine archéologique qui attire les scientifiques de toutes parts, mais autour de laquelle s'est développé un trafic illicite, mais toléré.
Situés dans des régions souvent marginalisées, les sites sont exploités par des chasseurs de fossiles locaux. Armés de pelles et d'outils rudimentaires, ils creusent la roche pour en sortir des pièces. Celles-ci sont exposées dans des magasins improvisés, voire sur des pages facebook. Sur l'une d'entre elles, le vendeur se permet même d'afficher les prix de chaque pièce.
Sur Thalassa, le marchand de fossiles
Les clients sont des chercheurs, des collectionneurs ou des revendeurs. L'un de ces revendeurs a même fait l'objet, en 2009, d'un reportage diffusé sur France 3, lors de l'émission "Thalassa". Adam, marchand de fossiles, s'approvisionne chaque semaine auprès de grossistes locaux.
Ses achats vont à Rabat étoffer sa "caverne" qui compte des milliers de pièces. Lesquelles seront exportées "dans le monde entier". Certaines iront "rejoindre des musées ou agrandir des collections d'amateurs". D'autres encore seront "montées en bijoux et vendues dans des magasins de souvenirs."
Le marchand a même un laboratoire, avec une équipes domiciliée "dans une ferme isolée". Devant les caméras, Adam exhibe le squelette d'un Elasmosaure, de la famille des…plésiosaures. Une pièce exceptionnelle d'environ 75 millions d'années. "Une fois reconstitué et dupliqué", il ira, lui aussi, "rejoindre une galerie dans un musée de paléontologie"…
Ci-dessous, le reportage de France 3:
A Oued Zem, des fossiles de plésiosaures exhibés et présentés à la vente:
Les fossiles exportés, qu'ils soient vertébrés ou invertébrés, correspondent bien à la définition d'un bien culturel rare dont l'exportation est censée être prohibée. Les musées spécialisés du monde entier comprennent des pièces venues du Maroc. Aucun musée ne peut acheter, ni exposer une pièce si ces documents d'origine ne sont pas en règle. Comment sont délivrées les autorisations d'exportation?
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