2016, l'année du déclin pour le “califat” de Da'ech

Offensives terrestres contre ses bastions, déluge de frappes aériennes sur ses bases, combattants décimés: le "califat" du groupe Da'ech a essuyé en 2016 ses plus importants revers, mais n'en reste pas moins une menace mondiale.

2016, l'année du déclin pour le “califat” de Da'ech

Le 16 décembre 2016 à 9h30

Modifié le 16 décembre 2016 à 9h30

Offensives terrestres contre ses bastions, déluge de frappes aériennes sur ses bases, combattants décimés: le "califat" du groupe Da'ech a essuyé en 2016 ses plus importants revers, mais n'en reste pas moins une menace mondiale.

Les jihadistes ne tiennent plus aujourd'hui que la moitié du territoire dont ils s'étaient emparés en 2014 en Irak et en Syrie et ont enregistré leurs plus lourdes défaites cette année face à une pléthore de forces et de pays coalisés contre eux.

"Près de trois millions de personnes et plus de 44.000 km2 de territoire ont été libérés" de l'emprise de Da'ech en 2016, a annoncé mercredi 14 décembre le général américain Steve Townsend, qui dirige la coalition internationale antijihadistes.

Le groupe ultraradical a notamment perdu Fallouja, ville symbole en Irak, et même Dabiq, ville syrienne et pierre angulaire de sa mythologie. En termes stratégiques, il a été chassé de Ramadi, capitale de l'immense province occidentale d'Al-Anbar en Irak, et de Minbej en Syrie, cruciales pour la continuité territoriale de son "califat".

Da'ech a également dû abandonner début décembre Syrte, son bastion en Libye, un pays où il avait espéré construire son expansion hors de sa base au Moyen-Orient.

Sa priorité est désormais de défendre Mossoul, la grande ville du nord irakien où son chef Abou Bakr al-Baghdadi s'était autoproclamé "calife" en juin 2014.

Cette tâche s'annonce ardue face à l'assaut lancé en octobre par des dizaines de milliers de policiers, soldats et miliciens irakiens, appuyés par les frappes aériennes de la coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.

La progression de ces forces, déjà épuisées par deux années et demi de combat contre les jihadistes, est ralentie par les bombes, voitures piégées et autres kamikazes de Da'ech.

Mais si le calendrier est incertain, l'issue du bras de fer tournera sans surprise à l'avantage des forces irakiennes, qui depuis deux mois avancent rue par rue dans la deuxième ville d'Irak, quadrillée par des tireurs embusqués de Da'ech.

Encore Raqa

Une fois Mossoul tombée, ne restera plus qu'une ville majeure aux mains de Da'ech: Raqa, en Syrie.

La bataille pour en chasser les jihadistes y a également été lancée et elle pourrait être la dernière de ce type pour Da'ech, explique le spécialiste des groupes jihadistes, Mathieu Guidère.

"La perte de Raqa signifiera la fin du projet de construction d'un Etat de Da'ech et laissera le groupe sans symbole territorial pour justifier son nom", affirme-t-il.

Malgré les impressionnants stocks des armées régulières sur lesquels il a mis la main et en dépit de ses exactions, destinées à semer la terreur, Da'ech est désormais encerclé.

Selon le Pentagone, au moins 50.000 de ses combattants ont été tués depuis 2014, soit deux fois le nombre de jihadistes que la coalition prêtait à Da'ech en 2014.

Malgré les résultats obtenus, la coordination entre les différentes forces anti-Da'ech, parfois rivales, reste compliquée et les jihadistes démontrent, notamment à Mossoul, qu'ils n'abandonnent pas facilement la partie.

Leurs tactiques de guérilla sont rodées et surtout leur réserve de kamikazes semble inépuisable, un atout de taille même face aux forces les mieux entraînées et les mieux équipées.

Semer la terreur

Le groupe terroriste manie aussi l'art de la diversion, pour épuiser les rangs ennemis mais aussi affirmer, au moins médiatiquement, qu'il garde l'initiative.

Il l'a récemment montré en lançant une spectaculaire attaque commando sur la ville pétrolière de Kirkouk tenue par les combattants kurdes dans le nord irakien, ou en reprenant l'oasis de Palmyre, dans le centre de la Syrie, aux troupes du régime de Bachar al-Assad.

"2016 a été l'année du déclin" pour Da'ech, affirme M. Guidère. Mais, note-t-il, le groupe "conserve une énorme influence parce qu'aucune solution politique ne se profile à l'horizon en particulier pour les sunnites d'Irak et de Syrie".

Alors, poussé à la clandestinité et revenu à l'insurrection via des attaques pour semer la terreur, Da'ech pourrait devenir une menace encore plus difficile à combattre. Le retour redouté des combattants étrangers est également un sujet majeur de préoccupation à l'étranger, après des attaques revendiquées ou inspirées par Da'ech aux Etats-Unis, en France et en Belgique.

"Le groupe a préparé le terrain, anticipant des défaites et présentant ses pertes de territoires comme de simples reculs temporaires en Irak et en Syrie. Il promeut également le fait que Da'ech est autant un état d'esprit qu'un Etat qui gouverne", affirme dans un récent rapport le Soufan Group.

(Avec AFP)

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