Pétition pour la libre exploitation de l'espace public: une association vise 5.000 signatures

Les Marocains entretiennent un rapport mitigé avec l’espace public. C’est le constat dressé par l’association Racines. Pour y remédier, l’association appelle les citoyens à signer une pétition nationale, qui sera soumise plus tard au chef du gouvernement.

Pétition pour la libre exploitation de l'espace public: une association vise 5.000 signatures

Le 6 décembre 2016 à 16h28

Modifié 6 décembre 2016 à 16h28

Les Marocains entretiennent un rapport mitigé avec l’espace public. C’est le constat dressé par l’association Racines. Pour y remédier, l’association appelle les citoyens à signer une pétition nationale, qui sera soumise plus tard au chef du gouvernement.

Au Maroc, la rue est synonyme chez de nombreux concitoyens de délinquance et d’insécurité. Son appropriation faisant défaut, l’exploitation de l’espace public s’apparente de plus en plus à une répartition géographique entre les différentes catégories sociales et plus précisément dans les grandes villes.

L’association Racines pour la culture a lancé, en marge de la deuxième édition des états généraux de la culture au Maroc, un projet de plaidoyer pour une libre exploitation de l’espace publique par les citoyens, qu’ils soient artistes, minorités ou collectifs.

Contacté par nos soins, le directeur général de l’association Racines, Mehdi Azdem, estime que "plutôt que d’être interdits par défaut, les rassemblements et les manifestations culturelles devraient être tolérés. Ce n’est que dans le cas où ces dernières enfreignent les lois qu’elles devraient être suspendues." Pour lui, il est inconcevable d’arrêter des musiciens ou des artistes dans la rue, pour motif qu’ils se produisent sans autorisation. "Il faudrait que les artistes de rue soient dispensés de l’obligation d’obtention des autorisations administratives, qui constitue une forme de censure à la liberté d’expression et de création. Il faudrait que les manifestations culturelles et artistiques soient libres d’office."

En effet, l’article 12 de la loi sur les rassemblements publics ne distingue pas les manifestations culturelles des autres formes de rassemblements.

Le texte de la pétition note que "Au Maroc, cet espace (espace public, ndlr) manque de sérénité, en particulier pour certaines catégories sociales et/ou culturelles. Il peut être violent, discriminatoire et parfois même inaccessible, pour les individus - notamment les femmes - comme pour les groupes qui cherchent à l'utiliser comme cadre de leurs activités, surtout les plus précaires, marginalisés ou minoritaires. Il est contrôlé par les "autorités", qui craignent qu’il puisse être le berceau de l’ébranlement de la stabilité et de la sécurité du pays", et ajoute: "très peu de réels débats existent sur ses enjeux et sur son "exploitation" en tant qu’outil de transformation sociale et culturelle, pour l'épanouissement de toutes les citoyennes et de tous les citoyens."

Concrètement, il s’agit de présenter une pétition nationale, déposée auprès du chef du gouvernement, demandant "la mise en place de politiques de sécurité publique, de plans d’aménagements urbains et de politiques culturelles, qui permettent et promeuvent la libre utilisation de l’espace public, par toutes et tous, sans exclusion", précise le projet de l’association.

Baptisé FADAE (Free access & diversity for all and everyone), ce projet de pétition, qui a été lancé à la mi-novembre devra, pour être recevable, récolter 5.000 signatures. Mehdi Azdem nous apprend que "pour l’heure, environ 250 signatures ont déjà été déposées, sans compter les signatures collectées par le réseau d’associations partenaires réparties sur l’ensemble du territoire."

A ce propos, la loi organique 44-14 dispose, dans le deuxième alinéa de son article 6 que "la liste d’appui à la pétition doit être signée par au moins 5.000 personnes appuyant la pétition et être accompagnée de copies de leurs cartes nationales d’identité". Cela suppose un déplacement physique des signataires au bureau de l’association situé à 30, rue Banafsaj, résidence Berth II, à Mers Sultan, Casablanca.

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