Italie: Matteo Renzi démissionne, incertitude pour la suite

Le 5 décembre 2016 à 9h57

Modifié 5 décembre 2016 à 9h57

Le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, doit remettre sa démission lundi 5 décembre après-midi au lendemain du camouflet subi au référendum, ouvrant une période d'incertitudes en l'absence d'alternative claire.

"Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", a sobrement résumé M. Renzi, 41 ans, avant même que les 59,11% de non à "sa" réforme constitutionnelle soient officiels. "J'ai perdu, j'en prends toute la responsabilité".

Après un dernier Conseil des ministres "dans l'après-midi", M. Renzi se rendra au palais du Quirinal donner sa démission au président Sergio Mattarella, chef d'Etat discret et effacé, à qui il revient de gérer la transition.

Il pourrait convoquer des élections anticipées, soit, plus vraisemblablement, nommer un gouvernement "technique", comme l'Italie en a déjà connus, chargé de réformer la loi électorale.

Les populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue du nord ont réclamé une dissolution immédiate du Parlement.

"Les Italiens doivent être appelés à voter le plus rapidement possible", a martelé Beppe Grillo, chef du M5S, sur son blog. "La chose la plus rapide, réaliste et concrète pour aller tout de suite au vote est d'y aller avec une loi qui existe déjà, l'Italicum".

Cette loi électorale, adoptée en mai 2015, prévoit une forte prime majoritaire à la Chambre des députés au parti qui dépasserait 40% des voix au premier tour ou qui remporterait un éventuel second tour entre les deux partis arrivés en tête au premier. Selon les derniers sondages, le M5S sortirait vainqueur d'un scrutin de ce type.

Mais la prime majoritaire ne s'applique qu'aux députés, alors que l'échec de la réforme du Sénat laisse la Chambre haute avec tous ses pouvoirs et une élection à la proportionnelle, ce qui risque de rendre le pays ingouvernable.

"Frustration et mécontentement"

Les autres formations politiques semblaient donc s'accorder sur la nécessité d'une nouvelle réforme électorale et donc de la nomination d'un gouvernement "technique", dont l'une des premières missions sera aussi de faire adopter le budget.

Plusieurs noms circulaient avant même le référendum pour prendre la tête de ce gouvernement, dont celui du ministre des Finances Pier Carlo Padoan, qui a d'ailleurs annulé sa participation à un Eurogroup à Bruxelles pour rester à Rome.

Sa nomination pourrait répondre à un souci de rassurer les marchés, qui redoutent une nouvelle phase d'instabilité politique dans la troisième économie de la zone euro.

Lundi matin, la Bourse de Milan a ouvert en baisse de 1,29%, avec la plupart des banques dans le rouge, tandis que le taux d'emprunt à 10 ans de l'Italie grimpait nettement -- mais sans s'envoler -- et que l'euro chutait à 1,0571 dollar.

Après un peu plus de 1.000 jours à la tête du pays, un seuil franchi avant lui uniquement par Bettino Craxi et Silvio Berlusconi, Matteo Renzi, laisse derrière lui une Italie ayant renoué avec la croissance, mais pas suffisamment pour changer la donne sur le terrain.

Il était arrivé au pouvoir en février 2014, sur un programme de réformes tous azimuts et de mise à la casse de la vieille classe politique de son pays. Mais en dépit d'une énergie que nul ne lui conteste, son volontarisme affiché n'a pas convaincu les Italiens.

Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes, en passant par tous les extrêmes et même des "frondeurs" de gauche du PD de M. Renzi, avait appelé à voter "non", dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.

"La victoire du non a beaucoup de pères", a commenté dans un éditorial Mario Calabresi, directeur de La Repubblica. Mais outre cette vaste convergence politique et "la mobilisation de ceux qui voulaient éviter toute modification de la Constitution", il faut mentionner aussi "la colère, la frustration et le mécontentement: le vote de ceux qui disent non au chômage, à la précarité, aux incertitudes et à l’appauvrissement mais également aux migrants".

Il reste désormais à savoir si M. Renzi quittera également la direction de son parti, profondément divisé après la bataille référendaire qui avait vu plusieurs de ses dirigeants rejoindre le camp du non.

(Avec AFP)

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