«Les premières livraisons d’Addoha en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Guinée auront lieu en 2017», nous annonce Anas Sefrioui, PDG du groupe Addoha, avec qui nous avons eu un échange. Le chef d'entreprise sillonne le continent africain depuis des années, et son activité va désormais couvrir 6 pays au lieu de 3.

En effet, en Côte d’Ivoire et en Guinée, la compagnie va construire près de 9.000 logements sociaux, alors qu’au Sénégal, elle a prévu la construction d’un grand complexe résidentiel au cœur de la capitale, Dakar.

Par ailleurs, le groupe s’est également renforcé au Cameroun, au Tchad et au Congo Brazzaville. "Une réserve foncière dans ces trois pays a été constituée et des conventions ont été signées avec les trois Etats. Les premières livraisons auront lieu en 2018", nous confie M.Sefrioui.

Ces réalisations impacteront la composition du chiffre d’affaires consolidé du groupe: "L’Afrique sub-saharienne représentera, à moyen terme, 25% du chiffre d’affaires consolidé d’Addoha, souligne M. Sefrioui.

Ces plans d’expansion en Afrique subsaharienne s’inscrivent dans le cadre de ce que Anas Sefrioui appelle «la nouvelle phase de croissance post génération cash», en référence au Plan Génération Cash que l'entreprise conduit depuis début 2015. Sefrioui a l’ambition d’améliorer les marges et les résultats, ainsi que la structure bilantielle du groupe.

Rappelons que le PGC a permis à Addoha, de se désendetter de 2,7 MMDH depuis 2015, et de plus de 900M DH uniquement au cours du premier semestre 2016. La marge nette du groupe s’est améliorée de 12%, et le prix de revient a baissé de 6%: «Nous sommes à 140% de l’objectif à mi-parcours et à 60% de l’objectif global», nous confie-t-il.

Il ajoute que le besoin en fonds de roulement du groupe représente à présent 2,4 fois son chiffre d’affaires, le plus bas parmi les immobilières. Addoha ambitionne de baisser ce ratio à 2: «Le BFR a gagné 1,5 MMDH en 2015 et 900 MDH au premier semestre 2016», ajoute Sefrioui. «L’objectif du PGC est de maîtriser chaque dirham que nous mettons dans le cycle d’exploitation. C’est un exemple de gestion opérationnelle qui mérite d'être analysé et étudié».

A travers la concrétisation du PGC, qui vise à fin 2017 à ramener la dette globale du groupe à 4,5 MMDH, Sefrioui affirme qu’Addoha n’a jamais eu recours à des dations, ni n'a été en défaut de paiement.

Par ailleurs, durant les 18 premiers mois du PGC, le groupe Addoha est parvenu à écouler 9.000 logements finis sur un stock initial de 15.000 logements, au moment du démarrage du plan: «Les chiffres sont exceptionnels. Nous avons collecté 14 MMDH de cash à mi-parcours du plan. Cela signifie que le marché continue à être porteur. Il y a une demande à laquelle nous avons su nous adapter,» souligne notre interlocuteur.

Il ajoute: «Nous avons livré 220.000 logements sociaux en 15 ans. Nous sommes une industrie».

A cet effet, il insiste également sur l’importance de la réserve foncière du groupe: «Nous avons une réserve foncière exceptionnelle de 4.500 hectares, figurant dans le bilan à sa valeur d’acquisition, qui est de 10 MMDH, alors que sa valeur réelle sur le marché est de 25 MMDH aujourd’hui, tous les projets qui y cont prévus ont été autorisés».

Ceci dit, Anas Sefrioui déplore que l’action Addoha en Bourse ne reflète pas le vrai potentiel du groupe: «Addoha est valorisée en BVourse à sa valeur comptable au lieu de son potentiel. Nos dividendes sont en hausse et nous avons le meilleur yield de la place qui est de 7%, le meilleur gearing et les meilleurs fondamentaux du secteur», affirme-t-il. Il promet donc pour l'avenir une amélioration des résulats et du dividende distribué, grâce au PGC et au futur plan d'expansion.