“Il n’y aura pas de salut sans la modernisation de la chose publique, l'économie, la société, la culture…“ C’est par ces mots de Ahmed Akhchichine, président de la commission chargée de l’élaboration du programme électoral du PAM, que s’achève la conférence de presse organisée par ce parti, lundi 5 septembre à Casablanca.

Ilyas El Omari, secrétaire général a insisté, comme Akchichine, sur le fait que ce programme est conçu comme une “construction collective, à laquelle nous appelons tous les acteurs".

Le PAM a mis son programme sur son site et lance par la voix de ses dirigeants, un appel à contributions. “Toutes les suggestions seront étudiées, ce programme n’est pas figé".

Le parti du Tracteur a présenté un programme, qualifié de “projet", basé en un mot sur la recherche d’une modernité dans tous les domaines. Ce positionnement moderniste est revendiqué, assumé, parfois martelé (entre autres par Fatim Zahra Mansouri, présidente du conseil national). Il se décline dans le domaine de la condition de la femme, dans la culture, dans l’économie, dans la gouvernance…

Voici une synthèse des points essentiels du programme du PAM. En bas de cet article, vous pouvez feuilleter l’intégralité du document.

>Les chiffres.

*La dette du Trésor atteint 64,5% du PIB. Avec la dette garantie, elle atteint 81% du PIB, soit 23.000 DH pour chaque Marocain. Le PAM s’engage à la ramener en dessous de 60%.

*Taux de croissance: le Maroc a besoin de réaliser 5% de taux annuel moyen, sinon “nous irons dans le mur“. Le PAM retient un objectif de 5,5% au minimum et espère réaliser 6%.

*Un point de croissance supplémentaire, c’est 10 MMDH de valeur ajoutée et 30.000 emplois. Le PAM promet de créer 150.000 emplois par an.

*Les investissements publics: hausse de 10 MMDH par an. Actuellement, les investissements directs de l’Etat sont de 67,5 MMDH actuels (Trésor, comptes spéciaux et SEGMA).

*Eradication de l’analphabétisme: réduire le taux d’analphabétisme de 5 points par an.

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*Doubler le budget de la culture au terme de la législature.

*Les chiffres concernant l’évaluation des coûts et le financement de ces objectifs n’ont pas été communiqués.

>L’économie.

 Grosso modo, poursuite sur la lancée actuelle. Le PAM propose une rupture au niveau du modèle économique, en passant d’un modèle basé sur la demande à un modèle basé sur l’offre. Cette idée s’est imposée et fait consensus chez la plupart des partis et des acteurs économiques.

L’industrialisation est évoquée, l’agriculture, mais ce sont des évidences.

Par contre, les opérateurs économiques accueilleront quelques promesses avec un grand intérêt:

*un IS progressif.

*une charte fiscale pour faciliter la mise en œuvre des recommandations des assises de la fiscalité.

*Deux taux de TVA seulement.

*Une TVA de 30% sur les produits de luxe.

*Renforcement du contrôle fiscal pour lutter contre la fraude et l’évasion.

*Instauration d’une taxe sur la pollution.

*Evaluation de l’impact de l’exonération de la TVA sur les logements économique et social dans la perspective de sa révision.

*Ciblage de l’aide financière directe aux populations démunies, grâce à la création d’un fichier numérique national des populations concernées.

*Supprimer les subventions sur le sucre et le gaz butane, en ciblant l’aide directe aux populations nécessiteuses.

*Refonte du plan Azur.

*Appui aux TPME, y compris en augmentant l’assiette foncière destinée à l’investissement, de 1.147 ha à 2.000 ha.

*Emission de bons du Trésor pour la conversion des arriérés de paiement en faveur des entreprises créancières.

*Les entreprises industrielles nouvelles seront exonérées d’IS pendant 5 ans.

*Une charte d’investissement spécifique sera élaborée pour les secteurs à haute valeur ajoutée ou exportateurs.

*Différentes mesures sont annoncées pour promouvoir l’innovation et les nouvelles technologies: chaque région aura son “écosystème innovation“, promotion de l’enseignement orienté vers les nouveaux métiers tels que la robotisation, l'impression 3D, le BigData, les biotechnologies, les nanotechnologies, la désintermédiation des circuits de vente classiques.

*Clusters compétitifs et parcs scientifiques de technologie.

*Elargir la couche moyenne de la population.

>Les libertés individuelles.

*12 ans après son adoption, la Moudawana doit être révisée, car le Maroc a changé. Ce changement doit être opéré à partir d’un diagnostic, aller dans le sens de l’équité et ce, après avoir écouté les ONG féminines notamment. “Sur 5 ans, nous avons créé des polémiques, jamais de débats" (F.Z. Mansouri).

*Reconnaissance des femmes (soulaliyate) en tant qu’ayants droits aux terres collectives sur un pied d’égalité avec les hommes.

*Réviser la loi sur la nationalité pour permettre à l’épouse marocaine de faire accéder son mari à la nationalité marocaine.

*Eradiquer les discriminations basées sur le sexe qui figurent dans le système de couverture santé, comme la CNSS et les mutuelles. Par exemple, actuellement, une femme qui bénéficie d’une couverture de bonne qualité n’a pas le droit d’en faire bénéficier ses enfants ou son mari, sauf si ce dernier n’est pas couvert.

*Révision de l’actuel code pénal: “faire évoluer le code pénal qui demeure à ce jour patriarcal et attentatoire aux libertés individuelles“.

>Réviser la réforme de la retraite.

Le gouvernement est accusé par Ilyas El Omari d’avoir réformé la retraite en optant pour la facilité, en jouant sur les paramètres  âge, taux de cotisation et montant de la pension. Il promet de réviser cette réforme et d’aller rapidement vers une réforme globale des systèmes de retraite marocains.

Voici donc quelques points qui nous ont paru essentiels dans un programme qui cible les femmes, les ruraux, les jeunes, les couches précaires, les couches moyennes, les TPME et qui se veut moderniste dans tous les domaines.

Nos lecteurs peuvent se faire leur propre opinion en le feuilletant ci-dessous.

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